Les Secrètes Sessions #03 retournent le Divan du Monde

Samedi 1^er septembre 2012, c’était néanmoins la première fois qu’elles avaient lieu à Paris, devant un public complètement déchaîné. Ce concept sonore est un pari fou initié par le duo lillois de Château Brutal the Band, Marcus Carbon et Romain Lesaffre (également air batteur des Airnadette), tous deux inépuisables ressources d’idées créatives. Ces derniers avaient ainsi trouvé le moyen d’échapper à la célèbre braderie de leur ville qui débutait le même jour… et c’est tant mieux !

Alors quel est donc le Secret pour que ces Sessions retournent une salle complète ? C’est très simple. Le principe est celui de l’échangisme musical. Dans les 3 jours qui précèdent le concert unique, plusieurs groupes de rock se réunissent dans ladite salle de spectacle alors transformée en studio d’enregistrement. Les musiciens conviés se mélangent pour reformer des groupes éphémères. Ils ont alors chacun deux heures pour composer un morceau original. L’objectif officiel de ce marathon musical est de créer le maximum de titres dans ce court laps de temps. Et Marcus Carbon d’ajouter naturellement que « le but c’est surtout de se marrer et de faire la promo de ces groupes-là, rien de plus ».

Cette année, la scène exceptionnelle des Secrètes Sessions a ainsi livré 18 titres inédits, savoureux et parfois déjantés avec, aux commandes et dans le désordre, des artistes de : Château Brutal the Band bien évidemment, les Twin Twin, Toybloïd, Ain’t She Sweet, Sticky Boys, Fill’s Monkey, Lou, Pascal Vincent (ex-membre fondateur de la troupe comique Robins des Bois), Captain Brackmard, Toby Screamer, Apes Did Ensemble… Au total 30 musiciens dont seulement 5 filles et non des moindres : Nach, benjamine de la famille Chedid et multi-talents (chant, clavier, batterie, guitare, entre autres) ; Jean-Françoise des Airnadette qui a une jolie voix qui sonne bien dans un micro et sans brosse à cheveux s’il vous plaît ; Owlle, gagnante du concours les InrocksLab 2011 ; et enfin Lou Cirkiss et Madeleine, respectivement chanteuse et bassiste des Toybloïd et qui ne font pas dans la dentelle. En somme un grand brassage qui prouve que le mélange des genres musicaux (soul, rock, metal, electro, rap) est d’une extraordinaire richesse sonore.

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A l’issue de ces journées de labeur éclectique, l’échangisme musical se poursuit ensuite en live pour un concert unique qui n’est donné qu’une seule fois. Les chanceux qui ont ainsi l’occasion de participer aux Secrètes Sessions, ne l’ont pas deux fois ! Chaque personne présente, musicien ou juste oreille attentive, peut effectivement s’estimer privilégiée de faire partie de cette aventure singulière. Alors ça tourne sur scène, ça passe du clavier à la batterie puis au micro, ça laisse sa place, ça revient, ça descend aussi dans la fosse au milieu du public, et ça fait aussi monter le public sur scène, incroyable ! Enfin bref, c’est donc un joyeux bordel !

Chacune des 18 compositions exclusives peut alors être cataloguée de MMT « Maladie Musicalement Transmissible », telle que Pussy is good (créé par Château Brutal the Band, Twin Twin et Ain’t She Sweet), reprise en cœur par les spectateurs qui ont encore l’air en tête et les paroles sur les lèvres pendant que ces quelques lignes restituent l’événement. 

Pour rester dans le champ lexical propre à ces Secrètes Sessions #03, ce concert était jouissif. La mauvaise nouvelle c’est qu’il faudra attendre l’année prochaine pour revivre cette expérience live inoubliable et découvrir une nouvelle programmation. Mais la très bonne nouvelle c’est que l’intégralité des morceaux est disponible en téléchargement gratuit sur Band Camp et à l’écoute sur Sound Cloud parce que c’est « un album de barjo qui envoie de la sauce », dixit Alex des Sticky Boys. Marcus Carbon précise également que « le concert live non censuré sera visible d’ici octobre sur la meilleure chaîne de télévision du web, Youtube. »

Alexandra Ferrero

les-secretes-sessions.tumblr.com
lesnuitssecretes.bandcamp.com

[Crédits photo : Marine Saiha]