ROP : “Nous sommes un Yin et un Yang indissociables”
Rencontre avec les deux interprètes du duo musical “ROP” : deux artistes complémentaires et fusionnels, à la vie comme à la scène ! Chanteurs et guitaristes à l’héritage folk, ils écrivent et composent aujourd’hui leurs premiers titres en français. Avec la sortie de leur single Seule, ils tracent leur route vers l’inconnu et nous dévoilent un bel avant-goût du virage pop qu’ils empruntent avec assurance et sensibilité.
Hugo et Julien, racontez-nous comment vos routes se sont croisées. Est-ce la musique qui vous a d’abord réunis ?
Hugo : Tout à fait, c’est clairement parti de notre amour commun de la musique ! On s’est rencontrés au lycée, il y a maintenant 7 ans. On était dans la même classe, moi je faisais de la guitare dans mon coin et Ju’ avec un autre ami à nous faisait un peu de son pour le fun. À la fin d’un cours ils ont fait un morceau guitare-voix devant la classe, ce qui m’a permis de découvrir ces deux personnes d’une toute autre façon. Je suis allé vers eux, on a échangé et commencé à tisser des liens en faisant un peu de chant et de guitare ensemble. De fil en aiguille, on s’est retrouvés tous les deux.
Votre premier single, Seule, vient de sortir et marque pour vous un départ. Vers où nous emmenez-vous ?
Julien : On ne sait pas encore à vrai dire ! La question c’est vers où nous emmenons-nous… ? (Rires) On se découvre en tant qu’auteurs, notamment en français puisqu’on sort d’une longue période d’écriture en anglais. On en profite pour prendre un tournant vers la pop française, s’éloignant d’un univers plus folk international.
Hugo : J’aime bien dire qu’on est en train de construire notre avenir. Depuis un an, on se questionne beaucoup sur ce que l’on veut transmettre, comment on souhaite l’exprimer. On sait qu’on est sur la bonne voie. On va sortir pas mal de singles cette année pour nous permettre de nous tester, voir comment on s’en sort, tant au niveau de la composition que de l’écriture. En tout cas, on a envie d’emmener les gens vers quelque chose de “good mood”, de naturel et léger.
Entre mélancolie amoureuse et désir d’évasion, qu’est-ce qui a été porteur dans ce premier projet ?
Julien : Ces notions d’évasion, de déception amoureuse, d’espoir, ce sont des choses qui nous suivent et nous inspirent depuis longtemps. Ce thème pour Seule est donc venu naturellement. Pour le clip, on a essayé de prendre un axe suffisamment large pour laisser place à l’interprétation et à la subjectivité de chacun.
Hugo : On est aussi beaucoup inspiré par les personnages féminins, les sentiments, et musicalement ça se retranscrit par une touche mélancolique dans nos accords, même si on essaie aussi de travailler sur des sons plus “catchy”. Avec ce titre on pense avoir réussi à trouver un équilibre entre l’univers du morceau, qui aborde les états d’âme amoureux, et le refrain plus entraînant. En français, on essaie d’injecter le plus de peps possible dans nos refrains, c’est aussi ce contraste qui vient créer la pop.
Vous considérez-vous musicalement comme deux moitiés complémentaires -tel un Yin et un Yang – ou comme un tout indissociable ?
Hugo : On se complète beaucoup puisqu’on n’est pas les mêmes personnes, même s’il y a énormément de choses sur lesquelles on se rejoint. On n’a pas forcément la même approche musicale, ni les mêmes compétences. Ju’ va être bien plus présent sur l’aspect technique au niveau de la production, cependant on écrit et on compose ensemble. On ne touche pas aux mêmes choses et on n’amène pas les mêmes choses dans le duo de manière générale. C’est nos deux personnalités qui font le tout. J’aurais tendance à dire que nous sommes un Yin et un Yang indissociables !
Julien : On se complète beaucoup et en même temps, ce sont nos facilités et nos inspirations respectives qui viennent créer un tout harmonieux et singulier. On a toujours essayé de créer une symbiose autour de nos deux voix, différentes mais connectées à certains instants où l’on souhaite ne faire qu’un. Même si c’est important pour nous de pouvoir chanter seul dans le morceau, pour que nos deux personnalités puissent ressortir.
Côté écriture, mettez-vous chacun votre plume ?
Hugo : L’écriture on peut dire qu’on essaie vraiment de la travailler tous les deux, étant pour le coup novices en ce qui concerne l’écriture en français. Quand on travaillait en anglais, Ju’ était vraiment à la base de la création. Aujourd’hui, on cherche un équilibre et ça va dépendre des morceaux.
Julien : Parfois c’est l’un qui trouve le refrain, parfois c’est l’autre ! Et on ne se prive pas d’écrire chacun de notre côté, en se laissant porter par nos inspis. On aime mettre en commun, créer un mélange mais on ne s’empêche pas d’entamer une création sans être ensemble. L’écriture c’est vraiment un feeling, dans un instant T.
Vos voix mettent du baume au cœur et semblent adoucir l’atmosphère. La musique est-elle selon vous un remède à certains maux ?
Hugo : La réponse est un grand oui. Si l’on doit parler de notre musique, c’est vrai que selon les thèmes qu’on aborde pour le moment, ils peuvent avoir une vertu assez “thérapeutique”. Comme on l’évoquait précédemment, l’expression des sentiments dans nos morceaux peut venir toucher les gens dans leur sensibilité, aussi différente soit-elle. À titre personnel concernant l’écriture, j’ai un peu ce sentiment que quand j’ai fini, j’ai posé mon gros bébé. C’était lourd et je me suis libéré de quelque chose. Comme ça demande beaucoup de soi et que ça coûte beaucoup d’énergie, à la fin on a le sentiment d’avoir comme un poids en moins.
Julien : Nous-mêmes on peut dire que la composition nous permet de nous sentir plus légers. Dès qu’on sort du studio ou que l’on vient de terminer une chanson, c’est toujours une forme d’apaisement. Et on ne revient pas du tout sur nos textes, quand c’est déposé, c’est déposé ! C’est notre marque d’authenticité.
Vous souvenez-vous de votre première session guitare-voix tous les deux ?
Julien : C’était après notre rencontre, on s’est retrouvés chez Hugo pas loin de Bordeaux. Hugo ne chantait pas et je me souviens qu’avec mon pote Romain, on lui a dit : “Vas-y, chante !”. Et… je n’aurais pas dû lui dire ça ! (Rires) On a chanté Stolen Dance de Milky Chance, c’était notre première rencontre musicale. Puis Impossible de James Arthur. Ce sont des souvenirs très marquants.
Hugo : C’était très drôle. Je chantais piètrement, je n’avais jamais chanté. Je ne sais pas comment il s’est dit “tiens, on va faire un duo !” mais aujourd’hui on en est là.
La guitare ne vous quitte jamais. Qu’est-ce que l’acoustique vient – pour vous – apporter à un morceau ?
Julien : Notre attrait pour l’acoustique vient essentiellement de notre influence folk et donc des artistes qui sont de base guitaristes acoustiques. Pour moi, le son de la musique acoustique est tellement pur, c’est tellement ce que je préfère au monde que c’est ce qui me permet de ressentir le plus de choses. Ça permet aussi de mettre en avant des voix, des harmonies.
Hugo : La guitare, tu peux en faire ce que tu veux ! Si tu veux en faire un guitare-voix ou l’inclure dans une prod’ avec un synthé, des violons, tu peux. C’est un instrument noble qui permet beaucoup de mélanges. Le fait d’avoir la guitare acoustique comme instrument de prédilection, ça nous permet de toujours partir de la guitare-voix pour nos enregistrements. Comme c’est l’essence de notre musique, peu importe l’arrangement, il y aura toujours une version avec la guitare et ça nous tient à cœur.
Si vous pouviez remonter le temps, quel instant scénique revivriez-vous ?
Hugo : La première partie des Frangines au Rocher de Palmer, en janvier 2020. C’est la plus grosse scène qu’on ait jamais faite, la salle était pleine. Le public était hyper réceptif, on a senti une vraie proximité, même après le concert. C’était une expérience de dingue. Et le contexte était particulier, puisqu’on nous a annoncé cette date le jour même !
Nous réservez-vous quelques nouvelles pépites pour bientôt ?
Julien : Oui, puisqu’on prévoit de sortir plusieurs singles dans l’année. On réfléchit déjà aux différents concepts, aux visuels, à l’univers qu’on veut amener. On prévoit notamment de tourner une session live de Seule à Toulouse, avec une belle captation et une belle mise en scène. On croise les doigts pour qu’un reconfinement ne nous en empêche pas… ! Ce serait l’occasion de renouer un peu avec le live. C’est important pour nous de montrer une autre approche que ce que l’on fait en studio et de donner une deuxième identité à ce morceau.
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Propos recueillis par Joséphine Roger
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