Rock dans tous ses états 2012 – Jour 2
Arrivé à l’espace presse en début d’après-midi, premier constat : l’accueil est parfait, les gens discutent autour d’un café et personne ne cherche à jouer les insupportables RP. Une ambiance décontractée pour les uns, studieuse pour les autres, mais pas de démesure notable. Deuxième constat : sur le site, pas d’écrans géants et des scènes principales à taille humaine situées l’une en face de l’autre. Légèrement excentrée, la scène circulaire « Gonzo » fait aussi bien office d’annexe que de terrain d’exécution aux fans de la scène indé et hardcore.
Balthazar détonne…
19h : Après une interview du groupe 1995, direction la scène « A » où les belges de Balthazar ne tardent pas à mettre tout le monde d’accord. Auteur d’un premier album (Applause) sorti en 2010, le groupe livre une prestation pop tantôt proprette, tantôt désaxée et résolument jouissive. Joué entre les gouttes et contre le vent, le titre Morning prend une dimension apocalyptique avec sa ligne de basse destructrice. De son côté, Patricia Vanneste utilise son violon à toutes les sauces, passant du port traditionnel au modèle rock en plus d’assurer la voix sur le final Blood Like Wine avec les chanteurs/guitaristes Maarten Devoldere et Jinte Deprez.
… Stuck In The Sound cartonne
Un show excellemment mené comme celui des Stuck In The Sound qui annoncent la couleur d’entrée : « Ca va bouger sévère ! J’espère que vous allez twitter ce concert ! » Chose promise, chose due : les premiers rangs commencent à bouger sur les refrains de Brother et Let’s Go, hurlés par un José Reis Fontao dans une forme olympique qui continue à encourager la foule à « foutre le bordel ». Du bordel, il y en a aussi devant les rappeurs de 1995, contents de l’ambiance du soir.
1995, jeunes pousses prometteuses…
Arrivé en premier, DJ Lo’ enflamme un Tee-Shirt floqué du nom du groupe et passe derrière ses platines pour lancer les hostilités. Chacun leur tour, Alpha Wann, Areno Jaz, Fonky Flav, Nekfeu et Sneazzy West investissent la scène comme des lions (Renégats) et voient devant eux des mains se lever sur La Source et les festivaliers reprendre les paroles. Après avoir constaté un accueil chaleureux de La Suite, les cinq MC font courir le public de droite à gauche et finissent par lui demander de faire des « pogos » sur la bande-son du Killing In The Name du RATM.
… Cypress Hill, rois du hip-hop !
Jeunes pousses de la scène rap, les 1,9,9,5 ont peut-être assisté au concert de leurs aînés Cypress Hill qui enfilent les tubes comme des perles sur la scène « A ». Alors que la pluie s’invite dès les premières minutes du show, les vétérans du hip-hip US sortent leurs gros succès (Insane In The Brain, Hits From The Bang) et s’attirent les clameurs quand B-Real allume son joint. Dans le même temps, le «Gonzo» est pris d’assaut par les Kap Bambino qui balancent un répertoire bien plus électro que sur disque en attendant le Brian Jonestown Massacre qui présente « Aufheben » sur la « B ».
Sur les planches, il y a autant de musiciens (8) que de personnages qui habitent l’esprit torturé d’Anton Newcombe. Dictateur désigné, éternel insatisfait, Newcombe semble avoir changé avec l’âge et ne commet aucune faute dans un live -certes- linéaire mais bien agencé. Côté rock, c’est à peu près tout, excepté le passage remarqué des Nord-Irladais de Two Door Cinema Club qui prennent un virage electropop dansant pour le plus grand bonheur des festivaliers, prêts à vivre les derniers instants du festival. A 2h, le site se vide doucement et les dernières âmes affichent des traits différents. Des larmes, des sourires. Le Rock, c’est aussi ça.
Olivier Cougot
Photos par Benoit Darcy (www.zdar.net)
Remerciements spéciaux à Nadine Simoni et Patrice Mancino
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Festivals de musique de l’été 2012 (rock, variété française et internationale)
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