Rencontre avec Prattseul, talentueux créateur d’univers
Prattseul, de son vrai nom Simon Tirel, nous embarque à bord de son nouvel EP “L’oiseau de nuit” pour une balade nocturne aussi touchante que dansante. Sorti le 22 septembre 2023, cet EP aux ambiances pop/rock remplit d’émotions vous sera de douce compagnie lors de vos soirées et vous restera en tête tout au long de la journée. Ce dernier a accepté de répondre à nos questions pour nous en dire plus sur son parcours, son univers et ce nouveau projet…
Peux-tu te présenter ? Pourquoi Prattseul ? Depuis quand fais-tu de la musique ?
Je m’appelle Simon, j’ai trente ans. J’ai commencé la musique à l’âge de quinze ans, alors que mon rêve était de devenir dessinateur de BD, ou designer. Les années sont passées et la musique est venue prendre de plus en plus de place dans ma vie, par la composition, la scène. Prattseul est né de mon envie de faire un projet solo, le nom vient de Hugo Pratt, dessinateur italien et de seul pour le solo. Cela fait trois ans que ce projet existe et il est devenu, depuis un an, mon métier. Je me sens chanceux.
Trois mots pour présenter ton univers ?
Je dirai rassurant, rêveur et libre.
Quelles émotions souhaites-tu faire ressortir de L’oiseau de nuit, quel(s) message(s) veux-tu faire passer dans cet EP ?
J’ai écrit la plupart des chansons de ce disque sans lien réel. Elle reflète plusieurs émotions et états que j’ai pu expérimenter ces dix dernières années. Je vois chaque titre comme une couleur assez singulière que l’on peut lier à des émotions comme la fascination, l’ennui, la colère ou l’amour. S’il y avait un message à faire passer, je pense que ce serait “prenez le temps de ralentir et de profiter de l’instant, pour vous et avec les autres”.
Comment ce projet se place dans ton processus d’évolution musical ?
Même si j’ai eu plusieurs expériences auparavant, avec Prattseul je suis encore tout jeune et je réalise que je suis en constante évolution et en prise de conscience de ce que peut être le processus créatif. Avec cet EP, je pose une base solide sur laquelle m’appuyer pour la suite, je découvre chaque jour avec étonnement, par la scène et les rencontres artistiques, de nouvelles dimensions à explorer à travers ce métier. J’ai hâte.
Comment te sens-tu à l’idée de présenter ce projet sur scène prochainement ?
Je suis excité, j’ai hâte de le jouer encore et encore et de le partager sur scène. Parce que j’adore la scène, je m’y sens vraiment bien ! Et puis c’est un plaisir de pouvoir donner une autre dimension aux morceaux, je pense que le public peut à travers le live découvrir Prattseul sous ses côtés les plus rock !
Comment nous conseilles-tu d’écouter l’EP ? Y a-t-il un sens de lecture particulier ?
Le sens de lecture que je vous conseille est tout simplement l’ordre dans lequel les morceaux vous sont proposés sur l’EP. Idéalement, écoutez ça de nuit bien sûr, avec un chouette système son, à bord d’un véhicule confortable sur un périphérique dégagé. Le petit plus serait de porter des lunettes à verres jaunes. Vous m’en direz des nouvelles !
Es-tu un grand fêtard, un oiseau de nuit comme on peut le voir dans le clip de Sous la lune ?
Je l’ai été. Je le suis moins, mais oui à un moment de ma vie je sortais quatre soirs sur cinq sans compter le week-end… Cependant il ne s’agit pas que de cela…
D’ailleurs, quelle est ta définition d’oiseau de nuit dans le contexte de cet EP ?
Et bien cela fait référence au fêtard c’est vrai, mais aussi à tous ces soirs passés à composer, à penser des clips et à toutes autres choses, ou encore à ma tête qui ne marche jamais aussi bien que quand je me couche. Petit, avant le numérique, je me relevais souvent tard dans la nuit, incapable de m’endormir, et je dessinais sans bruit pour éviter que mes parents m’entendent. Je me suis parfois endormi sur mes feuilles… L’oiseau de nuit était une occasion de parler de toutes ces choses-là !
Qu’est-ce qui t’as le plus inspiré lors de l’écriture ?
Cinq des titres sont autobiographiques et ont été des émotions que j’ai voulu poser en chanson. Je me suis laissé porter sur ceux-là par le deuil, l’amour et la dépression. Le dernier est une fiction inspirée de faits bien trop réels, il s’agit de 150 & 1.
À titre personnel, quel titre te fait ressentir le plus d’émotions ou lequel a été le plus simple et fluide à écrire ?
J’ai forcément beaucoup de tendresse pour Mon Vieil Ami.
Pourquoi ?
Je l’ai écrit comme une lettre, un message. Il s’adresse à titre personnel à l’un de mes meilleurs amis qui s’en est allé l’année de nos vingt ans. J’ai forcément beaucoup de tendresse pour ce morceau, il faut dire qu’en l’écrivant je n’aurai jamais pensé l’amener aussi loin. Et l’arrangement de cordes qui l’accompagne, composé par Clément Libes, est sublime.
Globalement, quel est ton rituel créatif ?
Jusqu’ici, je compose des maquettes de A à Z. Pour cet EP, je suis parti d’émotions fortes, souvent d’une mélodie. J’ai ensuite composé autour un arrangement puis une structure. Mon yaourt vocal se transforme petit à petit en texte pour finalement devenir une chanson. Cette maquette passe ensuite entre les mains expertes de Julien Bousquet, que vous pouvez retrouver sur scène avec moi. Il a ainsi fait la réalisation de tout l’EP. Léo Bouloumié est aussi investi sur une partie de la réalisation, il vient subtilement enrichir la couleur de certains titres. Clément (cité plus haut) a suivi ce processus-là et, selon certains titres, vient passer une couche fine de vernis. Subtil.
En parcourant tes réseaux, on est vite marqué par une identité visuelle travaillée. Quel est ton rapport au visuel dans ton processus de création ? Est-ce que tous les titres seront accompagnés d’un clip ?
J’adorerai que chaque titre soit accompagné d’un clip ! Peut-être un jour…
Comme je vous disais plus tôt, je ne suis pas insensible à l’univers de la bande dessinée, mais aussi du cinéma. Les mondes hauts en couleur ou un peu détraqués ça m’hypnotise. C’est donc de manière tout à fait naturelle que j’ai intégré cette dimension à mon projet. Dans le processus créatif, cependant, le visuel vient en tout dernier. Je souhaite que Prattseul reste un projet principalement sonore et c’est ce que je souhaite développer. Pour l’instant.
Quels sont les projets à venir ?
Maintenant que le vinyle est sorti, le répandre partout en francophonie !
Puis j’ai hâte de me remettre à composer, j’ai, ces derniers mois, vécu beaucoup d’aventures sans vraiment avoir l’occasion de pouvoir m’essorer.
Quel serait ton rêve en tant qu’artiste ?
J’en ai beaucoup, mais vivre de ma musique c’est déjà une bonne partie du rêve !
Allez, je vais dire : Glastonburry.
Retrouvez Prattseul sur Instagram et en concert au Rex de Toulouse le 9 novembre à 20h, réservez vos places ici.
Propos recueillis par Maëlle Vincent
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