Rencontre avec Paul Ivory : “Écrire a toujours été comme une sorte de thérapie pour moi”
Paul Ivory, 23 ans, est un auteur, compositeur et interprète au talent prometteur. Le 14 juin dernier, le jeune chanteur a pu sortir le clip de son single Monster, nous avons pu le rencontrer à cette occasion.
Comment as-tu débuté dans la musique ?
J’ai commencé la musique très jeune, à huit ans en intégrant la chorale gospel de l’église américaine de Paris, je me suis vite démarqué parce que j’étais le plus jeune déjà, et puis j’avais la voix la plus aigüe.
Quelles sont tes principales influences et inspirations ?
C’est surtout la pop anglaise, les artistes comme Adèle, Sam Smith, Yebba, Jacob Banks, m’ont beaucoup inspiré mais aussi Jessie Reyez, JP Cooper, Sampha qui eux sont des artistes américains. Lewis Capaldi se rapproche beaucoup de mon style dans l’idée piano-voix éraillée, simple et acoustique. Russ, artiste d’Atlanta qui s’est fait tout seul de A à Z, il a beaucoup galéré mais n’a jamais arrêté, il a toujours bossé avec un petit groupe de personnes et a fait une dizaine de mixtapes avant d’être reconnu, son mental m’inspire, ainsi que ses réflexions lors de ses conférences. Sinon, humainement parlant, j’ai toujours admiré mon grand-père, un homme très sage qui ne parle jamais sans réfléchir, dans le style grand-père de Kirikou. Ma mère aussi, qui est une bosseuse, avec la tête sur les épaules. (Finalement, humainement parlant je suis surtout inspiré par des personnes que je connais vraiment, que j’ai pu voir au quotidien, pas seulement dans leurs bons jours)
Quels thèmes t’animent le plus ?
Jessie Reyez a dit une phrase dans laquelle je me retrouve à 100% : “J’écris ce dont je ne parle pas”. Écrire a toujours été comme une sorte de thérapie pour moi, je parle surtout de solitude, de heartbreak, de la déception amoureuse. je suis assez défaitiste à ce sujet-là.
Comment définirais-tu ton univers ?
Vrai. Je veux que ça pue le vrai, la simplicité mais en même temps la complexité de la voix et des textes. D’ailleurs, je dois progresser par rapport à mon écriture, trouver le juste équilibre pour me livrer mais en même temps que les gens se retrouvent aussi dans mon histoire. Mon but est de raconter ma peine sans épater qui que ce soit avec des vibes, tout doit se ressentir dans ma voix, qui monte en conséquence de la douleur ressentie.
Le clip de ton single Monster est épuré à l’image de la musique. Est-ce un choix délibéré ?
Effectivement. Le tout est épuré, au niveau stylistique, musical, mais aussi du paysage (il est seulement question de deux personnes dans un champ), afin que l’on puisse se concentrer sur l’émotion dégagée, l’intention. Je voulais quelque chose de très simple (piano-voix) je voulais qu’en regardant le clip l’on sente l’honnêteté, et que l’on ai pas l’impression que je sois ce mec qui essaye de se cacher derrière une carapace. Le son parle de cette étincelle, que l’on ne peut pas se forcer à avoir, à la fin d’une histoire, lorsque l’on garde ces souvenirs de bonheur, de nostalgie. C’est ce dernier aspect que je voulais garder. Il s’agit d’une conversation interne dans laquelle je me raconte les faits. J’ai basé ce clip sur le bridge “Watch you disappear in the night and now I start to realise I’m also losing a friend”. Tout est simple, j’avais mon jean ainsi que mes converses qui me suivent au quotidien. Je ne voulais pas mentir aux gens, je voulais qu’ils voient Paul, comment il se sent à l’intérieur quand il sourit à l’extérieur. Tout a été fait en moins de 48h, en collaboration avec Mohamed Bouhiya, j’ai contacté la figurante mercredi, jeudi soir on a écrit le script, vendredi on a tout loué et samedi on a tourné. La première idée de clip a été abandonnée avec le confinement, donc celui-ci a été pensé sur un coup de tête.
Où te vois-tu dans dix ans ?
Je ne me projette pas, il y a tellement de possibilités, j’ai envie de procéder étape par étape je ne veux pas regarder trop loin, surtout que je fais déjà ce que j’aime. Dans Michael Gardner, qui a inspiré le film À la recherche du bonheur parle du fait de “tomber amoureux du processus, pas de la finalité” et c’est ma philosophie de vie. Je vis au jour le jour, j’ai la chance de pouvoir faire de la musique au quotidien donc je suis déjà satisfait même si ce n’est que le début.
Soraya Assae Evezo’o
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