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Rencontre avec le rappeur Portossico

18 juillet 2024
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De son nom d’artiste, Portossico, artiste rap émergent, au portes d’un nouvel album. Il nous raconte son histoire et nous dévoile les détails de son tout premier album, Contre-soirée. Bien que ses morceaux soient ancrés dans le rap, ils sont imprégnés de ses diverses influences musicales. Entre gospel, hip-hop et rock, Portossico fait preuve d’une détermination sans faille, refusant de se poser la moindre barrière artistique.

En tant qu’artiste émergent, présentes-toi, quelle est ton histoire, ton parcours, comment ta passion pour la musique est née ?

Je suis auteur-interprète, et depuis mes 7 ans et demi, j’ai commencé la guitare et le chant dans mon pays natal, le Portugal. J’ai grandi dans une famille religieuse, très proche les uns des autres. Mon père, chanteur d’un groupe de rock portugais, est celui qui m’a introduit à la musique. Mes grands-mères qui chantaient du Fado tous les jours, mon père qui me faisait chanter sur scène avec son groupe, qui me jouait de la guitare avant de dormir, et plus encore, c’est ce qui a nourri ma passion pour la musique. Seulement, en grandissant, je sentais que je n’étais pas totalement moi-même dans ma pratique, que je n’arrivais pas à transmettre à travers seulement la guitare et le chant, c’est là que la vie m’a mené vers le rap, poussé par Hédi, un ami du lycée en France qui apparaît d’ailleurs dans le titre “Seule”.

Quels sont les artistes auxquels tu te réfères ? Quelles sont tes inspirations et quels en sont les impacts sur tes productions ?

Les quatre artistes dont je m’inspire le plus sont Luidji et Nekfeu, pour leur rap narratif et poétique, Travis Scott, pour ce côté grandiose de ses morceaux, et Kanye West, dont l’utilisation du gospel se ressent dans “Début de Soirée (Intro)”. J’admire leur personnage artistique, particulièrement pour leur narcissisme assumé et exacerbé, donnant naissance à des musiques frénétiques et grandioses. C’est pourquoi j’adopte également un personnage aussi exacerbé dans mes musiques. Le rock de mon père et les musiques religieuses de mes grand-mères sont intégrés dans ma musique. En effet, j’essaie toujours de transmettre de bons messages. Mon univers musical est alors construit par divers genres, repérables dans l’album : du rap des années 80, une base rythmique hip-hop, ainsi que du rock. Des groupes comme Queen m’inspirent par l’utilisation d’orchestres. À la base, je ne venais pas du rap. Mais quand j’ai vu que je pouvais mélanger toutes mes influences, j’ai su immédiatement que c’était ce que je voulais faire.

Plus de profondeur dans l’album  : 

Quel a été l’élément déclencheur de la création de ton premier album, Contre-soirée ? Comment as tu pensé ton concept ? 

C’était sur un coup de tête que mon premier album s’est créé. À force de travailler sur mes chansons seul depuis des années, j’ai simplement décidé de tenter l’expérience et d’essayer de partager mon art plus largement. J’ai alors appelé le premier studio de son de Paris que j’ai trouvé sur Google, où j’ai rencontré mon ingénieur du son, Clément Renault. Nous avons eu une complicité immédiate, et c’est là que j’ai su que je voulais travailler avec lui. Mon objectif était de sortir un album narratif avec une histoire à suivre, en l’occurrence une contre-soirée “partie en vrille” où nous suivons Portossico dans ses aventures tout en rencontrant ses amis, dans une frénésie incontrôlée. Ainsi, nous avons travaillé sur l’album qui devait être à la base un EP. Avec Clément, nous avons tout réalisé ensemble. Nous avons poussé le projet plus loin que prévu, sans nous imposer aucune barrière artistique. C’est avec beaucoup de stress, transformé en détermination, que nous nous disions : “Même s’il faut repousser la date, nous la repousserons”.

En combien de temps as-tu réalisé cet album ? 

Nous avons mis quatre mois au total, c’est un miracle que l’on ait fini à temps quand je repense à tout ce que l’on a ajouté dans cet album. Nous étions au studio cinq fois par semaine, et à chaque fin de session, c’était une surprise : nous nous demandions “Combien de fois allons-nous sortir de là aussi heureux du travail accompli ?” ! Nous avons vraiment cherché à explorer différentes sonorités : trap, hip-hop, gospel, guitare électrique… C’était mon objectif en commençant cet album, il y a un peu de tout, tout ce qui construit mon imaginaire musical. J’ai voulu rendre chaque son accrocheur, avec des refrains qui restent en tête, qu’ils soient explosifs et une rythmique marquée. Je suis fier de cet album, mais j’ai envie d’aller encore plus loin dans mes créations.

L’histoire que l’on suit à travers les sons de ton album, est-elle tirée d’expériences personnelles ?

Oui et non. J’ai pris diverses expériences personnelles de ma vie que j’ai rassemblées en une histoire linéaire, pour que les auditeurs comprennent ce qui s’est passé sur une année de ma vie en 34 minutes. En effet, plus l’album avance, plus les sons deviennent sombres à mesure que l’état de Portossico se dégrade. On passe de ‘Smash’ à ‘Crash Test’ où mon personnage agis avec une grande toxicité. Puis à ‘Spécimen’ et ‘Seule’ où l’on observe un véritable changement du personnage, qui se retrouve seul à cause de ses actions dans les trois premiers morceaux. Cela se conclut par une morale, une transformation totale du personnage, une maturité qui émerge. Et non, car je m’inspire seulement de la réalité, tout est exagéré pour créer un personnage fou.

L’album débute fort avec une d’introduction  frénétique où tu poses les bases de ton personnage ‘Portossico’. Tu annonces quelque chose de gros avec une transparence totale de ce personnage. C’est d’ailleurs une particularité de cet album : le personnage est direct, il dénonce, il avoue, il hurle, il rigole, etc.

Présente-nous ce personnage. Quelle est son identité générale et quel est son rôle dans l’album ? Est-ce que c’est toi, une sorte d’alter ego ? 

Je parle de Portossico à la troisième personne pour me distancer de lui, comme s’il était une entité à part. Il incarne mes côtés sombres, exprimés de manière intense. Malgré ses aspects exagérés, j’admire sa confiance en lui. Il est une incarnation audacieuse de ma propre personne. Car, comme lui, j’aspire à m’engager pleinement et avec détermination dans la création musicale et mes performances scéniques. Même si je suis timide dans ma vie personnelle, quand je porte le masque de Portossico, je me sens libre, comme dans ‘The Mask’. À travers Portossico, je cherche à m’exprimer dans un monde qui tente souvent de façonner ce qui l’entoure.

Peux-tu nous parler des choix artistiques au niveau de l’instrumental et des bruitages narratifs qui accompagnent le récit ?

Toutes les personnes qui interviennent dans mes sons sont des amis. Que ce soit les voix parlés, chantés, et certains passages instrumentaux. Nous étions environ 12 personnes au total sur ce projet collectif que j’ai dirigé. Les instrumentales mélangent plusieurs genres musicaux, avec les voix de mes amis et des bruitages comme “Mais non, quoi !!” toujours hurlés et scandés. C’était dans l’objectif de créer un album complet, grandiose et explosif, avec un mélange de références qui me construisent en tant qu’artiste, ainsi que Portossico.

Ouverture vers un deuxième projet :

Quels sont tes projets d’avenir en tant qu’artiste ? Y a-t-il quelque chose que tu veux montrer ou faire comprendre à travers ton art ?

J’espère vraiment faire vibrer les gens avec ma musique. J’aimerais choquer, être vu comme quelqu’un d’anormal, avec une identité marquante, mais aussi apporter ma touche au rap. Sur scène, je me libère complètement, j’aimerais que le personnage de Portossico transparaisse chez mon public, les rendre aussi fous que moi, que ça explose. J’espère qu’ils ressentiront ma folie communicative. Mon objectif est de montrer aux gens qu’ils peuvent réussir en étant eux-mêmes. Si je peux, en tant que Portossico, me faire une place dans la société, alors eux aussi le peuvent.

Comment prépares-tu ton prochain album ? Va-t-il explorer de nouvelles thématiques, introduire un nouveau personnage ou adopter une narration particulière ? À quoi peut-on s’attendre ?

Mon prochain album fait suite au premier. En fait, j’ai amorcé ce second projet à la fin de la dernière musique de “Contre-Soirée”, dans “Fin de Soirée (Outro)”. Portossico reçoit un appel dans lequel on entend “Alô, t’es toujours là ?”, annonçant ce nouvel album. Pour celui-ci, je vais chercher à créer des sons plus grandioses, plus fous, avec des sonorités plus recherchées, en intégrant plus d’éléments provenant de mes racines portugaises. Ce sera une rétrospective sur “Contre-Soirée”, avec des textes plus profonds et engagés. Il y aura une réelle réflexion sur le comportement de Portossico dans le premier album. Sans oublier la folie du personnage, je mettrai en avant la maturité acquise par Portossico. Mais avant cela, j’aimerais sortir quelques singles pour annoncer et orienter vers ce second album. Avec le soutien de ma famille, je vais travailler encore plus sur ce second album que je prépare.

Découvrez Contre-Soirée juste ici.

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