Rencontre avec Electro Deluxe, bientôt en tournée et en avril à Paris !

Au cœur de Paris au début des années 2000, Electro Deluxe initie un mélange musical qui redessine les frontières entre jazz et funk avec un goût prononcé pour les expérimentations musicales sans compromis. Les plus grandes scènes gardent en mémoire leurs performances intenses : Marciac, Jazz à Vienne, Montréal Jazz Festival, Printemps de Bourges, Solidays.

Avec leur 7^e album NEXT sur lequel les invités se bousculent avec Candy Dulfer (saxophoniste de Prince, Dave Stewart), Fred Wesley (tromboniste de James Brown) et Nils Landgren (tromboniste de Funk Unit), Ils restent à la pointe de l’innovation musicale tout en revenant aux fondamentaux pour retrouver la substantifique moelle de leur musique.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Thomas et Gaël originaires tous deux de Grenoble, se retrouvent à Paris pour se perfectionner en jazz. Ils décident de monter un groupe pour jouer des compositions originales. Thomas fait appel à Jérémie à la basse, ils se connaissent pour avoir joué ensemble dans un groupe de funk étudiant. Gaël fait appel à Arnaud à la batterie qui était alors son colocataire à Paris à cette période. Electro Deluxe est né.

Le nom du groupe a-t-il une signification particulière ?

Il s’agit d’avantage d’une évocation d’un univers electro vintage que d’une signification particulière. Le groupe est né alors que le style Electro Jazz faisait son apparition. Nous avons voulu jouer sur un nom en décalage avec la musique que nous jouons. En effet, pas de machines ni de samples dans les compositions d’Electro Deluxe, notre nom a servi a brouillé les pistes et à ne pas nous caser dans une esthétique particulière.

Quels sont vos artistes de référence ? Ceux qui vous ont influencés ?

Prince, Herbie Hancock, D’Angelo, Roy Hargrove…

Votre musique est un véritable melting pot. Êtes-vous plutôt jazz ? Funk ? ou soul ?

Comme dans une recette de cuisine transmise de génération en génération, les doses de chaque ingrédient sont distillées de façon instinctive. Nos influences se retrouvent dans notre musique sans que nous soyons conscients de leur exacte proportion. Le public ou la presse est mieux placée que nous pour faire ce constat. D’autant que nos influences ont évolué avec le temps et ne sont pas les mêmes chez chaque membre du groupe.

Electro Deluxe

Comment composez-vous vos morceaux ? 

Electro Deluxe est un groupe de cinq auteurs compositeurs. Lorsque nous sommes en phase d’écriture pour un album, chacun vient avec des maquettes déjà bien abouties pour les soumettre au groupe. Les compositions individuelles sont ensuite remodelées, restructurées et arrangées pour devenir la musique du groupe.

Votre musique a une énergie très spontanée. Est-ce que l’improvisation a une place importante dans votre manière de travailler ?

Lorsque nous testons nos morceaux en les jouant, une grande part est laissée à la liberté musicale. Cela permet de créer des espaces là où on n’en avait pas forcément imaginés. De l’improvisation naissent de nouvelles parties, des moments uniques que nous intégrons à notre show par la suite.

Vous avez joué sur les plus grandes scènes (Les Vieilles Charrues, Jazz A Vienne, Solidays…). Quelle est la clef pour transcender la musique sur scène ?

Elelctro Deluxe est un groupe de scène. Jouer en public constitue l’essence même de notre métier tel que nous l’envisageons. Notre approche du concert consiste à garder en tête qu’il doit s’agir d’un moment unique de partage et de communion. Rares sont les occasions de se retrouver ensemble avec plusieurs centaines de personnes pour partager le même moment. La musique a ce pouvoir et cette idée guide notre approche du spectacle.

Sur cet album vous avez des invités prestigieux (Candy Dulfer, Fred Wesley, Nils Landgren). Comment ça s’est passé avec eux ?

Il s’agit d’un hommage à la musique funk et jazz qui nous a fait rêver depuis toujours. Nous avons toujours gardé une âme de fan vis à vis de nos modèles comme Prince ou James Brown. L’idée est alors apparue de faire appel aux musiciens qui ont partagé la scène de ces icônes de la musique. Candy Dulfer a été longtemps la saxophoniste de Prince, la filiation est toute trouvée pour expliquer sa présence sur notre album. Elle a répondu présent immédiatement, on partage les mêmes influences musicales. Pour Fred Wesley et Nils Landgren la prise de contact a été très facile, on s’était souvent croisés lors de festivals en Europe, le rêve de jouer avec eux est désormais devenu réalité.

Vous existez depuis 20 ans… Electro Deluxe n’est pas vraiment identifié du grand public mais le groupe remplit les salles. C’est quoi votre truc ?

Nous avons dès le début voulu atteindre notre public directement, sans intermédiaire. On a alors créé une véritable communauté avant que ce terme ne soit dévoyé par l’avénement des réseaux sociaux. Cette communauté n’a eu de cesse de s’accroitre au fur et à mesure des années grâce aux concerts qui sont autant de moments uniques. Le bouche à oreille fonctionne parfaitement et le public sait parfaitement comment découvrir notre groupe et se passe de la prescription des médias. Nous avons donc su créer ce lien unique entre nous et le public.

Avec ce nouvel album, quelles sont vos ambitions ?

Nous avons hâte de reprendre la route pour jouer cet album en concert et retrouver les gens qui nous suivent depuis longtemps et d’autres qui viendront rejoindre notre public.

Comme ils placent la scène au-dessus de tout, ils ont pensé ce nouvel album comme autant d’instants à partager en concert avec leur public.

Retrouvez Electro Deluxe en tournée en mars et avril avec Le Trianon à Paris le 3 avril.

Dates / tournée : https://www.electrodeluxe.com/fr/tour/

Propos recueillis par Juliette Labati