Querelle : « Je cherche à exprimer les trucs dégueulasses, autant que les trucs beaux accumulés dans l’existence »
Engagée et enragée, armée de ces mots, l’artiste émergente auteure, compositeur et interprète Querelle se prête au jeu de l’interview pour nous faire entrer dans son univers.
Comment en es-tu arrivée à faire de la musique, quel est ton parcours ?
Alors, déjà, je ne suis pas très vieille ! Donc, le parcours n’est pas très long et est même assez banal, somme toute. Je chante depuis toujours, mais comme tout le
monde, de façon bête et méchante, chez moi, depuis que j’ai trois ans. Dans ma
famille, mon père est mélomane, mes grands-parents maternels et ma mère sont
très friands de chants et de variété française. Donc, j’ai été imprégnée très tôt.
Quand j’étais petite, j’écoutais Camille. L’étape d’après, au collège lycée
expérimental CLE d’Hérouville Saint-Clair, j’ai eu l’occasion de faire de la musique,
de chanter aussi. C’est là que j’ai eu comme une révélation. Dans le cadre d’un
spectacle sur Jacques Higelin et ses enfant Arthur H et Izia, j’ai chanté entre autres
« Champagne », donc un gros titre quand même. Ça m’a complètement retourné, j’ai
vécu un moment scénique incroyable.
Pourquoi avais-tu besoin d’un nom de scène ?
C’est une question que je me pose souvent. Pourtant, les artistes qui ont leur nom
sur scène ne me choquent pas. Ce pseudo me permet d’incarner un personnage
scénique, de créer un univers entier. Querelle vient de Jean Genet, c’est un
personnage masculin issu du livre Querelle de Brest. Mais j’aime surtout le film de
Fassbinder, qui en est tiré.
Que transmets-tu de la querelle dans tes textes ?
Je ne retiens pas la guerre de la querelle, mais plutôt la discussion. S’il faut aller à la
confrontation, je tiens à l’idée de légèreté. Surtout, Querelle est liée à ma démarche
musicale : je cherche à exprimer les trucs dégueulasses, autant que les trucs beaux
accumulés dans l’existence.
D’où proviennent ton rapport au texte et la puissance que tu y mets ?
De ce que je vis tous les jours et de ce que je transforme en mots, en énergie. Je puise dans le quotidien et dans l’émotion ou la sensation. Mais ma démarche est
aussi intellectuelle, car je suis toujours en train de tout analyser.
Et comment arrives-tu as faire tous ces concerts ?
Grâce à mon réseau et au milieu artistique qui m’a aidé à m’élever, à m’autoriser à
exister artistiquement. Le premier concert chez Grand Parc a plu. Le deuxième a eu
lieu à Amavada. Le tourneur Pascal Dickens m’a aussi beaucoup aidée.
Propos recueillis par Clara Timoteo
Page Facebook de l’artiste
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