PNL World : “Les gens avaient l’impression de découvrir d’autres sons de PNL”
Rencontre avec PNL World, un artiste polyvalent qui prend beaucoup de temps pour proposer une offre de qualité à son public. Entre remixes, prods et graphiques, il produit énormément de contenus et nous explique ici son parcours.
Peux-tu te présenter, ainsi que ton parcours, rapidement ?
J’ai 22 ans, j’ai arrêté mes études après mon Bac S passé en 2016, je fais du piano depuis mes 6 ans, de la guitare depuis mes 13 ans, et de la MAO (ndlr : musique assistée par ordinateur) depuis 2012. J’ai toujours été dans la musique grâce à mes parents, ils me font écouter tous les styles, de plein de périodes différentes. J’ai commencé à composer moi-même très tôt. J’aime beaucoup créer des instrus et des visuels.
Tu es donc beatmaker et graphiste ?
Oui, je suis basé à Bordeaux et suis beatmaker depuis 2012. Je produis et enregistre des groupes d’artistes, surtout ceux que je connais depuis le lycée: le groupe Roswell. Cette année, on a fait un EP qui nous a pris beaucoup de temps. C’est moi qui ai créé toutes les instrus, enregistré tout le monde. On s’attaque à l’arrangement et la structure pour que je puisse faire le mixage par la suite. J’ai créé un label indépendant avec mon père pour pouvoir faire certaines démarches et sortir nos morceaux sur les plateformes. Mais en effet, je suis aussi graphiste. J’ai commencé à travailler sur Photoshop depuis un an, en regardant des tutoriels pour me perfectionner seul et parvenir à faire ce que je souhaite.
Comment tout cela a-t-il commencé ?
Le compte Instagram PNL World part d’une discussion avec un ami, on a eu l’idée de créer un compte sur n’importe quel thème, de le faire monter très haut, peu importe le temps que ça prendrait, puis de le convertir entièrement pour en faire le compte d’un des artistes que je gère, afin qu’il ait une visibilité optimale. J’ai vite compris que cette conversion était inenvisageable, supprimer tout le contenu et redémarrer de zéro, ce n’est vraiment pas possible. Le thème PNL est venu d’un coup car je suis un grand fan de PNL, leur univers m’inspire énormément et il y a beaucoup de choses à faire avec. C’était donc évident que je fasse un compte là-dessus. Au début, je faisais que des visuels et ça a très bien marché. Ensuite, j’ai établi un deuxième concept : faire des instrus. Je suis beatmaker donc pourquoi pas tenter de reproduire des instrus de PNL ? J’en ai fait une vingtaine qui sont très fidèles aux leurs, je les reproduis en cherchant bien les sonorités. Enfin, il y a eu un troisième concept : j’ai fait des remixes des sons de PNL.
Tu as pris de la visibilité d’un seul coup, est-ce dû à quelque chose en particulier ?
La visibilité, je ne l’ai pas eue d’un coup. Au début, c’était assez dur de se faire connaître. C’est lorsque j’ai fait des remixes des sons de PNL que le compte et ma visibilité ont vraiment décollés, que ce soit sur Instagram, Twitter ou YouTube. J’ai d’ailleurs pu les mettre sur les plateformes de streaming. Ce qui est fou c’est qu’on arrive à redécouvrir leurs sons car ils sont amenés différemment. Les gens avaient l’impression de découvrir d’autres sons de PNL et d’écouter ça comme des extensions.
Comment réalises-tu tes remixes ?
Le concept de ces remixes était de trouver des combinaisons entre tous les sons de PNL pour, par exemple, mettre la voix d’un des morceaux sur l’instru d’un autre morceau. Pour arriver à ça, j’ai réalisé un tableau avec tous leurs sons répertoriés par BPM (ndlr : battements par minute, le tempo) et par la tonalité, la note tonique du son pour trouver la combinaison parfaite, tout est mathématique.
Tu es beaucoup basé sur le groupe PNL, comptes-tu rester sur cette lancée ou changer ?
J’ai commencé avec un compte fan PNL, je pense que ça va être compliqué de changer avec la communauté qui me suit. J’y ai beaucoup songé car je vais finir par être à court d’idées. Pour la suite je ne sais pas vraiment, ce que je sais c’est que l’année prochaine je vais ouvrir une chaîne YouTube avec mes instrus à moi.
Comment fais-tu les créations que tu postes sur Instagram ?
Je les fais toujours sur Photoshop. Je fais également pas mal de dessins et de BD que je réalise à la souris, ça prend des heures ! J’ai trouvé des techniques un peu difficiles mais nécessaires pour faire quelque chose de professionnel, je me suis bien débrouillé. On me reproche aussi d’avoir abandonné le feed visuel Instagram, mais j’ai décidé de le clôturer après le dernier visuel sur Bang, avec Ademo qui tient son arme.
Comptes-tu développer tes créas en magazine ou autre, ou bien rester sur Instagram ?
Les grilles du feed Instagram m’énervaient beaucoup. Avec un ami on a donc créé un site Internet ou il y a tous les visuels, sans être gênés par les grilles. Il y a également pas mal de covers pour les remixes que je fais, je collabore avec beaucoup de graphistes qui ont réalisé des visuels de miniatures, des montages, des animations vidéos. Je ne fais pas tout tout seul, on s’aide en équipe. Sinon, j’avais l’idée d’imprimer des visuels en posters ou en tee-shirts et de lancer un grand concours pour pouvoir les faire gagner.
Combien de temps en moyenne te prennent les remixes que tu fais ?
Cela peut aller de un jour à trois semaines. Par exemple, le remix Sur Paname x À l’ammoniaque m’a pris un jour. En revanche, pour celui PNL x Daft Punk ça m’a pris beaucoup de temps, je n’étais même pas sûr de le sortir car j’avais plein de parties éparpillées que j’ai rassemblées en un seul remix. Il était vraiment complexe à réaliser. Le plus dur c’est de composer en trouvant les bons enchaînements.
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