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Platée – Talents Lyriques – Cité de la Musique

22 février 2012
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Platée de Jean-Philippe Rameau est aujourd’hui une œuvre fréquemment jouée. Après l’Opéra de Paris, les Talents Lyriques ont donné de cette œuvre une version de concert. Si l’acoustique de la salle est un peu froide pour ce répertoire, surtout pour l’orchestre qui semble toujours rester à distance, les voix s’en sortent bien.


Emiliano Gonzàlez Toro
dans le rôle de Platée, a sans conteste réalisé la meilleure performance de la soirée. Seul chanteur à connaître son rôle par cœur, il est aussi le seul à tenter d’incarner son rôle, il est vrai très caractérisé dans un jeu de scène un peu aléatoire certes, mais qui soutient fortement son expression et la compréhension du drame. Son timbre suave et chaud est parfait pour le rôle.

François Lis
en Jupiter, basse d’une belle puissance vocale, lui donne parfaitement la réplique. Cyril Auvity en Thespis et Mercure, annoncé souffrant, semble pourtant en pleine possession de ses moyens. Il est à noter que pour ces chanteurs dont le français est apparemment la langue, le texte demeure parfaitement compréhensible et les surtitres superflus.
Salomé Haller, qui change de robe pour chanter la Folie, est très applaudie. La note de programme expose très bien ce que nous entendons et qui est parfaitement joué par la soprano : une « satire du goût italien », où « les vocalises s’envolent sur les plus improbables syllabes ». Le public rit et applaudit vivement.
Christophe Rousset, vêtu de chaussures à semelles jaunes, dirige son ensemble derrière son clavecin. Il ne s’assied pour jouer qu’à de brefs moments dans les récitatifs.

L’orchestre est principalement constitué de cordes ramassées autour du clavecin. Les altos sont divisés en Hautes-contre et Tailles. Les bois sont par deux. Le chœur, d’une quinzaine de chanteurs, est déterminant à la fois dans sa fonction dramatique, mais aussi il remplit l’espace acoustique laissé quelque peu vide par l’orchestre.
À plusieurs moments, comme à la fin du prologue, l’orchestre est seul : ce sont des danses, des pantomimes, des rigaudons ou des rondeaux avec de multiples reprises. L’absence de ballet se fait sentir. Toutefois, saluons la vivacité des archets dont le mordant sait toujours capter notre attention.

Une version de concert ne permet pas pour un opéra le même suivi dramatique. Un livret d’une telle fantaisie que Platée n’est dans ce cadre certainement pas aussi intelligible. Aussi, dans de nombreuses scènes comiques, là où les rires peuvent parfois interrompre la musique, le public réagit peu. Il applaudira toutefois généreusement les musiciens à la fin du concert.

Platée

Comédie Lyrique de Jean-Philippe Rameau

Livret de Le Valois d’Orville d’après l’œuvre de Jacques Autreau
Version concert surtitrée

Les Talens Lyriques
Christophe Rousset clavecin, direction
Emiliano Gonzales Toro Platée
Evgueniy Alexiev Momus, Cicéron
Cyril Auvity Thepsis, Mercure
François Lis Jupiter
Judith van Wanroij Junon
Salomé Haller Thalie, la Folie
Céline Scheen l’Amour, Clarine
Christophe Gay un Satyre
Mardi 21 février, 20h
Salle des concerts
Tarifs : 41€ et 32€

[Crédit photo : Eric Larrayadieu]

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