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ORFEY – Le batteur 2.0.

© Louise Chabosseau

Véritable batteur 2.0, ORFEY découpe ses rythmiques avec précision et nous offre une palette vocale vertigineuse ! Il combine Beatboxing, Beatmaking et Sampling à travers un procédé technologique qui transforme sa voix en un contrôleur midi, lui permettant d’écrire de la musique à la vitesse de la pensée. Rencontre.

ORFEY devient champion de France de Beatbox en 2020 avec S.Q.U.I.D. Après avoir atteint le top 8 national en solo, remporté la Pik Town Kup à Poitiers, La Castagne à Caen, il s’éloignera de l’univers des compétitions Beatbox. Entouré d’un collectif de passionnés, il crée GROWL UP FRANCE, une association qui met en relation différentes pratiques artistiques avec le Human Beatbox, en organisant des battles hybrides, des ateliers de transmission et des concerts. Mais ORFEY reste avant tout un artiste de live, profondément engagé à donner corps à sa musique.

Comment est née ta passion pour le beatbox ? Comment as-tu commencé ?

En 2005, j’assiste à un concert du Saïan Supa Crew au Chabada à Angers. J’ai été abasourdi par la performance live de Sly Johnson, l’un des beatboxeurs du groupe. J’ai véritablement découvert la pratique du beatbox avec Hutch lors d’ateliers beatbox dans une maison de quartier à Angers où L.O.S. enseignait. J’ai bénéficié d’un réel accompagnement qui m’a rapidement fait progresser. Après la victoire de L.O.S. au championnat de France de Beatbox en 2006, j’ai pu participer au championnat en équipe l’année suivante avec Hutch, Jordana et Théo où l’on est arrivé en finale. En 2008, je concours une nouvelle fois, où cette fois-ci j’arrive dans le top 8 en solo.

Quelles ont été tes inspirations ?

Avant de commencer le beatbox j’écoutais beaucoup de hip-hop. J’étais particulièrement sensible aux instrumentales et au rap anglophone. J’avais véritablement l’envie de me mettre à la musique et j’ai donc décidé de me lancer dans le beatbox. J’ai été très inspiré par le hip-hop de Detroit avec sa rythmique particulière (halftime, glitch…) là ou le groove prime. J’écoutais beaucoup les productions du beatmaker Apollo Brown. D’un point de vue plus général vis-à-vis du hip-hop, je citerai aussi J Dilla, Flying Lotus, Slum Village ou encore Kaytranada. Dans un style Lofi, je dirai Wun Two, Thankyou, Anbuu… Et plus récemment, je m’initie au courant bass music et drum & bass, avec Noisia, Monty, Ivy Lab et Alix Perez…

Peux-tu nous présenter Growl Up ?

Au départ, cela vient d’une certaine lassitude du milieu de la compétition Beatbox là où le format traditionnel peut laisser moins de place à la réelle création artistique. Avant même de créer l’association Growl Up, j’ai pu mettre en place ce format de soirée grâce au soutien du Joker’s Pub à Angers en 2016. À cette même période, je commençais à jouer avec un groupe qui s’appelle VSSVD, qui mélangeait également instruments et Human Beatbox. L’objectif de Growl Up était d’inciter les beatboxers à s’ouvrir et à collaborer avec d’autres musiciens au travers d’un format qui leur était familier.

En parallèle, je donnais des ateliers beatbox avec l’association Paï Paï. Il me tient à coeur de transmettre également, de contribuer au développement de la discipline par la pédagogie. Je me suis entouré d’une équipe au fur et à mesure, avec Clémence Arnaud, présidente et administratrice de l’association, Silas et Robin Alliel durant les prémices du projet Growl Up France.

Quelles sont les différents formats de battle Growl Up ?

Nous avons 3 différents concepts de battles avec le Growl Up (duos beatbox/instruments), le Rhyme Up (duos beatbox/rap) et le Step Up (duos beatbox/danse). Il m’est arrivé de choisir les participants comme le ferait un programmateur de spectacle, mais la plupart du temps nous sollicitons un jury de divers musiciens professionnels. Les duos sont formés par tirage au sort le matin de l’évènement et ont la journée pour préparer un set d’environ dix minutes. Evidemment, ce type de challenge favorise la rencontre et certains duos se sont créés à la suite de certaines éditions.

Le prix du duo vainqueur est décerné par un jury composé de 3 ou 5 personnes selon différents critères : l’originalité, la technique, l’alchimie du duo, la présence scénique, la musicalité.

Quels sont les différents concepts de l’association ?

Aujourd’hui, nous avons 4 pôles majeurs :

  • Le pôle “Battle hybride” avec les 3 formats précédemment cités
  • Le pôle “Production” avec des propositions de programmation de lives et d’ateliers issus d’un catalogue d’artistes actuellement en construction. Il permettra d’embaucher des beatboxers, rappeurs, instrumentistes ou danseurs afin de les accompagner dans différentes tâches administratives
  • Le pôle “Vidéo” avec de la création de clips et autres lives sessions
  • Enfin le pôle “Concerts” que nous développons actuellement

À terme, on souhaite aussi développer un nouveau pôle axé programmation à partir d’un catalogue d’artistes.

Le 30 juillet prochain, on organise la première édition d’un festival itinérant en lien avec le beatbox à Arès, près de Bordeaux : Le Nomad Beatbox Festival. Les 4 groupes sélectionnés pour occuper la scène proviennent d’univers différents et ont un projet musical comprenant du beatbox. Encore une fois, l’objectif est de changer la vision que peuvent avoir certains, montrer que le beatbox se prête également aux concerts.

Peux-tu nous parler de Royal Beatbox Battle et la collaboration avec PAMA ?

PAMA est la structure de la ville de Pessac dédiée à l’accompagnement des pratiques artistiques et musicales. Dès mon arrivée à Bordeaux, ils m’ont contacté pour organiser un évènement beatbox. On a fait le choix de présenter Royal Beatbox Battle, un évènement 100% Beatbox pour cette première édition. Par la suite, on souhaiterait apporter quelque chose d’innovant, avec différentes épreuves. Aujourd’hui Growl Up est autant une association angevine que bordelaise.

Tu produis également des musiques de style Lofi. Comment est-ce que tu procèdes ?

J’ai découvert cette esthétique musicale il y a 5 ans. J’apprécie particulièrement l’aspect réconfortant et planant de ce style emprunt de musique hip-hop, avec des grooves qui résonnent chez moi. J’utilise la technologie Vochlea/Dubler qui me permet de traduire les sons en signaux numériques MIDI sur un logiciel. Une fois paramétré, il me donne la possibilité d’assigner des sons à différents claviers et boîtes à rythmes. Cela donne un caractère humain à la rythmique. Je peux aussi combiner les sons du logiciel avec ceux que je fais au beatbox afin d’y laisser ma patte sonore. DJ Slade et Mystraw m’ont bien aidé dans le développement de mes prods.

Quels sont tes objectifs pour la suite ?

D’un point de vue musical, je souhaite vraiment m’investir davantage dans les projets de POTSIKEI et de CHRIS THEODIAN. Pour Growl Up, l’objectif est de poursuivre le développement, préciser les concepts et améliorer la qualité, autant sur la partie vidéo que l’on diffuse, que sur les évènements que l’on propose.

Pour suivre l’actualité d’ORFEY sur Instagram

Pour écouter ORFEY sur Spotify

Propos recueillis par Victor Semler-Collery

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