Philip Glass – Orchestre français des jeunes
C’est ce qu’il s’appelle célébrer dignement son anniversaire ! En ce dimanche 28 octobre 2012, l’Orchestre français des jeunes a parcouru trois salles de concert parisiennes pour une folle journée pas comme les autres. Après un spectacle familial au Théâtre du Châtelet le matin, un concert baroque au Théâtre des Bouffes du Nord l’après-midi, le clou du spectacle a eu lieu en fin de journée à la Salle Pleyel à l’occasion de la première parisienne de la dixième symphonie de Philip Glass*.
Depuis 30 ans, l’Orchestre français des jeunes permet à la nouvelle génération de musiciens de se perfectionner pour devenir les prochains concertistes de demain. Avec son orchestre symphonique et son orchestre baroque, l’OFJ bénéficie d’un partenaire exclusif avec le Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence. C’est ici que le 9 aout dernier, Philip Glass a non seulement fêté ses 75 ans, mais surtout présenté sa 10ème symphonie, commande passée par l’OFJ pour ses 30 ans.
Une dixième symphonie réussie
Et quelle symphonie ! Il faut voir en chair et en os tous ces jeunes réunis pour admirer ce ballet symphonique composé en cinq mouvements aussi puissants les uns que les autres. Ces musiciens interprètent une partition diabolique où le jugement dernier semble arriver à grands pas. Une bataille féroce se joue entre une jeunesse en rébellion et les traditions musicales qui gravitent autour d’eux.
Même dans ses mouvements lents, il se passe quelque chose de militaire, de marche vers la victoire. La symphonie atteint son apogée dans un dernier mouvement grandiose. Nos sens se retournent, notre pensée s’enivre, nous sommes en ébullitions face à cette une fanfare festive qui célèbre la joie et la jeunesse. Quant à la présence du chef d’orchestre Dennis Russell Davies au pupitre, elle ne vient que rajouter du piquant à cette œuvre majeure du compositeur américain. Rien de plus normal quand l’on connaît sa fructueuse collaboration avec Philip Glass.
La relève
Le reste de la programmation a permis d’entendre l’orchestre dans différents répertoires. Il y a d’abord eu du classicisme avec une symphonie concertante de Haydn (peut-être pas le meilleur choix pour annoncer Glass) et du romantisme avec Richard Strauss et sa Suite pour orchestre qui reprend les thèmes de son opéra Le Chevalier à la Rose. Dans les deux cas, l’Orchestre prend plaisir à interpréter ces deux compositeurs et cela s’entend, en particulier pour Strauss.
Petit bémol : terminer par La Valse de Maurice Ravel n’était pas forcement le meilleur choix face à la mélancolie qui la définie. Le compositeur français est en ce moment souvent programmé en fin de concert. Le 14 octobre dernier, c’était l’Orchestre Lamoureux qui avait terminé son concert inaugural avec son Bolero. Une soirée elle aussi sublime en tout point de vue grâce à l’impulsion de son nouveau chef Fayçal Karoui et de l’interprétation par Jérôme Pernoo du Concerto pour violoncelle de Guillaume Connesson.
Point commun avec l’œuvre de Glass : un final des plus dynamiques et qui déborde d’effervescence. Entre ces deux évènements, le classique n’a plus de souci à se faire, la relève est bel et bien assurée.
Edouard Brane
Twitter : Cinedouard
* France Musique diffusera le concert des 30 ans de l’OFJ le 13 janvier 2013 à 12h37.
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