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Myung-Whun Chung – Salle Pleyel

18 mars 2012
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Myung-Whun Chung - Salle Pleyel

Myung-Whun Chung - Salle Pleyel::

Le Prélude à l’après-midi d’un faune est programmé pour le 150e anniversaire de la naissance du compositeur. L’orchestre est très important. On compte soixante sept cordes sur scène (seize seconds violons, douze violoncelles), certainement en prévision des oeuvres suivantes.

Après la belle introduction pour flûte, le premier accord n’est pas ensemble. Les gestes du chef Myung-Whun Chung qui dirige par coeur sont-ils trop économes ? Il en sera ainsi durant les dix minutes de l’oeuvre de Debussy. Les cordes demeurent pianissimos sans effets de masse particulier. Ne sont-elles pas trop nombreuses ? Les bois et les cors s’entremêlent avec quelques difficultés et sont toujours trop forts. L’orchestre se reprend lors du grand crescendo central ; la sonorité pleine des cordes offre une belle cohésion. La fin est comme le début. Les nuances extrêmes voulues par le chef rendent l’exécution difficile pour les musiciens.

La Mer
continue la première partie de ce programme consacrée à Debussy. Le nombre de cordes est le même et semble ici plus logique puisque neuf cuivres entrent en scène. Écrit dans les mêmes nuances que l’oeuvre précédente, le premier mouvement révèle de très belles sonorités, notamment de trompettes. Les équilibres entre les différents pupitres sont effectivement bien meilleurs. Le tutti fortissimo à la fin est excellent.
Le deuxième mouvement, Jeux de vagues, retombe un peu dans la confusion précédente. Indiqué Allegro, le tempo n’est ici pas très vif et donne ainsi un caractère un peu lourd au foisonnement de détails écrits dans la partition. Mais le troisième mouvement est bien plus réussi. Après une ligne magnifique des altos et des violoncelles, la conduite du discours est plus intelligible. Le Final est très enlevé. Peut-être n’y a t-il pas eu le nombre de répétitions nécessaires lors de cette semaine chargée ? Nous avons déjà entendu les mêmes oeuvres par le même orchestre bien mieux jouées ces dernières années.

La Valse
de Ravel est exécutée dans les mêmes conditions. Programmée au dernier moment, le début est nébuleux. Mais l’orchestre semble se retrouver dès que la valse proprement dite commence. Le constat est le même que pour l’oeuvre précédente.

L’Oiseau de feu
devait être donné en version intégrale. Il le fut finalement dans la version “Suite” de 1919, plusieurs fois jouée par cet orchestre. Il est l’occasion d’associer cent jeunes, élèves de membres de l’orchestre des conservatoires de la région parisienne, au Final de l’oeuvre, dans le cadre d’un soutien à l’Unicef. Disposés depuis le début du concert dans les gradins de l’arrière scène, les jeunes musiciens ont pris leurs instruments à l’entracte et ont attendu la fin du concert pour participer.
L’orchestre donne avec cette oeuvre sa meilleure performance de la soirée. La mise en place de l’introduction est parfaite. L’engagement dynamique de la flûte et du hautbois solo dans l’Oiseau de feu et sa danse est exemplaire. La Danse infernale du roi Kastcheï, point culminant de la suite, est admirable. Enfin, le Final voit les enfants participer sans désagrément d’aucune sorte (mais l’orchestre joue très fort).
La Danse infernale du roi Kastcheï est reprise en bis avec les enfants cette fois. C’est à nouveau une belle réussite.

Célébration Debussy
Claude Debussy – Prélude à l’après-midi d’un faune – La Mer
Maurice Ravel – La Valse
Igor Stravinsky – L’Oiseau de feu (version 1919)
Orchestre Philharmonique de Radio France

Myung-Whun Chung, direction

Vendredi 16 mars 2012 à 20h
Tarifs : 60 € // 45 € // 34 € // 22 € et 10 €
Ce concert sera diffusé en direct sur France Musique. Et en direct sur arteliveweb.com et sur concerts.radiofrance.fr, puis accessible gratuitement en différé pendant 6 mois.

Salle Pleyel

252, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
M° Ternes

[Crédit : Jean-François Leclercq]

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