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Monarch – Producteur, beatmaker, dj et rappeur aux multiples influences

29 septembre 2022
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© Jules Couetmeur

Rencontre avec Monarch, véritable passionné de musique à la curiosité insatiable. À la croisée de nombreux styles musicaux, ses inspirations se conjuguent avec une grande pluridisciplinarité. Embarquez pour un tour d’horizon à travers son témoignage.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jacob, j’ai 25 ans. Je suis beatmaker, dj et rappeur. Ces derniers temps je suis plutôt concentré sur le beatmaking dans la trap, le rap et tous ses dérivés mais j’essaie d’évoluer partout aussi, notamment avec la jungle. J’ai toujours fait un peu de house et de techno. J’apprécie aussi la frapcore.

En djing, je me balade beaucoup plus avec beaucoup de house, de techno mais aussi de la funk et de la cumbia avec mon collectif Magic Tonic.

Tu possèdes de nombreuses casquettes dans la musique, comment as-tu commencé ?

Je suis né dans une famille de musiciens. Avec mon grand frère, mes parents nous ont partagé leur passion pour la musique. Mon père m’a offert une batterie à 6 ans. Au départ, j’étais plutôt tourné vers le rock, le métal puis le punk. À partir de mes 10 ans, j’ai commencé à prendre des cours de jazz en atelier et de batterie jazz. Je fais aussi un peu de piano, de guitare et de basse.

J’ai l’avantage d’avoir l’oreille absolue ce qui m’aide à pouvoir faire des mélodies avec n’importe quel instrument, au-delà de l’aspect technique.

À la base j’étais plutôt destiné à devenir batteur de jazz, j’avais un très bon niveau. Quand j’ai fini le conservatoire, l’idée était de faire par la suite un DEM (diplôme d’études musicales), dans le but de devenir jazzman.

En parallèle de tout ça, j’ai fait ciné audio à Renoir quand j’étais au lycée, j’ai laissé de côté le jazz pour me focus sur le ciné. À 18 ans, je suis descendu à Montpellier faire une fac de ciné. L’électro, je m’y suis vraiment intéressé vers l’âge de 16 ans. J’ai découvert la M.A.O. pendant cette période.

À Montpellier on a créé un collectif qui s’appelle DVNES avec beaucoup de genres différents en termes de musique électronique. J’ai commencé à m’intéresser au rap avec Melvil/Spire Prod qui m’a véritablement initié avec un morceau comme “64 mesures de Spleen” de Jazzy Bazz sur lequel il avait particulièrement accroché. Au fur et à mesure j’ai réussi à dépasser le côté brutal de certains rappeurs comme Damso et comprendre le jeu de rôle.

Quelles ont été tes premières inspirations ?

Alors quand j’étais petit, on écoutait beaucoup de rock et de métal dans ma maison. Mes parents nous ont vraiment cultivés musicalement, il y avait même un disque dur où ils mettaient des albums cultes comme The Ramones ou The Clash. Black Sabbat c’est une grosse référence pour moi, en matière de batterie, c’est hyper musical. J’avais une approche hyper musicale de la batterie, et donc moi ça a été des batteurs de jazz comme Jorge Rossi, Jack DeJohnette, Jeff Ballard.

En électro ça a vraiment commencé par The Prodigy, c’est ce qui m’a mis le pied dedans. Il y a eu les Daft Punk que je me suis pris en pleine face avec l’album Human After All. Fatboy Slim aussi beaucoup.

Et puis autrement en métal, j’ai jamais pu faire de métal très technique en batterie, mais par contre on faisait des trucs plus progressif. Un de mes groupes de métal préféré c’est Marduk, un groupe de black métal que j’ai vraiment découvert avec l’album Rom 5:12.

J’ai eu une grosse approche rock psyché à un moment, avec Iron Butterfly par exemple. Mais le groupe de rock qui m’a fait comprendre qu’il y avait un autre monde dans le rock et dans la musicalité c’est les Pink Floyd. L’album Wish You Were Here, c’est ma plus grosse claque musicale.

Tu as récemment participé au Chroma Festival. Comment t’y es-tu investi et quelle est la philosophie de l’association Magic Tonic ?

Pour faire simple, à la base j’étais dans une association qui s’appelait Groove Clan, qui s’est terminée en 2020 parce qu’il y a eu le Covid. Avant le Covid, il était déjà question qu’on fasse un festival, en co-prod avec notamment D3. Et l’été dernier, avec Alexandre de Groove Clan et deux autres gars qui étaient dans notre cercle, on a créé Magic Tonic, avec des ambitions beaucoup plus humbles qu’avec Groove Clan, et plus axé sur des événements électro, moins sur le rap. Les choses ont pris de l’engouement petit à petit, et trois mois avant le festival, on a eu le feu vert des nouvelles propriétaires du château du Plessis Macé. Tout a été très vite. Dans l’idée, on fonctionnait en co-orga, chacun avait son rôle. Moi j’étais beaucoup plus focus sur le line-up, en essayant d’être le plus éclectique possible.

Le jour du festival, j’y étais premièrement en tant qu’artiste DJ, et j’étais aussi là aussi pour gérer le catering l’accueil des artistes. Tout s’est très bien passé dans l’ensemble. J’ai hâte de voir les prochaines éditions !




 

Peux-tu nous en dire plus sur le projet Le Onze ?

Le Onze, c’est un projet qui est dans la tête de Cram depuis 2 ans. Je l’ai connu grâce au groupe DSLT. Pendant un moment, il avait envie d’arrêter le rap. Il a taffé ce projet de mêler le rap et le foot pendant des mois, puis un jour il nous a présenté le projet. Le concept est d’organiser des freestyles avec des artistes émergents et une direction artistique portée sur le foot. On a donc taffé ensemble, moi je m’occupais des prods, Jules Couetmeur du visuel et Gast de toute la DA graphique. Je suis donc co-directeur artistique sur le Onze, et en parallèle aussi producteur.

Pour la première saison, j’ai produit pour 6 artistes sur les 12. Tout est allé très vite et on est très content de cette première saison, ça a bien pris et tout a été très bien géré.

Ces derniers mois on était un peu en phase de mutation, c’est pourquoi on était très discrets, on veut revenir de la bonne manière. Je ne peux pas trop en dire mais vous verrez, le Onze va un peu changer de forme, on aimerait revenir sur de l’évènementiel et pas que, pour faire évoluer un peu le format.




 

Sur quels projets peut-on te retrouver ?

En général, mon cercle d’ici à Angers c’est Tibi, Hidden et FLR où je suis déjà pas mal présent sur leurs projets.

Et autrement, je reviens de plus en plus sur Souncloud pour sortir des remix jungle, frapcore, house, etc. Sur les plateformes récemment j’ai sorti des sons que j’avais produit qui trainaient, même si en ce moment je suis un peu en stand-by dans le rap, en terme créatif, et je ne sais pas si je m’y remettrai. Je me suis vraiment focus sur le beatmaking parce que c’est là que je m’éclate et que je suis le meilleur.




J’ai aussi lancé une beat tape spontanée qui s’appelle SLATTTT-1 il y a quelques mois. La beat tape SLATTTT-2 avec 9 titres est sortie fin juin !

Mes grosses collaborations, elles proviennent vraiment du Onze, avec Beamer, Chanje, Rethno, Lpee, Tyranik et STO. J’ai pu placer pour Tedax Max. Avec Jeunesaint, on travaille beaucoup ensemble sur Angers. J’apparais sur deux titres de son dernier projet. Je suis aussi trop fier de 3 prods que j’ai pu placer pour Implaccable, un artiste que je trouve super fort dans la sample drill et la jersey. J’ai pu rencontrer aussi Abel31 et me rapprocher du crew avec Beamer, Winnterzuko. Avec Odor, on taff aussi beaucoup ensemble ces derniers temps, notamment sur la direction artistique de son prochain projet jusqu’à la création même du son. D’après moi, il va revenir avec quelque chose de vraiment puissant.

Peux-tu nous partager des expériences marquantes dans ta carrière musicale ?

Notre showcase avec Tibi au 1988 Live Club il y a 3 ans. On a vraiment fait la fête pour notre première fois à Rennes, c’était mortel !

Les événements Groove Clan aussi ont beaucoup évolué ! On a pu organiser des événements dans des salles de plus en plus grandes pour à ce jour, aboutir au Chroma Festival dont je me rappellerai toute ma vie.

Musicalement, les rencontres entre artistes que j’écoute et apprécie peuvent donner lieu à des échanges formidables. C’est toujours gratifiant de savoir que sa musique est appréciée.

As-tu des recommandations d’artistes à écouter en ce moment ?

Dans les indispensables et intemporels, je vous dirai d’aller écouter l’album The Fat of the Land des Prodigy (big beat/electro), Wish You Were Here des Pink Floyd (rock psychédélique, progressif).

Dans mes derniers coups de coeur hip-hop je donnerai l’album MÖBIUS de Rounhaa, PoweredByRuki de 8ruki, le beatmaker Tony Seltzer, la dernière tape 1863, l’EP Sexy Turbo Speed de Realo et Zoomy, l’EP Juste un Moment de Jwles, Mad Rey et V900.

Dans les incontournables je vous invite à écouter MF Doom et Timothée Joly si vous avez apprécié les deux derniers albums de The Weeknd.

Sur la scène artistique angevine, je vous recommande aussi vivement HillyWav et JustBeni. Et puis voilà, en ce moment je suis vraiment à fond sur les nouveaux styles comme la jersey, sample drill, DMV et autres.

Pour écouter Monarch sur Spotify, Soundcloud, Youtube ou le suivre sur Instagram

Propos recueillis par Victor Semler-Collery

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