Minuit 4 : rencontres, projets, souvenirs, avenir… Qui sont-ils ?
Rencontre avec Ether et Etane de Minuit 4 à l’occasion de la sortie de leur nouveau clip, DeLorean. Formé par 2 fratries et 4 voix, il s’agit avant tout d’un groupe d’amis qui se lie dans la création d’une musique à l’univers unique et particulier. Mêlant le hip-hop au jazz, la trap à l’électro et la pop au cloud rap, découvrez comment ce projet s’est construit pour donner naissance à des artistes émergents au devenir glorieux.
Plus qu’un groupe, vous êtes un collectif pluridisciplinaire. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?
Ether : Minuit 4 c’est un groupe mais on est évidemment accompagnés et entourés. Il y a notamment 404 Hertz Création, notre micro label, Dmgs notre beatmaker, Fragment notre réalisateur, Oktopuss notre graphiste et désormais Jay, qui a rejoint l’équipe comme manageuse. On a d’abord commencé avec 404 Hertz Création, on produisait des artistes émergents de la ville de Nîmes avec les “404 Hertz Session”. On créait un son de A à Z, de l’instru à la cover ou parfois même jusqu’au clip, en moins d’une semaine pour chaque artiste. Du coup, on a plutôt commencé avec une casquette de producteur. Au fil du temps, on s’est rendu compte qu’on faisait aussi de la musique chacun de notre côté et que ce serait dommage de laisser passer notre chance. D’autant plus qu’on avait tous envie de faire de la scène et d’exporter notre musique au maximum. C’est de là qu’est né Minuit 4. Cette casquette de producteurs nous permet d’être 100% indépendants, du moins pour la production.
Comment vous-êtes vous rencontrés ?
Ether : On est tous très liés, humainement parlant : Etane est ma sœur, Velours et Joco sont frères. Tout est allé très vite. Etane connaissait Fragment depuis le collège, c’est une vieille histoire d’amitié. La musique nous a connectés à nos êtres et à notre entourage. En fait, Minuit 4 c’est juste un groupe de potes, un groupe familial, et c’est sûrement pour cela qu’on arrive à s’entendre si rapidement dans nos créations.
Etane : Oui, c’est l’histoire de deux fratries qui se sont accrochées par des rencontres communes !
Avez-vous été tout de suite intéressés par l’idée du groupe plutôt que de produire en solo ?
Ether : Velours a sorti son projet de 3 titres qui s’appelle Esquisse, Etane a sorti Sel et amer en juillet dernier, moi j’avais déjà fait quelques sons et Joko également. On avait donc tous travaillé un peu en solo, même si on créait déjà entre nous. C’est le souhait de partager tous ces moments en famille qui nous a donné envie de nous lancer en tant que groupe.
Etane : On a d’abord tous eu nos expériences solo et l’idée du groupe est venue assez naturellement. On a remarqué que ce que l’on faisait ensemble marchait bien et à un moment donné, ça a sonné comme une évidence.
Avez-vous rencontré certaines difficultés dans la création de vos projets ?
Etane : On ne se met pas la contrainte d’être tout le temps à quatre dans nos morceaux donc niveau son, ça va. Ça nous a permis de nous sentir à l’aise quand on posait. Pour les autres sujets comme les photos, les clips, la DA… ça donne lieu à de grandes discussions mais on finit toujours d’accord !
Ether : C’est surtout pour les premiers projets qu’il a fallu s’adapter. On découvrait la manière de travailler tous ensemble et il pouvait encore y avoir des différences d’univers dans les premiers jets. On essaie toujours de se connecter et de discuter au maximum sur chaque son, pour que l’ensemble représente l’univers de Minuit 4 en tant que tel, sans pour autant changer la patte de chacun. On peut parfois avoir des envies différentes sur la façon dont appréhender un sujet, un morceau, une manière de poser… et c’est là où ça peut être compliqué. Mais je pense que c’est aussi cela qui peut rendre notre identité encore plus forte.
Etane : C’est une expérience humaine. Il faut toujours voir à quatre mais on apprend dans tous les sens et c’est ça qui est incroyable !
A contrario, quel est le moment où vous vous êtes dit : “C’est ce que je veux faire” ?
Etane : On avait organisé une résidence d’une semaine dans une grande maison pour enregistrer tous les sons du projet Lunaire. Il y avait tous les gens de 440 Hertz Création et plein d’autres potes qui sont passés. C’était vraiment de très bons souvenirs, je voudrais revivre ça tous les ans. Dans les moments marquants, il y a aussi quand on a trouvé le nom du groupe, celui du projet, ou encore notre première scène, le Tremplin 3D à Paris. C’était énorme ! C’était la première scène qu’on partageait ensemble et on est repartis avec un prix et beaucoup de retours positifs. On est ressortis de là avec de très bonnes vibes.
Comment avez-vous su que vous aimiez la musique au point de vous lancer dans ce projet ?
Ether : C’est très différent selon les membres du groupe. Velours, par exemple, a commencé le rap au lycée. Ma sœur Etane et moi, nous écrivions et rappions de notre côté. Joko rappait en soirée jusqu’à ce que son frère lui propose de tenter quelque chose ensemble et il a tout de suite aimé.
Quelles sont vos influences musicales ?
Ether : Moi c’est Laylow qui m’a le plus frappé de par sa patte très cinématographique, très scénarisée. Je suis allé le voir à Bercy et toute la scénographie qui accompagne ses chansons est celle qui me parle le plus.
Etane : Du côté de Velours, je sais que c’est Nekfeu qui lui a ouvert des portes. Pour Joko et moi, c’est Lomepal qui a marqué quelque chose ; par ses paroles, le côté un peu chanté qu’il ramène dans ses chansons, et simplement l’artiste en lui-même, ainsi que son côté bête de scène.
Pourquoi avoir créé votre propre label ?
Etane : Si on est indépendants, c’est pour être sur tous les fronts. Ça peut être contraignant pour certains artistes mais nous, ça nous permet d’étendre nos connaissances et notre création au maximum. On y consacre donc du temps mais on a plaisir à tout faire.
On peut découvrir un freestyle sur votre chaîne YouTube, pensez-vous en ressortir d’autres ?
Etane : En refaire oui, mais peut-être pas sous la même forme, peut-être quelque chose de plus court. Mais c’est un truc qu’on aime alors je pense qu’il y en aura d’autres.
Pourquoi avoir choisi la chanson DeLorean pour sortir votre dernier clip ?
Etane : C’était le focus track de notre projet Lunaire. C’est le son qui a le plus marqué notre public, le plus streamé, et qui sonne plutôt bien pour l’été donc c’était assez évident pour nous.
En combien de temps l’avez vous clippé ?
ARVE Error: The [[arve]] shortcode needs one of this attributes av1mp4, mp4, m4v, webm, ogv, urlEther : Il y a eu une préparation en amont assez rapide. On voulait sortir un clip très rapidement après la sortie du projet mais c’était compliqué de réunir tout le monde et gérer l’organisation entre Lille, Nantes ou encore Nîmes. Du coup, on a tourné ça sur trois week-ends et on est très contents du résultat… En plus, on a très bien rentabilisé la DeLorean parce que je me suis fait flasher quatre fois avec !
Propos recueillis par Eva Mackowiak
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