Marine Duhamel : “Chanter, c’est vital pour moi”
Marine Duhamel, 25 ans, est une jeune artiste aux multiples talents. Elle excelle dans tous les domaines : courts-métrages, films, comédies musicales, chanson… Rencontre avec une jeune femme ambitieuse et pugnace.
Peux-tu te présenter ?
Je suis comédienne, chanteuse et artiste. J’ai le statut d’intermittente du spectacle depuis trois ans mais, en fait, je suis artiste depuis l’âge de six ans. Depuis toute petite, je baigne dans le milieu artistique, ma mère avait une troupe de spectacles et m’emmenait partout avec elle. Lorsque j’avais six ans, elle m’a forcée à aller sur scène pour chanter, j’ai tellement aimé que depuis ce jour, je ne quitte plus la scène.
J’ai donc continué avec la troupe de ma mère et puis, quand j’avais 19 ans, j’ai été repérée par un homme qui travaillait à Marseille avec une troupe de comédies musicales. J’ai donc joué dans Peter Pan, La Reine des Neiges, Mary Poppins… Après être restée deux ans avec cette troupe, je suis montée sur Paris et tout est allé très vite. Mon parcours s’est fait sur le terrain, car j’ai pris un seul cours de théâtre dans ma vie, je n’ai jamais pris de cours de chant et n’ai aucune formation de comédie musicale.
Je me décrirais comme une grande aventurière. J’ai toujours su où aller, je travaille énormément, mais en même temps je suis une enfant. J’aime m’amuser, que ce soit sur les tournages ou sur la scène. J’adore raconter des histoires depuis toujours. Déjà, petite, je distribuais des rôles à mes copines pour faire une comédie musicale.
Entre courts-métrages, séries télé, spectacles, comédies musicales, que préfères-tu ?
Chanter, c’est vital pour moi. Le chant m’anime. Mais je ne peux pas choisir dans le sens où tout ce que je fais est complémentaire. C’est tout aussi intéressant de créer quelque chose d’éphémère sur scène, que d’immortaliser une création filmique, de travailler sur un rôle en amont et d’explorer les nuances de jeu, que d’avoir une caméra sur toi qui décuple toutes tes émotions. Tout est très cohérent, même si les énergies, la nature du travail, les émotions diffèrent.
Le cinéma, la musique, la scène… C’est quoi pour toi ?
C’est un moyen de rester tout le temps en contact avec mon enfant intérieur. Je trouve que c’est trop important de ne jamais faire taire cette petite voix qui t’as donné tes premières émotions, tes premiers frissons. C’est exactement ce sentiment que j’ai lorsque je suis sur scène et que je joue face à la caméra. Je me sens hyper vivante. Le matin, tu peux jouer sur scène une enfant de 11 ans qui est une princesse et devient une mendiante ; l’après-midi, tu peux être une reine glaciale avec un caractère de dingue ; et le soir tu vas travailler un texte où tu es une serveuse complètement délurée. J’adore l’occasion de vivre mille et une vie. Je ne m’ennuie jamais car toutes ces aventures m’animent.
Quel est le rôle dont tu es la plus fière ? Pourquoi ?
Les rôles sur scène sont ceux qui m’ont donné le plus de frissons. Je pense à la comédie musicale Robin des bois, la légende ou presque, où j’interprète le personnage de la princesse Marianne qui est pleine de dualités, un rôle passionnant.
Je vais raconter une anecdote qui m’émeut à chaque fois : avant de me lancer vraiment dans une carrière artistique, je travaillais en tant qu’hôtesse dans un théâtre du sud de la France. Un jour, la troupe Double D production est venue. Au fond de la salle, je pleurais d’émotions lorsque je regardais leurs comédies musicales. À chaque fois je me disais : Marine tu as 18 ans ; tu rêves d’en faire ton métier et tu es là avec tes tracts ; tu dois tout faire pour réaliser tes rêves ! Aujourd’hui, je travaille avec eux sur Robin des bois. Je trouve que la boucle est bouclée. Je ne suis pas arrivée au bout de ce que je souhaite, mais je n’ai jamais rien lâché et, petit à petit, j’ai réussi à m’inscrire dans un réseau.
Peux-tu alors nous parler de tes projets ?
Actuellement, je suis sur Robin des bois, la légende ou presque. Parallèlement, je suis en train de répéter et de finaliser une nouvelle comédie musicale à Paris qui s’appelle Sara la petite princesse, dans laquelle j’ai la chance d’avoir le rôle principal. Je viens également de tourner dans une série de TF1, Une si longue nuit, avec Mathilde Seigner et Jean-Pierre Darroussin. Au printemps, je vais travailler sur une nouvelle pièce musicale pour enfants, Bonne nuit les petits, où je vais jouer Pimprenelle. Et j’ai aussi un projet de formation au doublage parlé.
Quels sont les artistes qui t’inspirent ?
J’aime beaucoup Gabrielle Aplin et Adèle, ainsi qu’Eva Cassidy. On m’a beaucoup dit que je collais à son univers. Je suis également très attachée aux artistes de comédies musicales comme Sophie Delmas, Gaëlle Gauthier, Jérôme Pradon.
Avec qui rêverais-tu de collaborer ?
Mon rêve absolu serait de jouer et chanter avec Emma Stone. J’aimerais jouer dans un film de Damien Chazelle, le réalisateur de La La Land.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui se lance dans une carrière artistique ?
Je lui conseillerais de manière très réaliste de beaucoup travailler, sans jamais s’arrêter. Dès qu’il a l’occasion, de se former. De ne pas hésiter à s’enrichir de toutes les expériences. Et toujours y croire, car si tu as le sentiment profond que ta place est là, tu ne te trompes pas. Les choses n’arrivent jamais par hasard ; donc, ta place sera là où tu voudras qu’elle soit. Qu’importe le temps que ça prendra !
Où te vois-tu dans 10 ans ?
Je me vois toujours vivre de mon métier, avoir un gros CV, j’espère. Avoir fait plusieurs autres comédies musicales, des rôles dans des gros films cinéma. Je m’imagine aussi heureuse, épanouie, bien dans ma tête et dans mes baskets. Et je pense que dans 10 ans, il y aura eu de très belles surprises.
Propos recueillis par Faustine Behier
À découvrir également sur Artistik Rezo : Allez-y de notre part : Whiplash de Damien Chazelle, de Lucile Bellan
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