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Løyd : “Musicalement, j’estime oser des choses”

© Loïs Denis

Rencontre avec Løyd, un artiste électro bruxellois qui s’est notamment produit sur l’une des scènes mythiques de l’Ancienne Belgique et qui sort une réédition de son premier album en juillet 2020. Découvrez ici son univers atypique et ses influences rock’n’roll.

Comment as-tu débuté dans la musique ?

Tout a commencé à mes 12-13 ans, lorsque j’ai voulu jouer de la guitare électrique. J’ai toujours grandi dans un environnement assez rock’n’roll. Mon père écoutait des groupes comme U2 et The Prodigy. Les années passèrent et j’ai créé un groupe de rock avec des potes. C’est à 16 ans que ça a pris un certain tournant lorsque j’ai eu l’âge d’aller au Fuse, un club électro bruxellois, vivre mes premières expériences nocturnes. Là, c’est la grande claque. Je me suis dit : “Je peux faire du rock à ma sauce, qui soit électronique”. Ce qui est cool c’est que du coup je ne comptais plus que sur moi-même. Le hasard a fait que plus ou moins à cette période, le logiciel de musique Ableton m’est tombé dessus. Du coup, j’ai commencé à faire des morceaux électro dubstep. Ensuite, quatre ans plus tard, lors d’une journée avec des professionnels dans le cadre de mon master à l’IAD (Institut des Arts de Diffusion), il fallait présenter un remix électro. Un membre du jury m’a dit que mon morceau était excellent et m’a demandé si j’envisageais de devenir artiste. J’ai donc osé dire, devant le jury, que j’imaginais un album. Deux jours plus tard, mon téléphone sonne, un ingénieur du son, Charles De Schutter du studio Rec And Roll à Bruxelles, me dit qu’il me suit dans mon album. Il a été un mentor. C’est comme ça que les choses se sont mises en place. Ensuite, il m’a redirigé vers Laurent Walschot, qui m’a proposé de devenir mon manager parce qu’il croyait au projet.

Comment qualifies-tu ta musique ?

Il y a une phrase que l’on m’a dite et à laquelle je pense souvent : “Tu fais du rock’n’roll avec des synthétiseurs”. Je pense que c’est un peu ça. Je voulais, avec cet album, faire un album concept qui soit une dystopie : l’inverse d’une utopie, un monde hypothétique futuriste qui peut être un futur très proche, dans lequel l’accès au bonheur semble impossible car les choses vont mal. Je suis un énorme fan de la série Black Mirror. Pour toutes les collaborations vocales de l’album, je n’ai écrit que le texte du dernier morceau. Pour les autres, j’ai dit aux artistes : “Vous écrivez ce que vous voulez et je valide mais ça doit être le Black Mirror de la musique”. Il fallait que ce soit sombre, maximal, assez violent et punchy.

© Loïs Denis

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Un mélange de musique électro et de rock. D’ailleurs, quand tu regardes ce que j’écoute, il y a du Muse, du Marilyn Manson, des choses plus pêchues, plus sombres et plus violentes et puis également Madeon, Gesaffelstein, Skrillex pour ce qui est de l’électro. J’écoute aussi parfois de la house destinée aux night-clubs.

Pourquoi le pseudonyme Løyd ? Que signifie-t-il ?

Je voulais un nom monosyllabique. Quelque chose de court, classe, moderne et nordique. Du coup j’ai pensé à celui-là.

Pourquoi ce titre d’album ?

Je voulais que le titre évoque l’univers dystopique et qu’il y ait un côté un peu absurde et surréaliste. Forcément, si on est plongé dans l’apocalypse, il n’y aura pas de galerie d’art. Je souhaitais aussi souligner que musicalement, j’estime oser des choses. J’ai voulu faire un album qui soit une espèce de grande montagne russe d’émotions ; des moments calmes, d’autres explosifs, certains mélancoliques ou violents. Là où les autres ont décidé de faire du rose bonbon, j’ai décidé de faire du noir.

Quel est ton meilleur souvenir sur scène jusqu’à présent ?

J’en ai deux. Le tout premier concert de ma vie, à l’Ancienne Belgique en première partie de Mustii, c’était presque religieux. J’ai un grand attachement à l’AB parce que c’est une salle mythique bruxelloise, ma ville natale, où j’ai vu des tonnes de concerts. J’étais extrêmement stressé. C’était le tout premier donc il occupe une place un peu spéciale pour moi. Et le deuxième, c’était l’été passé aux Francofolies de Spa (en Belgique), où je devais rejouer cet été. En nous installant, on avait des problèmes informatiques et au moment de commencer, je n’étais pas sûr que ça allait fonctionner. J’avais atteint un niveau de nervosité assez élevé. Heureusement, tout a bien marché. Ça reste un bon souvenir parce que le trac et le stress ont été suivis par un immense soulagement. J’ai pu me concentrer et donc prendre du plaisir sur scène, en festival, dans une atmosphère festive.

Qu’as-tu mis en place pour garder le contact avec ton public malgré l’annulation de plusieurs de tes dates due à l’épidémie du Covid-19 ?

Pour moi c’est un peu compliqué parce que je ne suis pas très actif sur les réseaux sociaux. C’est le parti pris du projet de rester en concordance avec la musique : mystérieux. Par contre je travaille déjà sur la suite, le deuxième album, et en juillet on sort les remixes du premier donc j’ai du boulot. En avril, je devais faire un dj set pour un festival belge, ils ont eu l’idée d’organiser un streaming avec les artistes. J’ai accepté parce que l’avantage de la musique électronique c’est qu’avec un ordi et deux ou trois machines, tu peux mettre des choses en place.

Plus d’informations sur les pages Facebook et Instagram de Løyd.

Propos recueillis par Juliette Dutranoix

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