Lescop – interview d’un punk converti à la pop
Dans les locaux de son label Pop Noire et malgré une interview écourtée pour cause de “répétition”, le trentenaire a tout de même eu le temps de se livrer sur ses influences, sa collaboration avec Nicola Sirkis et son respect pour Bashung.
Lescop, ce premier album est truffé de sonorités new-wave. Les années 80 ont-elles été révélatrices pour toi ?
Oui, mais autant que les années 50, 60, 70. Moi je suis en 2012, je suis dans mon époque et je ne regarde pas en arrière ! Disons que les années 80 sont un des éléments de ma musique que les gens vont le plus remarquer parce que c’est la mode en ce moment mais si tu écoutes bien, il y a plein d’autres influences de plein d’autres époques (il cite le Velvet, les Stooges, le punk en général). C’est une synthèse de tout ça !
Tu as écrit des chansons assez sombres. N’est-ce pas un risque dans une France assez attachée à l’aspect conventionnel ?
Peut-être… Je ne me pose pas ces questions-là. Justement, je me dis que comme c’est un peu différent de ce qui se fait d’habitude, je pense que c’est intéressant mais il faut essayer de gratter un peu. Je ne suis pas le premier à l’avoir fait ! Gainsbourg l’a fait, Polnareff l’a fait… Ce truc à la fois pop et sombre…
Premier album solo, sans groupe donc. Te sens-tu plus à l’aise d’un point de vue liberté artistique ?
Oui. Là, c’est moi qui ai le mot de la fin ! Je suis sûr que si quelque chose ne me plaît pas, je dis non et ça, ça change tout !
Peux-tu me raconter ta collaboration avec Nicola Sirkis sur un titre d’Alice & June ?
Je connaissais sa femme qui lui a fait écouter ce que je faisais et il m’a proposé de collaborer. J’ai accepté, et même si ce que je fais n’avait rien à voir avec ce que lui faisait, on a travaillé sur un truc grand public. Malgré sa popularité, c’est un mec qui cherche toujours à bosser avec des gens un peu particuliers et qui peut être assez gonflé dans ce qu’il chante. Par exemple à l’époque, il parlait de bisexualité, des thèmes pas forcément abordés par les autres chanteurs et c’est ce côté-là qui m’intéresse chez lui… C’est quelqu’un pour qui j’ai de l’affection, quelqu’un de très cultivé.
Sur ce disque éponyme, tu évoques le Japon (Tokyo La Nuit) et les Etats-Unis. Sont-ce des destinations qui te fascinent ?
Pas particulièrement, non ! C’est un livre que j’ai lu et qui se passe au Japon qui m’a inspiré… De manière générale, je suis inspiré par l’étranger parce que j’aime voyager.
Un petit mot sur l’ « éducation Française » ? Est-ce que tu te reconnais dans ce mouvement dit pop ? La concurrence est-elle saine entre tous les groupes qui y sont représentés ?
Je connais La Femme (Biarritz), Mustang (Clermont-Ferrand)… Globalement, tous ces groupes sont assez différents. Ce qui est bien, c’est que cela créé une émulsion de gens qui ont envie de chanter en français et tout ça dans l’air du temps. Je pense qu’il y a de plus en plus de groupes français qui peuvent être compétitifs par rapport aux groupes anglo-saxons et je trouve ça vraiment bien.
Par rapport aux années 80, plus Daho ou Bashung ?
Je ne sais pas. Ce sont des mecs assez différents. D’un côté, tu as Daho qui a ce côté assez androgyne, délicat et de l’autre, Bashung qui avait un côté plus viril, plus « peau de serpent » ! Après, ils ont tous les deux des carrières hallucinantes. J’ai vu Bashung à la fin (décédé en 2009) à l’Elysée Montmartre et il y avait quelque chose de classe. Après, je n’ai pas toujours été d’accord avec ses choix de production et de musiciens sur scène. J’adore le mec et je pense que c’était une bonne personne.
Ton disque préféré de tous les temps ?
« Strange Days » des Doors (1967) !
Olivier Cougot
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Lescop – Lescop
Pop Noire – Mercury/Universal
Sortie le 1er Octobre 2012
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