Les Nuits Capitales 2011
La soirée de lancement
Sous les hauts plafonds du Centquatre, l’une des soixantes institutions partenaires des Nuits capitales, le vaste hall s’est rempli au compte-goutte ce lundi 14 novembre, jour de lancement de la deuxième édition des bientôt fameuses Nuits – « Capitales » car parisiennes, « Capitales » car niveau concept et programmation, elles promettent du lourd. Environ 1’000 spectateurs entre le début et la fin de la soirée. Pas mal pour un lundi, jour le plus faste dans les pages du Lylo par exemple. Un brin décevant au regard de l’affiche extravagante et novatrice.
Live & clubbing
Parmi les belles têtes d’affiches, Sandra Nkake, dont la performance a surpris. Assez pour retenir notre attention et lui donner le premier mot, comme elle a su donner le « la » conceptuel des nuits capitales. Entourée de ses men in Blacks, musiciens et parfois vocalistes, la voix soul d’une nouvelle Sandra au look dandy androgyne explose les limites des genres qu’on lui connaissait en invitant dans son univers des sonorités rock à la limite du métal, adoucies par une flute traversière déjantée. Un peu comme cette performance, les nuits capitales, c’est une fenêtre inédite sur des projets en cours de création : les premiers extraits de l’album de Sandra Nkake qui sortira en mars 2012, les nouvelles chansons d’Albin de la Simone, lundi. C’est la rencontre surprenante entre des univers extrêmes, comme ce mariage à la fois confondant et évident entre les deux maîtres respectifs du hip hop et de l’électro : Akhenaton et Laurent Garnier, demain soir, au Rex. C’est la mise à l’honneur de la scène dans toute sa noblesse grâce à des chansons mises en espace, et parfois même en scènes, comme celles de Nouvelle Vague, qui a troqué la bossa nova des quatre premiers albums contre des sets presque expérimenaux, vieux synthés à l’appui : chorégraphies, vidéos, mille et uns décors et costumes made by JC de Castelbajac.
Il faut sauver les nuits parisiennes
Les nuits capitales apparaissent comme un fin prétexte pour rassembler sous la même bannière rouge et jaune — couleurs associées à l’évènement – des concerts qui, avec ou sans elles, auraient agité corps et émotions des parisiens et parisiennes d’une vie ou d’une nuit.
A défaut de les créer, la semaine du live et du clubbing entend leur donner une visibilité nouvelle, et même une certaine légitimité, « capitale » dans la vie nocturne parisienne. Le tout, dans une perspective presque militante, débats à l’appui. C’est en cela que la semaine-évènement échappe à l’étiquette vide d’un festival fourre-tout, avec pas moins de 200 soirées. Voici celles que nous avons sélectionné.
Petite sélection
Mardi 15 novembre :
- Soirée Kalima : 3 Minutes sur Mer, Arnold au Bouillon belge – Chanson francophone/ entrée libre
Mercredi 16 novembre :
- Adam Cohen au Réservoir – Chanson folk / entrée libre
- Laurent Garnier et Akenaton : Blackness au Rex / clubbing « Only Black Music » / 20 euros
Jeudi 17 novembre :
- Lisa Portelli, Vincent Liben, Billie Mamienco, Albert Magister Cyril Romolli / Chanson française / gratuit sur invitation – Jazz’n’Klezmer à la Bellevilloise / 20 euros
Vendredi 18 novembre :
- Toybloïd, Sydney Valetten 2080, Nil Hartman au Glazart – électro rock / 10 euros
Samedi 19 novembre :
- Agathe Iracema &the Brazilian Music Band au Baiser salé / Jazz et bossa / 20 euros
- Débat « La Journée des publics » par la nuit nous appartient à la Rotonde de Stalingrad
Lydie Mushamalirwa
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