Les Mamelles de Tirésias et le Boeuf sur le toit – Opéra Comique
Ce spectacle composite réunit trois oeuvres : le Foxtrot de la suite pour orchestre de jazz n°1 de Chostakovitch, Le Boeuf sur le toit de Darius Milhaud et l’opéra bouffe, Les Mamelles de Tirésias en deux actes et prologue de Poulenc d’après le livret d’Apollinaire. Cet enchaînement pourrait paraître artificiel. Pourtant, il crée des liens et permet de se représenter la vie des personnages des Mamelles de Tirésias telle qu’elle pourrait l’être avant la décision radicale de Thérèse, qui refuse de rester une femme et décide de devenir un homme…
Avec beaucoup d’humour et de poésie, ce drame surréaliste tout en jouant de l’absurde, milite pour la gaieté et la paternité. Cet univers s’oppose à celui du cirque des deux premières oeuvres, désolé et désolant, parfois pathétique dans lequel évoluent des personnages monstrueux : une vielle danseuse, une femme qui porte des altères, des acrobates patibulaires… Beaucoup d’artistes sur scène : chanteurs lyriques, danseurs, acrobates, clowns, musiciens.
La mise en scène sert la grande libération du genre : un jeune danseur classique en tutu blanc esquisse quelques pas du Lac des cygnes tandis qu’on assiste à un règlement de compte sur le ring. Il y a également de belles trouvailles : le lait dans des biberons industriels tout prêts, l’écran cubiste dans lequel défilent des images, les clins d’œil aux séries américaines, avec les héros comme superman ou l’inspecteur Colombo, l’esprit du music hall avec ses paillettes et sa « Joséphine Baker »… un peu spéciale portant un « délicieux » pagne ! Fallait-il y voir un message très féministe ou au contraire une désapprobation à l’heure où les femmes en l’absence des hommes au front doivent assumer de nombreux métiers ? Sans doute pas, un simple besoin de gaieté, de paix et sans doute de paternité pour ces artistes : Apollinaire était de père inconnu et Poulenc, homosexuel, allait être papa l’année suivante.
Marie Torrès
Les Mamelles de Tirésias
Opéra bouffe en un prologue et deux actes de Francis Poulenc
Texte de Guillaume Apollinaire
Créé à l’Opéra Comique le 3 juin 1947
Le Bœuf sur le toit : Ballet de Darius Milhaud, Argument de Jean Cocteau
Créé au Théâtre des Champs-Élysées le 21 février 1920
Jazz Suite n.1 – Foxtrot : musique de Dimitri Chostakovich
Direction musicale, Ludovic Morlot
Mise en scène, Macha Makeïeff
Décors et costumes, Macha Makeïeff
Lumières, Pascal Mérat
Chorégraphie, Thomas Stache
Orchestre et chœurs de l’Opéra de Lyon
Introduction à l’œuvre 30 minutes avant chaque représentation
Spectacle enregistré par France Musique et retransmis le 22 janvier 2011 à 19h05.
Durée : 2h15
Les 7, 10, 12, 13 janvier 2011 à 20h
Le 9 janvier 2011 à 15h
Tarifs : 108, 87, 65, 40, 15, 6 €
Opéra Comique
1, place Boildieu
M° Quatre septembre / Richelieu Drouot
[Visuel : © Jean-Louis Fernandez]
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