Le questionnaire d’Alb
Le questionnaire d’Alb Mai 2014 |
« Come Out ! It’s Beautiful » est l’un des beaux disques pop de ce printemps. Son auteur ? Clément Daquin, alias Alb. Le Rémois est un compagnon de route de Yuksek. Ils partagent le même studio d’enregistrement depuis des années et Clément jouait des claviers lors de la dernière tournée mondiale de Yuksek.
En 2007, Alb a sorti un premier album aussi joli que discret : l’objet, baptisé Mange Disque, comprenait un CD de couleur noire, comme un vinyle, dans une belle boîte en plastique orange, façon mange-disque. Cet album confidentiel dévoilait un fort potentiel : le musicien a un sens inné de l’écriture pop et ses chansons révèlent de belles mélodies et des refrains accrocheurs. Avec « Come Out ! It’s Beautiful », paru sur le label Arista, Alb signe un album riche et d’une douce fraîcheur, avec des pop songs aux arrangements électroniques qui puisent leurs racines chez The Beatles / Paul McCartney, Pink Floyd ou The Beach Boys. La publicité s’est emparée de cette musique aussi sensible qu’évidente : Golden Chains illustrait le spot pour la Peugeot 208, tandis que Whispers Under The Moonlight est accolé à celui de la Peugeot 3008. Ces deux titres sont au cœur de l’album « Come Out ! It’s Beautiful » qui recèle mille autres merveilles sonores. Pour mieux connaître Alb, Artistik Rezo lui a posé son questionnaire. Quels sont les œuvres, les objets culturels ou les événements qui l’ont marqué et ont forgé son imaginaire artistique ? Un livre ou une bande dessinée « Je dirais La Carte et le territoire de Michel Houellebecq. Il est facile de se transposer dans les livres de Houellebecq et je me retrouve en lui, dans son attachement pour les objets. J’ai découvert Houellebecq récemment. J’ai lu tous ses romans pendant la tournée avec Yuksek. En commençant par le dernier, La Carte et le territoire, et en remontant dans le temps. » Un disque « Harvest de Neil Young. C’est mon disque de chevet. Un disque familier. Pendant un moment, cet album a même été mon réveille-matin. J’avais un appareil qui le lançait doucement, avec le son qui augmentait progressivement. » Une pochette de disque « Le III de Led Zeppelin. J’aime beaucoup cette pochette, avec les petits ronds qui tournent (1). Il faut évidemment avoir l’édition en vinyle. Et musicalement, j’aime tous les premiers albums de Led Zep. Jusqu’à Houses Of The Holy. » Un clip Un film « The Road avec Viggo Mortensen m’a beaucoup marqué. C’est un film d’anticipation, dans une époque post-apocalyptique. C’est exactement la vision de ce qui nous attend dans le futur… Sur mon album, il y a d’ailleurs un morceau qui s’intitule The Road et qui parle de fin du monde. » Un spectacle (théâtre/danse/opéra) « Le Bourgeois Gentilhomme de Molière. Quand j’étais enfant, j’habitais à Laon dans l’Aisne et ma mère, qui est très parisienne, aimait aller à La Comédie Française le mercredi après-midi. J’y ai donc vu tous les Molière. J’ai revu récemment Le Bourgeois Gentilhomme à la Comédie de Reims, dans la mise en scène de Denis Podalydès. J’aime le côté populo de ce théâtre qui rassemble tout le monde. » Un concert Une œuvre d’art (peinture/sculpture/installation) « J’adore ce que fait Niklas Roy, en particulier cette installation intitulée My Little Piece of Privacy. De manière générale, j’aime quand l’art ne se prend pas trop au sérieux et quand il y a une part d’humour. Ses autres installations sont assez dingues aussi. Je recommande Perpetual Energy Casting. » Un monument / une œuvre architecturale / une œuvre patrimoniale « Le Marina Bay Sands à Singapour. C’est l’hôtel le plus fou du monde. Nous y avons passé une nuit lors de la tournée de Yuksek. Cet hôtel est gigantesque, avec 2500 chambres. Il est composé de trois immeubles en parallèle, qui montent très haut, avec un toit commun en forme de banane géante. Et sur ce toit, une piscine. Quand tu es dans cette piscine à débordement, tu te retrouves au-dessus des autres immeubles et de la ville entière. C’est hyper flippant. » Une image / une photographie « Cette image de l’océan Pacifique, vu d’un satellite, où l’on voit les éléments radioactifs qui se dégagent de la centrale de Fukushima. Cette image m’a énormément marqué ces derniers temps. Surtout pour son côté « invisible révélé » et l’échelle mondiale des dégâts qu’a provoqué Fukushima. Si avec ça, on n’a pas un petit Godzilla dans vingt ans… » Olivier Pernot (1) Cette pochette a été réalisée par l’artiste anglais Zacron. |
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