Le Little Festival danse en harmonie sur la côte landaise : Gaël Reboul nous révèle les coulisses
Le Little Festival est un lieu où les bonnes vibrations sont à l’ordre du jour, chaque jour ! Inscrit dans le patrimoine des Landes, le festival itinérant se déroule entre Seignosse, Hossegor, et Capbreton du 31 juillet au 4 août. Avec six éditions en huit ans, Gaël Reboul, fondateur du festival, ne cesse de développer les démarches et les pratiques de RSO (Responsabilité Sociale des Organisations) du festival. Découvrez le fruit de notre conversation avec lui.
Qu’est-ce qui pourrait mieux représenter l’été que le surf, l’art, la musique et des bonnes vibrations ? C’est exactement ce que propose le Little Festival, centré sur ces trois activités clés de la région. En collaboration avec l’association Le M.U.R pour la direction artistique, la ville de Seignosse s’est enrichie de cinq nouvelles fresques entre 2022 et 2024. Cette année, le festival accueillera quatre artistes, parmi lesquels Marie Pressmar, Primal et Les Filles du Surf, qui vont embellir et enrichir l’expérience esthétique le long de la piste cyclable de Seignosse. Situé dans un territoire marin où le surf et les sports de glisse sont omniprésents, le Little Festival réinvente l’espace et encourage une cohabitation harmonieuse avec son environnement.
Peux-tu m’en parler plus des pratiques RSO prises par le festival ?
“Il est important de souligner que notre festival ne se positionne pas comme étant écologique. Pour nous, cette étiquette est difficilement atteignable dès lors que le déplacement du public est nécessaire pour assister à l’événement. Malgré cela, nous avons rapidement atteint notre maturité en seulement trois ans, contrairement à la plupart des festivals qui y parviennent en cinq ou six ans. Nous avons estimé que, une fois l’organisation de notre festival bien en place, nous pourrions alors envisager des mesures pour limiter notre impact carbone.”
Et cela a pris quelle forme ?
“Nous avons pris plusieurs initiatives environnementales au festival. Tout d’abord, nous avons complètement éliminé la viande des options de restauration, aussi bien pour le public que pour les équipes techniques. Bien que la gestion des demandes spécifiques de VHR (Voyage, Hébergement, Restauration) des artistes soit un défi, nous continuons d’en discuter activement.
Ensuite, nous avons entrepris de transformer les supports PVC, tels que les kakemonos, pour leur donner une seconde vie à travers des collaborations avec Nyima Couture. Cela nous permet non seulement de proposer des produits dérivés écologiques mais aussi de soutenir les commerces locaux, en accord avec l’identité régionale. Nyima Couture confectionne des sacs upcyclés pour surfeurs, des trousses et des sacs pour ordinateurs, entre autres.
En tant que festival implanté dans une région maritime, nous avons abandonné les consignes traditionnelles des verres en plastique au profit de leur vente directe. Les bénéfices de cette initiative sont reversés à l’association Save La Mermaid, fondée à Seignosse en 2021, qui sensibilise et organise des événements pour réduire la consommation de plastique. De plus, nous proposons nos propres actions de sensibilisation sous forme d’ateliers et de conférences, en partenariat avec des organisations telles que Surf Rider, Gogo Green et Pioche ! Magazine. Ces initiatives rencontrent un grand succès auprès des habitants locaux et des touristes. Cette année, nous organisons également un nettoyage de plage en collaboration avec Save La Mermaid, dans le cadre d’une journée de sensibilisation dédiée.”
Cela pèse-t-il sur les négociations avec les artistes ?
“Depuis quelques années, nous avons élaboré une charte que nous appliquons dès les premiers échanges avec les artistes. Nous encourageons fortement, voire imposons, les voyages en train pour les artistes français. De plus, nous nous engageons à ne pas proposer de viande et à limiter l’utilisation de produits en plastique. Suivre ces principes peut être complexe et nous rencontrons souvent divers défis pour trouver des solutions adaptées. Dans cet esprit, nous nous assurons toujours de payer les artistes intégralement et à l’avance pour compenser les compromis qu’ils doivent faire pour respecter notre charte.”
Ce n’est pas évident d’organiser un festival avec un engagement aussi social qu’environnemental. Qu’en penses-tu ?
“La prise en compte de l’aspect social n’est pas simple dans le milieu de la musique électronique, mais cela fait des années que nous nous engageons activement. Nous avons mis en place des méthodes de prévention du harcèlement grâce à des applications comme SAFER, et nous offrons également un service de psychologues bénévoles aux festivaliers et festivalières. Lors de nos conférences, nous discutons amplement du comportement à adopter en festival et de la manière d’aborder les incidents de harcèlement de manière générale. Trop souvent, les harceleurs sont pointés du doigt, mais nous oublions trop souvent d’écouter les victimes, voire même les survivants. Nous recevons parfois des signalements via SAFER, et nos agents de sécurité réagissent immédiatement, mais nous veillons également à ce que les survivants soient pris en charge par des professionnels formés pour ce type de situation. Les psychologues présents sur le festival sont là pour écouter attentivement les victimes, comprendre ce qu’ils ont vécu, et conseiller les équipes sur la meilleure conduite à adopter.”
À quoi peut-on s’attendre pendant le festival ?
“C’est un festival itinérant. Chaque jour, nous changeons de ville. Nous inaugurons le festival gratuitement à Capbreton le jeudi, et nous y organisons la clôture gratuite le dimanche en partenariat avec le média Dure Vie, avec une programmation 100% féminine. Tout au long du festival, nous mélangeons concerts gratuits, concerts payants et live paintings pour les murs de street art. Le festival est vraiment construit autour de son identité : nous proposons des moments variés, des styles musicaux différents, des happenings et des concours pour gagner des cours de surf, des sessions de padel tennis ou d’escalade, le tout inspiré par l’énergie de l’océan et le patrimoine du territoire landais. Nous n’accueillons pas plus de 2000 à 3 000 personnes par jour, car nous souhaitons que le festival reste à taille humaine.”
Un peu plus d’informations sur le Little Festival ici. Découvrez la programmation du festival et n’oubliez pas de prendre vos places !
Événement partenaire du Club Artistik Rezo
Interview réalisé par Farida Mostafa
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