Le couple Macbeth met l’Angleterre à feu au TCE
Macbeth De Verdi Mise en scène de Mario Martone Direction musicale de Daniele Gatti Avec Roberto Frontali, Susanna Branchini Lady Macbeth, Andrea Mastroni Banquo, Jean-François Borras, Sophie Pondjiclis, Jérémy Duffau, Jean-François Pignon et Lorenzo Lefebvre Le jeudi 7, lundi 11, mercredi 13 et samedi 16 mai à 19h30 Tarifs : 5€ à 140€ Réservation:01 49 52 50 50 Durée : 2h45 avec entracte Théâtre des Champs Elysées |
![]() Une femme fatale au désir carnassier, un époux veule et docile qui se laisse mettre le couteau entre les doigts, la tragédie de Shakespeare a passionné Verdi dont l’opéra est présenté en ce moment avec des artistes italiens et l’Orchestre National de France. Quand le théâtre habite l’opéra Quand pour la première fois Verdi se lance dans l’adaptation d’une oeuvre de Shakespeare en 1847, le compositeur italien travaille sans relâche et explore dans cet opéra des innovations musicale géniales, à la hauteur de cette débauche de folie, de violence et de pouvoir qui campe des personnages ordinaires inspirés par des sorcières et versant dans un fantastique fait d’hallucinations mi gothiques mi psychanalytiques. Avant « Othello » et « Falstaff » composés bien plus tard, le « Macbeth » de Verdi exige d’emblée de son librettiste l’essentiel de l’histoire par des vers resserrés et un groupe réduit de personnages. Du coup, Lady Macbeth n’en gagne que plus d’importance, démoniaque et mégalomane, furieuse et torturée, aux cotés d’un Macbeth dont la fureur et la folie s’accroissent au fil de l’oeuvre. La jeune et belle Susanna Branchini incarne avec superbe cette descente aux enfers par une présence vibrante et une technique de soprano extrêmement sophistiquée, jonglant sur toutes les difficultés vocales avec une expressivité dramatique étonnante. « Una voce bruta » disait Verdi, qui souhaitait un personnage habité de forces primitives et étranges. Belle présence et nuances musicales et théâtrales remarquables pour le baryton Roberto Frontali (Macbeth) dans une interprétation sensible et déchirée du roi sanguinaire, aussi fanfaron dans son apogée que perdu par ses délires hallucinatoires. Le rôle de Macduff, dont le monologue magique du quatrième acte vaut à lui seul le déplacement, est tenu par Jean-François Borras, très applaudi lors de la première : son air est chanté divinement et cet artiste n’a pas fini de faire parler de lui ! Le metteur en scène et scénographe Mario Martone est aussi réalisateur de films. Son esthétique est davantage celle du cinéma que du théâtre, jouant sur un habile jeu de lumières rasantes dans un espace noir où se découpent les cadres lumineux de fausses portes. Y sont projetés sur des écrans géants les personnages des cauchemars de Macbeth, s’y baladent de vrais chevaux dans au milieu de fausses forêts. Vibrants et bien vivants, les choeurs de Radio France y déploient leurs voix chaudes et leur puissance dramatique accordées à la violence du drame, personnages de sorcières à barbe noire et aux yeux terribles, esprits de l’au-delà, femmes et hommes du peuple en colère dans une Angleterre dévastée par le crime. A la tête de l’Orchestre National de France, Daniele Gatti dirige sereinement ses musiciens, qu’on aurait souhaité plus enflammés. Une production homogène et réussie qui vaut surtout par ses interprètes. Hélène Kuttner [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=XBA9Z9YF4Rc[/embedyt] [ Credit photo © Vincent Pontet ] |
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