L’amour est dans l’EP
Rester avec toi Les Fils du Calvaire Circus Company / Because Musique |
L’hyperactivité chez certains individus peut être un signe flagrant de troubles comportementaux, voire psychologiques. Dans le cas des Fils du Calvaire, c’est tout le contraire : un esprit sain dans un corps à 3 têtes. Clément, Jonathan et Damien se connaissent depuis des lustres et collaborent ensemble sur le projet de dOP, ainsi que sur diverses productions comme avec Oxmo Puccino, Grems pour le hip-hop, Cassius, Brodinski pour l’électro. Avec Les Fils du Calvaire, ils synthétisent en bloc la chanson française, la pop et l’électro, et signent un second EP, Rester avec toi, préfigurant la sortie d’un premier album courant 2016 et dont on devrait beaucoup parler. Rencontre en pleine tournée promo marathon. Lorsqu’on jette un œil sur votre parcours, on s’aperçoit que vous ne tenez jamais en place… C’est notre manière d’être, tout simplement. On ne peut pas se limiter à une façon d’aborder la musique. On a toujours voulu tester plein de formats depuis le début, même avant dOP. On a monté notre premier groupe au début des années 90 et du coup on a grandi avec les diverses expressions musicales qui s’offraient à nous au fil des projets. On a dû faire notre premier concert lors d’une fête de la musique en 1993, depuis on n’a jamais vraiment arrêté. Le fait qu’une partie du groupe soit basée à Berlin a joué sur votre créativité tout au long de ces années ? Je ne crois pas qu’il y ait un lien de cause à effet entre le fait que deux d’entre nous vivent là-bas une partie de l’année et notre univers musical. L’influence berlinoise a peut-être nourri certains aspects de notre musique, mais en tout cas pas avec Les Fils du Calvaire qui est, je pense, un projet très parisien. L’ambiance musicale est très française. Vous auriez très bien pu sortir ces morceaux sous le nom de dOP… À la base, l’idée, ce n’était pas de faire un groupe. On avait écrit une chanson en français comme ça, simplement pour déconner et on s’est laissé prendre au jeu. On a écrit quelques titres rapidement, trouvé le nom Les Fils du Calvaire, car à l’époque nos studios étaient au métro Filles du Calvaire et l’histoire était lancée. Avec ce “side project”, on s’est aperçu qu’on pouvait aller dans des directions totalement différentes que celles prises avec dOP. Déjà, le fait d’écrire en français, c’était un gros changement pour nous. Votre premier EP, Femmes d’affaires, sorti en 2013 est resté plutôt confidentiel… On n’a pas cherché à faire le buzz quand ce disque est sorti. On a été pas mal playlisté sur des radios comme Inter ou Nova. On n’est pas doué pour le business à la base. On a quand même décidé de continuer à écrire et on a signé en licence dans la foulée avec Because. Votre dernier single, Rester avec toi, a fait beaucoup plus parler que le précédent, à tel point que le clip a été censuré lors de sa sortie. Franchement, on ne s’attendait pas à ça. On était partagé au sein du groupe au début sur cette vidéo s’il fallait la faire ou non. À la base, on était plus concentré sur le fait de travailler avec Miss Kittin que sur l’aspect visuel du morceau. Elle nous connaissait depuis les premiers morceaux qu’on avait écrits et nous a toujours soutenus. Du coup, c’est apparu comme une évidence de faire ce titre avec elle. Elle connaît par cœur cette scène électro et du coup je pense que le projet Fils du Calvaire était l’occasion de changer un peu d’univers. Je pense que le parti pris dans cette collaboration, ça a été le plaisir. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=pKjyiYXgNwo[/embedyt] Quand on écoute vos deux EP, on s’aperçoit que l’amour est omniprésent. Ou plutôt les déceptions amoureuses, les plans drague un peu foireux parfois… C’est un peu des histoires de loosers magnifiques. On est tous un peu comme ça quelquefois. On n’est ni Donald Trump ni Bill Gates. On ne peut pas être tous des super héros. On a essayé de raconter des histoires d’amour tristes mais en même temps très légères. On a fait du glamour avec des histoires d’amoureux transis. D’autres featurings sont prévus sur l’album ? Je ne peux pas encore trop en parler. Je peux te dire qu’on a pas mal bossé avec Pierre Grillet qui a écrit pour Bashung ou encore Christophe. On a également fait un morceau avec Oxmo Puccino. Pour le reste, il faudra être encore un peu patient. Pour finir, j’aimerais qu’on revienne sur le morceau Qu’est-ce qu’on est bien et qui clôture ce deuxième EP. Vous êtes le seul groupe à ma connaissance à faire un morceau glamour et pop sur les toilettes… En fait, je soupçonne Jonathan de vouer un amour immodéré aux toilettes. La sincérité de Jo transpire dans ce morceau. C’est une véritable déclaration d’amour. Propos recueillis par Arno Byhet |
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