King Sheep : “Une musique mélodieuse avec un thème nostalgique, c’est nous”
Découverte de King Sheep, un groupe de musique indie pop composé de Dimitri, Sébastien, Enzo et Alexandre. Ce dernier nous présente ici leurs inspirations et futurs projets.
D’où vient votre passion pour la musique ?
Mes parents étaient mélomanes, bien que je sois le seul à poursuivre cette voie artistique. Mon premier souvenir de musique, j’avais quatre ans : mon père et son ami étaient allés voir un concert de U2 qu’ils m’ont ensuite raconté. Ça m’avait marqué qu’ils mettent Mofo de U2 à fond dans le salon. J’ai commencé l’apprentissage de la musique par le piano en primaire, puis je suis passé par la guitare avant de me mettre à la basse récemment. Dans le groupe on est assez polyvalents, c’est pour cette raison que je m’occupe de la basse et des chœurs. On essaie de toucher à tout, pas forcément bien, mais on essaie. Au départ, on chantait tous ensemble pour nous rassurer car aucun de nous n’avait pris de cours de chant. Rapidement, on a choisi Dimitri comme voix principale étant donné que sa voix colle mieux à notre style pop. Enzo est notre batteur et Sébastien s’occupe du clavier et du trombone.
Votre groupe s’est formé en 2017, quel a été le déclic ?
Ça faisait un an que Dimitri et Sébastien faisaient de l’électro, pour rigoler. Ils ont eu envie de faire des concerts et c’est arrivé au moment où je quittais mon groupe de musique et qu’Enzo était disponible sur Paris. Tous les quatre, on a fait une répétition et ça sonnait bien. Pendant un an, on a travaillé sur des compositions mais c’était juste un passe-temps. Ensuite, lorsqu’on s’y est mis plus sérieusement, un ami de Greenroom a entrepris d’encadrer le projet. Notre premier concert s’est déroulé dans un bar vers Gambetta, on s’est éclatés et on a rencontré quelqu’un qui était responsable de la programmation d’un bar situé sur différents festivals. Du coup, notre second concert était à un festival et bien que la scène n’était pas très grande, ça nous a mis un coup de pied aux fesses. Ça nous a motivé.
Pourquoi avoir choisi “Roi” et “Mouton” comme nom de groupe ?
Lorsqu’on a su que notre groupe devenait important, on s’est retrouvés à la campagne pour répéter. Il y avait des moutons à côté qu’on allait voir pendant nos pauses, alors “sheep” nous est venu. En ce qui concerne “King”, on aimait pas mal de groupes en “King”. Le tout en anglais car nos influences sont plutôt anglophones. Il fallait qu’on trouve un nom, celui-ci sonnait bien et les gens le retiennent facilement.
Vous décrivez votre style de musique comme un mélange de “Phoenix, Arcade Fire et Wu Lyf”, c’est bien ça ?
Chacun d’entre nous écoute des musiques de style différent, c’est très varié et le mélange est assez improbable. Phoenix est vraiment une inspiration commune. D’ailleurs, les sons sur lesquels on travaille tiennent vraiment de cette influence là. On a aussi comme projet de faire des chansons françaises et mon inspiration serait Étienne Daho. Imaginez Étienne Daho qui chante sur du Phoenix, ce serait intéressant ! On a trouvé un style qui nous correspond vraiment et notre projet est l’aboutissement des trois ans passés ensemble. C’est super d’avoir un style et de s’amuser à le mixer avec d’autres influences.
Comment se passe la composition et l’écriture des chansons ?
On a tous un travail à côté mais depuis qu’on est passés en temps partiel début 2020, on peut faire plus de musique. On se rend compte que la source la plus précieuse, c’est le temps. On est tous les quatre capables de composer une musique alors la plupart du temps, on arrive avec des idées en tête qu’on travaille après. C’est un vrai travail de groupe, la base de départ n’a rien avoir avec le son final. L’instrumental nous inspire un thème et les paroles viennent après. En général, j’écris les paroles en me basant sur des bribes de moments vécus qui nous ont inspirés, ce sont des thèmes assez généraux comme une soirée entre amis par exemple. On a fait une seule musique très personnelle, centrée sur un événement marquant de la vie d’un membre du groupe. En fait, on aime bien l’idée d’apposer une musique mélodieuse avec un thème nostalgique, on aime la tension que cela crée. On est très exigeants avec notre musique, comme l’EP sur lequel on est en train de travailler, où chaque étape est minutieusement réfléchie. Notre rêve serait de sortir un album, et pourquoi pas de faire de la scène étrangère. On voudrait que le public ait envie de venir faire la fête avec nous.
Qu’est-ce que vous procure la musique ?
C’est difficile à décrire mais on ressent beaucoup d’excitation, que l’on ne retrouve dans aucun autre domaine de la vie. Je me souviens de notre tournée en Bretagne l’été dernier, c’était génial. Avant chaque concert, on s’échauffe la voix ensemble en chantant le refrain de la prochaine chanson. En live, le public donne de l’énergie au groupe qui la renvoie et c’est un cercle magnifique. La musique est un puissant moyen d’expression. Le côté libérateur est dingue : dès que j’ai un coup de mou, j’ai envie de faire de la musique et ça me fait beaucoup de bien. C’est fou comment cela soigne d’écrire et de composer. Personnellement, la musique c’est ce qui compte le plus pour moi, elle est si puissante qu’elle me porte au-delà de toute considération matérielle.
Retrouvez King Sheep sur Instagram et Facebook.
Propos recueillis par Montaine Matuzac
Articles liés
“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...
“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...
La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...