J-Silk : “Notre univers est un mix de plusieurs genres qu’on aime et qui nous inspirent”
Rencontre avec Joanna, la chanteuse de ce trio d’atomes créatifs alimenté de soul, de hip-hop et d’électro qui sculpte une musique hybride et composite. Un tracé artistique lumineux entre France et Angleterre. Après trois ans d’absence, le groupe sort son troisième EP en 2021.
Vous êtes un groupe de trois, comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ensemble ?
On s’est rencontrés via le conservatoire. Je faisais un concert et Louis qui est le bassiste et producteur du projet, est venu à ma rencontre car il cherchait une chanteuse depuis quelque temps pour monter un projet. Louis a ensuite pensé à Didier qui est batteur et avec qu’il jouait dans un projet de hip-hop depuis pas mal d’années. De là, J-Silk est né.
Pourquoi ce nom, J-Silk ?
C’est Didier qui a trouvé ce nom. Le “J” faisait référence à mon prénom et “silk” signifie “soie” en anglais, ça évoque une voix douce. Le tiret c’est un petit clin d’œil à J Dilla, un producteur américain qu’on adore tous les trois.
Comment décririez-vous votre univers musical ?
Je dirais que c’est un mix de plusieurs genres qu’on aime et qui nous inspirent. Pour la voix c’est plutôt new soul, pop. On retrouve le hip-hop avec la batterie et les synthés amènent la touche électro. Chacun apporte sa patte, même si on a à peu près les mêmes références et les mêmes goûts, c’est d’ailleurs pour ça que ça a aussi bien matché entre nous.
Le clip de WWWD et celui de End Me se ressemblent, avec le noir et blanc et l’aspect un peu classique. Et à côté de ça il y a Bring Me Joy et If You Leave, avec un univers beaucoup plus coloré, excentrique. Est-ce représentatif de votre dualité ?
Oui le concept de dualité est assez présent chez nous, dans la vie comme dans la musique. On a ce côté excentrique et décalé mais aussi plus sérieux et introverti. On apprécie beaucoup les artistes comme Joe Webb avec ses collages, on aime le côté coloré et vintage. Le noir et blanc, c’est très esthétique et sobre. End Me est un clip hommage à Amy Winehouse. On est partis le tourner à Londres avec peu de moyens techniques, on voulait vraiment de belles images, le noir et blanc s’y prêtait bien. WWWD c’est notre premier clip, il a une grande valeur sentimentale pour moi, c’est un morceau qui me représente bien. C’est une référence à un clip en noir et blanc du groupe The Internet qu’on apprécie beaucoup tous les trois. Cette dualité c’est quelque chose qui nous représente bien, on la retrouve dans It’s Up To You où je parle de verre à moitié vide ou à moitié plein.
Trois ans entre le dernier EP et celui qui sort en 2021, était-ce nécessaire pour vous de faire une pause après la sortie de vos deux derniers EPs ?
C’était vraiment une volonté de prendre ce temps mais ça ne devait pas être aussi long à la base puisqu’on on devait sortir le troisième EP au printemps 2020. Initialement le premier projet devait juste être une maquette, puis il s’est transformé en EP. Par la suite on a rapidement signé avec un label bordelais et tout s’est enchaîné très vite : on a signé, sorti un deuxième EP… Cette fois on a voulu s’octroyer le luxe de prendre le temps, de réfléchir à des collaborations, de prendre du recul, de plus travailler sur la production, l’écriture. On a écrit en binôme avec Louis et c’était très intéressant comme approche. Ça a mis plus de temps mais on est contents.
Vous avez sorti le titre Bring Me Joy en juin dernier au moment de la réouverture des terrasses, etc. Était-ce volontaire ? Qu’essayez-vous de dire avec ce morceau ?
Non ce n’était pas fait exprès, on devait sortir ce clip fin mars comme l’EP, c’était prévu depuis longtemps et puis finalement on a décidé de décaler la sortie. On était très impatients de voir comment les gens allaient le percevoir, mais on a dû décaler à cause de la pandémie. Et puis effectivement c’est tombé à pic, c’est un clip très coloré, très léger, très estival, ça a fait plaisir aux gens je pense.
Le confinement a-t-il été plus bénéfique ou dévastateur pour votre processus créatif ?
Plutôt positif, on s’est vraiment concentrés sur les livestreams, et notamment les photos et les vidéos pour la sortie du remix de Bring Me Joy. Avec le confinement, on a vraiment essayé de s’ouvrir car on a tendance à être assez repliés sur nous-mêmes, on a très envie de faire des collaborations avec d’autres artistes, des producteurs, des danseurs, des DJs… Les livestreams poussent à une certaine créativité aussi parce qu’il faut réfléchir à la manière d’aborder le public, c’est très différent. On en a fait un en août avec Le bal des Cèdres, puis un avec France 3 au Rocher de Palmer. On en a un autre prévu avec la Sacem qui se passera au Krakatoa, une SMAC à Bordeaux. On a cette volonté d’aller vers de nouvelles choses.
Retrouvez toute l’actualité de J-Silk sur Instagram.
Propos recueillis par Laurine Kati
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