Isidore du groupe Trinité Sur Wax : “Nous avons une forte attirance pour le répertoire oublié des années 90”
Trinité Sur Wax c’est avant tout une famille : cousins, potes ou même frères, ils sont tous passionnés de musique électronique et ont décidé d’allier leur complicité à leur attrait pour le son. On a pu rencontrer l’un d’entre eux, Isidore, qui nous raconte leur histoire et comment tout a commencé.
Comment est né Trinité Sur Wax ?
Tout a commencé après un événement à l’Étage, bar phare de La Trinité-sur-Mer, pendant les vacances de la Toussaint 2018. Après un event qui c’était très bien passé, le gérant du bar avait proposé à mon frère plusieurs dates pour l’été qui suivait. Dans la foulée, un mec qui nous avait vu mixer à cette soirée lui avait envoyé un message pour savoir s’il avait envie de collaborer avec lui pour organiser des soirées à La Trinité-sur-Mer. Oscar, mon frère, a donc décidé de réunir sa famille autour d’un projet d’organisation de teufs, et il se trouve que nos cousins Romain et Théo mixaient et étaient dans le même délire son que nous. On a donc commencé à préparer l’été suivant. Mais avant ça il nous fallait un nom, et le plus évident était que la mention de La-Trinité-sur-Mer ne passe pas outre ce projet. On a donc réfléchi très simplement et “Trinité sur Wax” donnait tout son sens à notre projet, le terme “on wax” étant beaucoup utilisé dans les noms de labels de house de l’époque.
Pour parler du crew, Oscar était celui à l’origine du projet, on peut dire que c’est le président du collectif, il a trouvé toutes les dates à nos débuts et c’est encore le cas aujourd’hui, il nous a réunis. Romain, qui est très bon pour organiser des soirées, son passé avec Contrast lui donnant un background plutôt conséquent dans le milieu, est venu se greffer au projet de façon très naturelle. On pourrait le qualifier de vice-président, lui et Oscar étant toujours à la recherche de nouveaux lieux, contacts et dates pour organiser des events. Théo est le doyen des sharks, le terme “shark” nous représentant dans le collectif. Il était le premier d’entre nous à mixer, il nous a tous inspirés dans notre jeunesse quand il mixait à l’Étage, arborant ses dreads du haut de ses 16 ans. Il a une façon de mixer très différente de la nôtre mais sa sélection est toujours de qualité. Enfin, il y a moi, Isidore, j’ai commencé à mixer avec mon frère et j’ai toujours été passionné par la production. Avec le temps, c’est devenu ma spécialité et je collectionne les machines et passe des nuits entières sur mes prods. Ma passion pour le son m’a amené à commencer des études d’ingé son, ce qui fait que j’ai un rôle important lors de la préparation et le montage des soirées.
Comment définirais-tu votre style ?
Éclectique mais résolument électronique. Entre house, techno et electro, avec une forte attirance pour le répertoire oublié des années 90. Des sons qui contiennent une énergie brute et sont en même temps capables de surprendre ou émouvoir. Il nous arrive de jouer de la microhouse ou de l’ambient lors des warm up.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
On pourrait en citer beaucoup mais ce serait très flou, je pense que le mieux pour capter la vibe que l’on veut dégager dans nos soirées c’est d’aller à un Breakfast Club du Café Barge.
Pendant cette période de confinement, comment faites-vous pour garder le lien entre vous et continuer à créer du contenu ?
Pour ma part niveau production, le covid a carrément tué ma productivité. Avant, je m’inspirais de mes sorties en boîtes et en soirées pour découvrir de nouvelles inspirations mais depuis que je n’ai plus cette possibilité, j’ai un peu perdu l’envie. Mais je sais que cette envie reviendra en temps voulu. Pour ce qui est du “digging”, personnellement je suis toujours à la recherche de nouvelles pépites musicales et je crois que dans le crew on pense tous un peu pareil. On essaie de positiver en gardant espoir que cet été nous puissions reprendre nos activités.
Où vous produisez-vous ?
L’endroit où l’on se produit le plus est l’Étage, un bar très cool situé sur le port de La Trinité-sur-Mer. C’est un peu grâce à eux qu’on a eu l’idée de lancer ce collectif et c’est un exercice différent car là où l’on mixe habituellement, on est souvent face à un public qui est très connaisseur de ce milieu. Du coup, on essaie toujours de repousser les limites de digging en trouvant des pépites totalement inconnues du public. Mais à l’Étage on se produit devant nos potes et devant des gens qui n’écoutent pas forcement de house. Sinon, on aime particulièrement aller faire des teufs chez les ostréiculteurs, c’est clairement eux qui ont les meilleurs spots en bord de mer et dans le golfe du Morbihan on a la chance d’avoir beaucoup de contacts donc ça facilite l’approche pour leur proposer d’organiser des events. On prévoit aussi dans le futur de s’exporter sur Paris et d’organiser des soirées Hangar, on a déjà quelques plans mais avec le covid c’est plus compliqué.
Où vois-tu Trinité Sur Wax dans 5 ans ?
Dans l’idée, je nous verrais nous importer à Paris, continuer notre projet de teufs dans le Morbihan en essayant de s’élargir en Bretagne, et pourquoi pas avoir un label pouvant produire les artistes du crew et des potes à nous.
Retrouvez les morceaux de Trinité sur Wax sur les comptes des membres du collectif : Isidore, Ctrl Passe, Oscar et Canagane.
Propos recueillis par Jade Commeil
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