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Puggy

18 novembre 2010
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PUGGY

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Dès lors, c’est quelques heures avant leur concert au Bataclan que les dandys se livraient au traditionnel exercice promotionnel. Timing parfait, Matthew Irons et Romain Descampe viennent répondre à nos questions, sans Egil “Ziggy” Franzén alors à l’infirmerie pour soigner une déchirure à l’épaule.

Puggy se présente comme un groupe belge alors qu’aucun de ses membres n’est originaire de ce pays… Pourquoi ?

Le groupe s’est formé à Bruxelles et on se considère comme Bruxellois parce qu’on y vit ! Appeler un groupe français-suédois-anglais n’a aucun sens. On a commencé à tourner en Belgique avant donc c’est chez nous ! Maintenant, on est individuellement de cultures et de nationalités différentes. Mais le groupe en tant que tel est un groupe belge.

Pourriez-vous raconter votre rencontre ?

On se connaissait déjà de groupes, de reprises, de jams. Le monde musical bruxellois est assez petit donc tout le monde se connaît ! Tous les musiciens se retrouvent dans les cafés concerts. Là, tu rencontres des mecs qui jouent du reggae, du jazz, du punk, du blues, tous dans une pièce. On boit des bières, on écoute de la musique jusqu’à ce que le soleil se lève. On se connaissait déjà un peu comme ça. Romain et Ziggy jouaient déjà dans un groupe avant. Il y avait un projet avec une chanteuse et un groupe suédois. Romain est venu, la chanteuse est partie avec le pianiste, ils sont restés à deux et ont fait appel à moi… Cela a été assez rapide, j’étais déjà sur d’autres projets mais finalement Romain a réussi à me convaincre ! On s’est retrouvé dans un local à répét’ le lendemain matin et on s’est vite rendu compte que c’était ça qu’on attendait, qu’on voulait faire. A partir de là, ça fait cinq ans qu’on joue.

Si vous deviez comparer Bruxelles aux grandes villes musicales comme Londres ou Stockholm ?

(Romain arrive). Bruxelles est un ensemble de petites villes, de petits villages… Chaque coin de Bruxelles est très particulier. Il y a le côté avec les étudiants, le côté artistes qui ont un peu d’argent. Après, Saint Gilles est plus anarchiste avec des artistes déjantés, où tu trouves des cafés et où la bière est encore à un euro (une aubaine).

Un côté cosmopolite donc…

Oui voilà, ce côté très ouvert, très accueillant, chaleureux…

Quel est votre sentiment face à ce succès assez soudain ?

(Il coupe) Non ça n’a pas été soudain du tout ! Aujourd’hui on est connu médiatiquement mais on remplissait déjà des salles avant. On a rempli la Rotonde à Bruxelles. On a tourné quasiment pendant trois ans… La différence est qu’aujourd’hui on répond plus aux questions des journalistes et que nos chansons passent plus à la radio.


Justement, vous faites énormément de promotions. N’est-ce pas trop usant de jouer à cette cadence ?

Non, on a toujours rêvé de ça ! Avant je prenais la raquette de tennis de mon père, je mettais une cassette des Guns N’ Roses ou autres et je faisais semblant de jouer et je rêvais de faire des concerts dans le monde entier et monter dans un ”tour bus”. Tu vois, j’ai grandi aussi dans cette culture là. Mes parents écoutaient les Stones et les Beatles. C’était justement ce côté ”club”, musique, tournées, voyages… Il était donc normal que je fasse tout pour y arriver ! Maintenant se retrouver dans un ”tour bus” avec des potes, à passer de villes en villes…. Là on revient de Bordeaux, avant on était à Lyon, à Dijon, Montpellier, Bruxelles, on a fait toute la Wallonie aussi… On répond à des questions, on rencontre des gens – des chouettes rencontres – comme Cascadeur (également sur le label Mercury) qu’on retrouve ce soir d’ailleurs (en première partie au Bataclan)… C’est un super métier donc on ne va pas commencer à se plaindre !

Avez-vous des envies de vous expatrier en Amérique du Nord, en Scandinavie ?

Déjà Italie, Allemagne, Hollande, Espagne, Japon, Australie, Amérique du Nord évidemment !

Chanter en anglais n’est-il pas un problème pour le public français et les autres pays francophones?

Matt (Spontané) : Je ne suis pas d’accord avec toi.

Romain : Cela dépend de ce que tu veux être en France ! Nous on ne veut pas être Michel Sardou, on ne veut pas devenir le truc le plus populaire en variétés parce que c’est vraiment là-dessus que tu bloques au niveau des langages. Nous on est dans un style musical qui permet de chanter dans toutes les langues…

Matt : Personnellement je n’ai pas rencontré beaucoup de gens qui écoutaient exclusivement de la musique chantée en français. J’en connais qui aiment beaucoup la musique française… Moi je n’ai pas été éduqué dedans, je ne connais pas grand chose ! Je ne suis pas familiarisé avec… Mais de ceux que je connais qui en écoute, ils écoutent aussi du Janis Joplin, Hendrix, Justice, Sardou… (Il s’interroge) Est- ce qu’il y a des gens qui ne vont pas nous écouter parce qu’on chante en anglais ? Ce sont des gens que je n’ai pas envie de rencontrer non plus !

Un débat s’installe quelques minutes sur le choix des langues pour le chant et à Matthew d’enchérir sur le polonais, musical, paraît- il. L’interview reprend son cours…

Avez-vous des références musicales actuelles ?

Matt : Phoenix !

Romain : Phoenix ! Leur dernier album, je le trouve absolument énorme! Je ne comprends pas pourquoi la France ne l’a pas plus adopté. Pour moi, c’est le meilleur groupe pop/electro. Pour ce qui est des artistes récent, je t’avoue qu’on est plus années 80 et 90, Guns N’ Roses, tout ça… Après moi j’écoute un peu de tout…

(Matt coupe) : Le revival indé américain…

Romain: Même du hip-hop.

Parlons de Brit-pop…

Matt : Blur a fait des trucs biens… Tous les albums de Tom Waits (dans un autre registre donc) sont bons, ceux des Beatles aussi… Le premier Rage Against The Machine, Justice…

Que vous inspire la scène scandinave qui est réputée pour être la meilleure au monde ?

Matt : Wouah ! Toi t’as grandi avec Europe ! (rires)… Déjà il ne faudrait pas dire aux Suédois et aux Norvégiens qu’ils sont pareils !

Romain: Nous sommes vraiment influencés par cette scène… Il y a quelques groupes norvégiens qui sont juste extraordinaires !

Matthew poursuit sur son adoration pour Hendrix et en fait sont apologie…

N’est-ce pas trop dur, parfois, d’être dans un groupe avec des membres originaires de pays différents ?

Matt : Oui, parfois. Au début quand tu ouvres une bouteille de Bordeaux et que Ziggy prend une paille pour boire dans le verre comme du coca, ça choque un peu !

Puggy en live, ça donne quoi ?

Matt : On essaie de transmettre une boule d’énergie que tu prends dans la gueule… Ce n’est pas du rock dur, loin de là… Par exemple, Ziggy tape fort mais passe parfois au piano… Avant tout on essaie de transmettre de la bonne humeur et de l’énergie. On essaie de communiquer avec cette énergie. L’histoire que tu vas raconter doit être pertinente. Cela ne sert à rien de taper comme un ”bourrin” si tu fais un truc un peu ”câlin”. Mais quand tu veux marquer le coup, oui il faut y aller ! Il faut rentrer dans l’univers et essayer de donner quelque chose aux gens…

Vos projets pour cette fin d’année 2010 et l’année 2011 ? Vendre des disques ?

Romain : La vente des disques permet de tourner et permet de garder la bonne humeur au sein du label donc on ne va pas te dire non. Pour nos vies personnelles ça ne change rien mais ça nous permet de vivre notre rêve…

Propos recueillis par Olivier Cougot

Lire aussi sur Artistik Rezo :
Puggy en concert privé

{youtubejw}pFgRkPXemG8{/youtubejw}

www.puggy.fr
www.myspace.com/puggyband

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