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Interview des Popopopops

POPOPOPOPS

En promo pour la sortie imminente de « Quick Remedy », les Popopopops nous recevaient dans les locaux d’éphélide en toute décontraction, fiers du résultat final de leur premier EP. 

« Il fallait un nom sur l’affiche ! »

Comment vous est venue l’idée de former un groupe ?

Victor : C’était quelque chose d’assez naturelle. On était au lycée, on avait tous envie de faire de la musique, on se connaissait en partie pour ça et aussi parce que nous étions amis. On s’est mis à répéter dans le garage de Guillaume. Après, les choses sont arrivées assez vite, on n’a rien calculé. On a fait les Transmusicales, enchainé sur une petite tournée. On a même réussi à aller jusqu’à Montréal, Moscou, où c’était assez incroyable. Après, on s’est mis à travailler sur cet EP.

Ce nom, Popopopops, ça vient d’où ?

Simon : On a commencé à jouer comme tout le monde au bal du lycée ! Il fallait un nom sur l’affiche et on y a réfléchi quelques jours avant de jouer, et il y avait Guillaume (batteur) qui écoutait beaucoup le « Seine Saint-Denis Style » de NTM. On a hésité entre deux-trois noms plus ou moins nuls et celui-là ressortait, c’était rigolo. C’était une onomatopée intéressante parce qu’elle accrochait l’oreille, même si elle est difficile à écrire et à prononcer. Et on trouvait (aussi) drôle le paradoxe d’avoir un nom qui vient du hip-hop et faire de la pop, du rock. Enfin pas du hip-hop !

Victor : Moi je n’étais pas là au moment où ils ont choisi le nom mais ce que je trouve intéressant, c’est la répétition avec le mot pop, qui fait référence au hip-hop, et le nom en lui-même est déjà mélodique, rythmique…

« Cet EP est un remède à notre vie dans la musique »

Vous êtes repérés au Transmusicales en 2008, à l’Eurosonic en 2009, vous tournez en Europe et ailleurs dans le monde… Pour finalement sortir votre premier EP seulement maintenant, en 2012…

Victor : Pour tout te dire, c’est allé très vite. On a sorti un premier single qui s’appelle (     ), grâce auquel on a pu faire la tournée dont tu parlais et on a tout simplement jamais pris le temps de se poser, d’écrire, de composer, et de se produire. Et on a commencé à le faire quand on s’est dit « bon là on calme les dates, on bosse sur des titres ! ». On était partis pour faire l’album, le temps est passé, on avait quinze titres, puis ensuite huit, puis finalement quatre. En fait, l’EP qu’on propose, c’est vraiment ça, quatre ans de vie commune, d’expériences, de tournées.

Simon : On n’avait pas trouvé notre son. Du coup, on a regretté pendant longtemps de ne pas avoir sorti de disques qui auraient pu bien se marier avec la tournée parce que c’est important d’avoir des dates et de la musique que l’auditeur peut écouter quand il rentre chez lui. Au final, on est assez content d’arriver maintenant avec cet EP parce que pour nous il a une maturité et un niveau au-dessus de ce qu’on aurait pu faire il y a quelques années. On est contents et fiers d’avoir attendu, ça nous a permis de forger ce son qui est vraiment personnel !

Le titre de l’EP (Quick Remedy) a t-il une signification particulière ?

Victor : Déjà, ça fait parti des paroles d’Arena, qui parle de l’héritage de la musique rock, donc symbolique. Il y avait aussi ce côté intéressant de mêler le paradoxe (il se reprend)… Ca fait quatre ans qu’on attend de créer un truc et on appelle ça un remède rapide parce que quoiqu’il arrive ça reste de la musique, un truc instantané…

Vincent : Pour nous, il y a aussi un côté très personnel. Cet EP, c’est un peu notre remède à notre vie dans la musique. Pour un artiste, avoir la chance de présenter sa musique à un large public et d’avoir une production aboutie, c’est un remède à ne rien faire !

Vous avez joué au Zénith (Paris) en première partie de Pony Pony Run Run. Quel effet cela fait de se trouver face à 6’000 personnes ?

Victor : On était contents ! (rires). On était quand même assez stressés avant de monter sur scène et une fois qu’on y était on a tout donné et on en garde un excellent souvenir… (Il tempère) Ce n’était qu’une (première) première partie et on n’a joué que vingt minutes. Je crois qu’on s’en est bien tirés, c’était un bon moment…

Simon : C’est assez intéressant parce qu’on a toujours aimé jouer dans des bars ou dans des clubs où on est proches des gens. Les grosses scènes, c’est quand même différent. Les gens sont loin, c’est moins personnel… Il faut savoir donner de l’énergie dans les deux (cas).

Vous avez privilégié la musique à vos études. Ne pensez-vous pas avoir pris un risque, sachant que la musique est un milieu hostile pour un grand nombre de groupes ?

Victor : Je pense que si tu essaies de faire des compromis à chaque fois, tu n’y arrives pas ! On s’en est d’ailleurs rendus compte assez vite dès qu’on a commencé à vraiment se mettre à la musique. On a bossé beaucoup plus, progressé beaucoup plus rapidement et c’était la seule façon d’y arriver. Je ne dis pas qu’on y est encore, mais je pense que c’est l’une des clés essentielles pour y arriver. Il faut se lancer à fond dans le truc. Nous, on passe notre temps à faire ça… Les artistes qui s’en sortent sont ceux qui bossent vraiment.

J’ai entendu que votre meilleur live était celui des Whitest Boy Alive à la Maroquinerie. Avez-vous eu l’occasion de les rencontrer lors de leur passage aux transmusicales 2009 ?

Simon : Ils sont venus un peu grâce à nous (rires) ! On est allés voir Jean-Louis Brossard (membre des Transmusicales) en lui disant « écoute, ce groupe est mortel »… On était super contents qu’ils viennent jouer à Rennes parce que c’était l’un de nos groupes fétiches, pour la scène en tout cas.

(S’en suit une discussion sur la rencontre furtive entre Simon et Erlend Øye dans les loges du Liberté lors de leur passage en première partie de V.V Brown)

Vous êtes classés dans un registre rock. Pourtant, l’utilisation des claviers rend votre musique new-wave ou électro non ?

Vincent : Honnêtement je ne pense pas. Quand tu dis électro, tu penses samples. Nous, on a une volonté profonde de jouer tout ce qu’on enregistre et ce qu’on compose. Sur scène, on ne veut absolument jouer avec des samples, des bandes. Je pense qu’on se reproche plus du côté rock mais c’est vrai que dans la production, le clavier prend beaucoup de place.

Simon : Le clavier a encore plus de place depuis que notre ancien guitariste Léonard a quitté le groupe.

Vincent : Ca sonne pop eighties c’est sûr, mais dans la démarche, on est plus rock !

Y a-t-il des groupes bretons qui vous ont inspirés ?

Victor : Non. On n’est pas très inspirés parce qui se fait mais on est vraiment admiratifs de ce qui se faisait dans les années 80 avec le Marquis de Sade, Etienne Daho, Kalachnikov…

Simon : C’est un héritage.

Victor : On est tous Rennais depuis longtemps et on s’est imprégnés de ça. Après, ce n’est pas quelque chose qu’on revendique.

Olivier Cougot
Photo par Jacob Khrist

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