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Pravda – Interview

8 février 2010
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pravda

 

Il était donc de rigueur de voir comment les Parisiens se sentent sur scène et c’est avec sympathie que Nina R et Mac ont accepté de se livrer à l’exercice de l’interview, quelques heures avant leur prestation à l’Emporium de Rouen. Programme chargé oblige, c’est séparément que les deux protagonistes répondent aux questions d’Artistik Rezo pour une interview croisée.

 

 

Nina R, accompagnée de son mari et de proches, semble frigorifiée mais répond aux questions devant une tasse de café.

 

 

Nina, racontez-nous votre rencontre avec Mac (membre fondateur de Pravda) ?

 

Il m’a envoyé un message sur myspace, m’a demandé si j’avais déjà joué d’un instrument de musique. Je lui ai dis: « J’ai un groupe de punk/garage/underground donc écoute le lien et si tu n’a pas peur, rappelles moi!» Il a aimé ! Ensuite on s’est rencontré, il est venu à la maison un soir et on s’est bien entendu. J’ai bossé pendant des années à Londres et Mac transporte un morceau de l’Angleterre, il a un côté londonien que j’aime bien, je me suis dit qu’il était cool… Le courant est bien passé et j’ai accepté de commencer l’aventure avec lui… Il fallait me former parce que je chantais mal… Il a été très patient et m’a tout appris sur le tas. J’ai accepté de relever le défi.

 

 

Pensez-vous qu’il y a des points communs entre Sue (ancienne chanteuse de Pravda) et vous ?

 

Non, nous ne sommes pas pareilles (rires). Nous n’avons pas la même culture. Moi, j’ai plus des références punk et underground des années soixante-dix, je suis un peu plus agressive… J’ai essayé de m’approprier Pravda comme je le pouvais parce que l’on chante aussi les anciens titres du groupe donc ce n’est pas facile… J’ai essayé de mettre ma propre touche personnelle parce que je ne suis pas comme Sue. La seule ressemblance est que nous sommes brunes toutes les deux !

 

 

Vos textes sont-ils autobiographiques?

 

Les nouveaux oui. Comme “Fuck my brain”. Je suis quelqu’un d’assez cérébral. ‘It’s not a crime’ et ‘can’t stop en sont aussi.

 

 

Composez-vous quelques titres ?

 

Non, je ne sais pas composer, c’est Mac qui s’en occupe! Mon mari me jette les idées en vrac parce que je n’ai pas un bon vocabulaire en anglais… Cependant je me mêle un peu de la structure (des chansons) mais je ne suis pas encore musicienne dans l’âme. J’apprends.

 

 

Avez-vous envie de vous exporter aux USA ou en Angleterre ?

 

Quelqu’un m’a déjà proposé de venir jouer en France avec mon ancien groupe, “Les princesses”[son groupe à Londres, ndlr]. Je lui ai répondu « Non mec, tu es malade, je ne pourrai jamais chanter devant le public français, il n’y connaissent rien ! Tu leur joues du Ramones, ils te jettent des tomates ! »… Effectivement en Angleterre, c’est un vrai public donc ça ne me dérangerait absolument pas! Aux Etats-Unis un peu plus parce que c’est plus loin et que j’ai peur de l’avion !

 

 

Vous définissez- vous plus comme un groupe rock, pop, punk ?

 

(Spontanée) Je dirais un groupe électro-rock. 

 

 

Lorsque j’étais gamine, on buvait des bières, on se tapait dessus

 

 

Quelles sont vos influences musicales ?

 

 Je fais toujours référence aux Ramones, c’est mon groupe culte ! Mais en dehors de cela j’essaie de ne pas trop m’inspirer des autres groupes et de tout faire au feeling… Je me cherche encore un petit peu. J’essaie de prendre mes marques, je vois ce que je suis capable de faire… Mac m’a payé des cours de chant !

 

 

Que pensez- vous de la scène rock actuelle (française)?

 

 Les BB Brunes sont problématiques ! (rires)

 

 

Au niveau des textes?

 

Non, je n’ai rien contre eux mais la scène rock française est morte en général. Je me souviens que lorsque j’étais gamine, on buvait des bières, on se tapait dessus (rires). Maintenant, les gosses sont au coca, leurs parents viennent les chercher à la sortie… C’est un peu triste.

 

 

I don’t care about my bad reputation !

 

 

A quoi ressemble un concert de Pravda?

 

Mac et moi, on se déchire vraiment sur scène tous les deux, on s’amuse bien, on fait les cons. Ce n’est pas très sérieux en fait ! Si on fait une bourde, ce n’est pas grave, on rigole ! C’est plus un moment où on se décontracte tous les deux.

 

 

Groupe préféré de tous les temps?

 

Les Ramones! (rires).

 

 

Quelle est ta phrase culte?

 

(Longue réflexion)… «I don’t care about my bad reputation»!

 

 

Dernier mot ?

 

Fuck my brain !

 

 

Après cette première entrevue, nous accompagnons le staff du groupe dans un appartement où les vinyles se chevauchent. Après une vodka redbull bien digérée, Mac accepte de s’isoler l’espace de quelques minutes pour répondre aux même questions que son binôme, accompagné des deux membres de son autre groupe (Toxic Sonic).

 

 

Mac, racontez-nous votre rencontre avec Nina?

 

Oh fuck! Je peux répondre à ta question après ? C’est trop compliqué à expliquer, trop long!

En fait, j’avais prévu une fable pour les journalistes comme quoi nous nous étions rencontrés sur le salon du porn, que je lui ai demandé un autographe et réciproquement (Nina est une ancienne actrice)… En fait, nous nous sommes rencontrés sur myspace.

 

 

Vos textes sont-ils autobiographiques ?

 

C’est toujours un peu autobiographique. Tu racontes ce qui te concerne, ce qui te fais réagir, ce qui t’intéresse, c’est comme la musique. Tu la fais par réaction de ce que tu n’as pas, par amour de la musique que tu aimes, tu fais ta propre cuisine. Si par exemple tu as l’impression que les gens ne parlent pas assez de telles choses ou telles autres…Tu fais de la musique pour montrer la manière dont tu vois les choses.

 

 

Composez-vous la totalité des titres ?

 

 De Pravda oui [Mac joue dans un autre groupe – Les Toxic Sonic, ndlr]. Nina commence à écrire… Au début, c’est moi qui suis arrivé avec des textes, maintenant nous travaillons à deux.

 

 

Avez-vous envie de vous exporter aux USA ou en Angleterre?

 

Oui. D’une part, l’album de Pravda va sortir aux USA. Des singles sortent progressivement, certaines musiques sortent dans des films, etc… Sinon à part les Etats- Unis, j’ai vécu huit ans à Londres mais la vie est trop rapide… Lorsque je suis revenu à Paris, c’était plus calme (sourire)… Je ne sais pas comment est la vie aux Etats- Unis mais en Angleterre, c’est du sport ! Tu travailles dur toute la journée, après tu vas au pub… Tu vas te défoncer à la bière et après en club, tout le monde prend des drogues…

 

 

J’aime les Ramones et les Buzzcocks

 

 

Vous définissez- vous plus comme un groupe rock, pop, punk?

 

Electro, punk, rock. Punk pour le côté « On en a rien à faire, on fait notre truc »… Avec ce côté ‘recherches’, essayer de ne pas faire comme les autres et faire une musique personnelle.

 

 

Souhaiteriez-vous vous mettre en trio?

 

En fait, nous avons commencé Pravda en duo. Après nous avons tourné avec le groupe Dead 60’s en Allemagne. Nous avons pris l’habitude durant la balance de demander au batteur de jouer un morceau ou deux. Finalement nous l’avons embauché pour jouer tous les morceaux. Nous avions toujours les séquences sur l’ordinateur mais nous avons viré toutes les boîtes à rythmes et c’est la batteur qui jouait. Évidement, avec un batteur de rock, c’était plus vivant mais en même temps nous perdions ce côté duo électro…

 

 

Quelles sont vos influences musicales ?

 

Mes influences ne sont pas trop électro mais plutôt rock et punk. J’aime bien les Ramones, les Buzzcocks alors que je pense que Nina est plus pop des années 80, punk alternatif…

 

 

Que pensez- vous de la scène rock actuelle ?

 

 Elle n’est pas nouvelle! Tu veux parler des baby-rockers ?! La réponse est longue ! Nous avons commencé à cette même époque (Gibus 2004- 2005), nous n’étions pas dans cette scène évidement… Nous étions un peu les moutons noirs. C’est à dire que tu avais les groupes de quinze ans qui déboulaient, ceux qui étaient influencés par les Libertines… Nous étions un duo électro, ce n’était pas du tout l’univers mythologique avec les guitares (il mime le bruit de l’instrument) et je pense que Manoeuvre [Philippe, rédacteur en chef de Rock&folk, ndlr] a percuté sur Pravda et heureusement… Mais nous ne sommes jamais rentrés dans cette scène… (Avant de renchérir sur les Plastiscines) : C’est le seul groupe qui s’en est sorti… ! Je ne sais pas quel producteur les a produit mais j’aime beaucoup leur dernier morceau !

 

 

A quoi ressemble un concert de Pravda ?

 

Les gens paient leur place alors tu les amuses… Nous sommes positifs.

 

 

Groupe préféré de tous les temps ?

 

(Soupir). Cela n’a rien à voir avec les Pravda. Ce serait soit les Pixies, soit… Je ne sais pas.

 

 

Disque préféré de tous les temps?

 

Surfer Rosa (Pixies) !

 

 

Propos recueillis par Olivier Cougot avant le concert de Pravda à l’Emporium de Rouen le 6 Février 2010

 

 

Prochaines dates le 5 Mars au Batofar (Paris) et le 13 Mars au Moulin de Poncey (Vesoul) avec Toxic Sonic.

 

http://www.myspace.com/pr4vd4

 

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