Interview BB Brunes
Il y a quelques mois, vous disiez que vous ne souhaitiez pas nécessairement chanter en anglais. Il y a peu, vous avez sorti un EP… en anglais. Pourquoi ?
On n’a jamais dit que ça ne sonnait pas bien. Justement, c’est plus facile d’écrire des paroles en anglais et tous les groupes qu’on écoute sont anglais ou américains. On a toujours écrit en anglais (depuis le début du groupe), on avait pleins de titres de côté qu’on n’arrivait pas forcément à mettre en français… Comme on dit, c’est une parenthèse artistique. On avait envie de sortir un EP avec des titres en anglais qu’on avait. On continuera cependant à faire des albums en français, c’est sûr ! Le français fait parti de notre identité…
Entre l’époque où vous vous faites repérer au Gibus et votre victoire de la musique en 2009, beaucoup de choses se sont passées. Est-ce allé trop vite, n’est-ce pas difficile à vivre, parfois ?
Non pas du tout. (En parlant de la victoire de la musique et des gens qui achètent les albums) C’est très plaisant de se faire récompenser comme cela ! Il n’y a rien de difficile. Après, c’est une question de tempérament. Nous sommes un groupe, nous sommes quatre donc cela nous aide, nous ne nous prenons pas au sérieux… Nous sommes contents de ce qui nous arrive. Nous ne prenons pas la grosse tête, nous restons sur terre. C’est plus facile de réagir comme cela quand tu es un groupe que quand tu es un artiste solo…
Vos compositions sonnent autobiographiques. Simple apparence ou réelles expériences vécues ?
Les chansons d’amour oui, je me reconnais assez bien dedans ! Adrien (chanteur/guitariste) parle souvent de l’histoire de sa vie et la tourne un peu en fiction, de façon plus imagée. Il y a des choses réelles, d’autres fictives… Adrien pourrait mieux en parler que moi, c’est lui qui écrit toutes les paroles !
Vous tournez principalement sur les scènes hexagonales. Des envies de jouer à l’international ? Et est-ce la motivation de la sortie de cet EP en anglais ?
Bizarrement, ce n’est pas le but principal. On avait envie de sortir cet EP parce qu’on adore les chansons qui sont dessus… Après, si les Anglais commencent à les écouter et à s’y intéresser, on jouera volontiers chez eux. D’ailleurs, on a déjà fait ça il y a quelques mois (hésitant), deux concerts à Londres. Nous sommes partis à l’arrache avec nos guitares sur le dos, on a fait deux clubs ! Dans le premier, il y avait pas mal de gens et nous étions tellement contents d’être à Londres qu’on s’est bourré la gueule juste avant de monter sur scène ! C’était un fiasco, les gens sont partis… Le deuxième jour, on s’est dit ”allez les gars, on est à Londres, on leur montre ce qu’on sait faire… Il y avait trois personnes… qu’on connaissait !
Mises à part vos références revendiquées (Serge Gainsbourg), y a-t-il d’autres groupes qui vous ont influencés ?
Nos grosses influences sont Nirvana, Gorillaz, Arctic Monkeys, les White Stripes…
Racontez-moi votre rencontre avec Benjamin Biolay qui dit le plus grand bien de vous…
Je ne le connaissais pas très bien, c’est ma mère qui écoutait surtout. Il nous a invités à une émission sur direct 8. Il pouvait inviter d’autres artistes et il nous a choisis… Après, nous avons eu l’idée de l’inviter en ”guest” à l’Olympia… C’était à l’époque où il sortait « La superbe »… (Ensuite) On voyait sa voix sur Nico Teen Love donc on lui a proposé et il a dit oui…
Avec vos contemporains (ceux qui ont partagé la scène du Gibus), y a t-il une rivalité, de la jalousie ou une ambiance amicale ?
Non je ne pense pas qu’il y ait de jalousie. On aime partager nos délires mais après chacun a sa façon d’aborder la musique… Je trouve cela génial qu’en France, il y ait des groupes qui jeunes qui ont la hargne, qui sortent des albums, font des concerts. On a joué avec les Plastiscines à Bruxelles, on les a invitées à faire un titre sur scène, une reprise de Be My Baby des Ronettes… Il y a de la complicité et de la rigolade, en gros.
Sur vos track-list, vous n’utilisez presque plus de chansons du premier album. Pourquoi ? Les jugez-vous moins bonnes ?
Sont-elles moins bonnes ? Pour moi oui parce qu’elles sont plus vieilles ! Plus le temps passe, plus tu te dis que ”c’est moche” ! Aussi, on préfère les nouvelles parce qu’on les joue moins… Nous on préfère allez de l’avant, faire de nouveaux trucs, on reprend toutes les chansons de l’EP sur scène… Mais tu as raison, la dernière fois on se disait après un concert qu’effectivement on ne jouait plus Blonde Comme Moi ou Perdus Cette Nuit par exemple. D’ailleurs j’aimerais bien la remettre dans le set celle-là !
Vous avez enregistré Nico Teen Love en Normandie. Du coup, y a t-il une saveur particulière à jouer à Rouen ce soir ?
Je n’y ai pas pensé tiens ! Particulière je ne sais pas. Je n’arrive pas à différencier les dates en fonction des villes. Nous on est tous très contents de faire des dates partout en France.
D’un point de vue strictement socioculturel, penses-tu que vous ayez un impact sur la jeunesse ?
Je pense que oui. Il y a pas mal de gens qui viennent nous voir parfois pour nous dire merci pour votre musique… Il y a des choses touchantes comme cela et je pense qu’il y en a qui se reconnaissent dans les paroles parce que par exemple sur le premier album, Adrien a écrit les paroles quand il avait quinze ans. C’est donc normal que pleins de jeunes se reconnaissent dans nos paroles…
Ton disque (et ton groupe) préféré de tous les temps?
Le premier album des Arctic Monkeys ! Quand je l’ai écouté, j’ai pris une grosse claque. C’est un disque à l’état brut. Une guitare, une batterie, une basse… Les deux guitares qui se répondent… Mon groupe préféré ? Les Beatles. C’est le plus grand groupe de tous les temps !
Propos recueillis par Olivier Cougot
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