Henri Demarquette et Boris Berezovsky – Théâtre des Champs-Élysées

Récital étincelant devant le magnifique rideau en or récemment rénové. Le public a fait une ovation au violoncelliste français et au pianiste russe.
Élan passionné dans la deuxième Sonate de Mendelssohn, le son du violoncelliste est admirable. Sa présence est impressionnante face à un piano plus en retrait (Un pianiste de moindre envergure internationale aurait pu tout autant faire l’affaire, mais les programmateurs ont leurs raisons que le coeur ignore). Henri Demarquette tourne régulièrement les pages de sa partition mais ne la lit jamais ; il est possédé par sa musique.

Chef d’oeuvre du genre au XXe siècle, la Sonate de Britten est l’occasion d’entendre l’extraordinaire palette du violoncelliste. Les contrastes dans les nuances et les différents effets de timbres témoignent d’une mapîtrise parfaite. Une belle complicité entre les deux interprètes ressort au premier et au second mouvements ; ils se répondent sur un ton humoristique. L’intensité dramatique du cinquième mouvement emporte le public dans un tonnerre d’applaudissements.

Après la célèbre Vocalise de Rachmaninov, que l’on donne régulièrement transposée pour tout type d’instruments (voix, violon, flûte…), le duo exécute la Sonate de Grieg, chef d’oeuvre romantique à l’agogique tourmentée. La cohésion entre les musiciens n’en demeure pas moins d’une précision redoutable. Le son du violoncelle emplit la salle. Elle clôt le concert en apothéose, avant trois bis plus légers de Rachmaninov, Massenet (la Méditation de Thaïs), et un tango endiablé.

Théâtre des Champs-Elysées 
15, avenue Montaigne 
75008 Paris
M° Alma-Marceau  

www.theatrechampselysees.fr

[Crédits photographiques : Gérard Proust]