Halsey électrise La Cigale
Halsey électrise La Cigale FB – HalseyMusic |
Alors qu’elle triomphe depuis plusieurs mois de l’autre côté de l’Atlantique, l’artiste électropop Halsey commence timidement à se faire connaître en France. Mercredi 9 mars 2016, elle donnait son tout premier concert parisien à la Cigale. Charisme hypnotisant, univers à part entière et compositions terriblement efficaces, la jeune chanteuse de 21 ans a déjà tout d’une grande.
Son concert au Madison Square Garden affiche complet, l’étape européenne de sa tournée mondiale, le Badlands Tour, qui se termine ce soir à Paris, a été saluée unanimement, son dernier single inonde les radios du monde entier… Bref, Halsey s’impose comme la nouvelle sensation pop. Originaire du New Jersey, Halsey, de son vrai nom Ashley Frangipane, se fait d’abord connaître en postant des covers sur Youtube. Petit à petit, elle se créé une fan base fidèle qui dépasse désormais le millions de followers sur Twitter. Le label Astralwerks la repère sur Soundcloud et tout s’enchaine pour Halsey. Elle publie un EP, « Room 93 », puis un album, « Badlands », vendu à un million d’exemplaires depuis sa sortie aux Etats-Unis fin août. Pur produit d’internet, la chanteuse doit en grande partie son ascension fulgurante à sa notoriété sur les réseau sociaux. Notoriété qui explique que la Cigale affiche complet depuis des semaines, alors que l’exposition médiatique de la chanteuse dans l’hexagone est quasi-inexistante. Si l’accueil réservé à la pop ensoleillée du californien BØRNS, qui assure la première partie, est chaleureux, il n’est rien comparé à la frénésie déclenchée par l’arrivée de Halsey. Dès les première notes de « Gasoline », la Cigale entière scande les paroles de la jeune américaine, qu’elle connaît sur le bout des doigts. La plongée dans l’univers aérien de Badlands est immédiate. Pendant un peu plus d’une heure, la chanteuse enchaine la quasi-totalité de son premier album. Une profonde communion se créé entre Halsey et son public, majoritairement jeune et féminin. Il y a quelque chose d’incroyablement fort de voir autant de jeunes filles célébrer Halsey, devenue une sorte d’icône, de modèle. Sa personnalité brute et sans compromis fascine une génération qui se reconnaît en elle et dans ses paroles. Car contrairement à beaucoup de ses consoeurs, Halsey n’a pas sa langue de sa poche. Elle revendique haut et fort qui elle est, ses valeurs et ses convictions. Voguant entre hyper-féminité et androgynie, mélodies pop et sonorités alternatives, la chanteuse n’est pas là pour rentrer dans un moule et préfère faire exploser les codes de la pop. La fascination qu’elle créé est aussi due à son charisme presque hypnotisant. L’aisance avec laquelle la jeune femme investit la scène est déroutante. On en oublierait presque son jeune âge. Il faut dire qu’après avoir écumé les scènes nord-américaines en première partie d’Imagine Dragons puis de The Weeknd, la chanteuse a déjà bien roulé sa bosse. Avec ses cheveux noir-jais coupés court, cachés sous une casquette, son crop top militaire et son short à paillette, Halsey ressemble autant à une diva pop qu’à un rappeur américain. Son attitude, hyper millimétrée et pleine d’assurance, tranche avec sa voix rauque. Tout en contradiction elle est aussi délicate que puissante, et profondément plus intense live. La chanteuse fait de sa fragilité sa force première. Ses paroles sont toujours intimes, souvent à connotations sexuelles, parfois même féministes. Peu importe qu’elles soient personnelles, comme sur l’obsédante « Control », chanson où elle évoque sa bipolarité, fédératrices, sur l’hymne dédié aux millenials « New Americana » ou encore semi rappées sur « Ghost », toutes ses paroles sont reprises en cœur par le public. L’électro pop mélancolique d’Halsey plonge la Cigale dans une atmosphère intime et planante. L’artiste parvient à retranscrire l’ambiance marquée de son album sur scène, grâce à un esthétisme ultra-travaillé. Derrière elle, des écrans géants diffusent des images évoquant successivement New York de nuit, des routes californiennes ou l’intérieur d’une cathédrale. Rien n’est laissé au hasard, l’esthétique et le jeu de scène de la chanteuse sont aussi importants que sa musique. Devant ces écrans, trois musiciens soutiennent la chanteuse. Le pianiste profite même d’être dans la ville de l’amour pour demander sa petite amie en mariage sur scène. Halsey déclare d’ailleurs plusieurs fois son amour pour Paris pendant la soirée, décrivant la capitale française comme un des seuls endroits où elle se sent en paix. En plus du classique « Je m’appelle Halsey », elle ravira tout le monde en reprenant les paroles de son dernier single, « Colors », en français. Après avoir clôturé son set sur « Young God », elle quitte la scène face à une standing ovation plus que méritée. Entre Halsey et la France, c’est le début d’une longue histoire d’amour. Avec un brillant premier concert français et la sortie de son album dans l’hexagone le 4 mars, ce n’est qu’une question de temps avant que la vague Halsey ne déferle sur le pays. Si vous êtes passés à côté du phénomène, rattrapez vite votre retard en découvrant son dernier single, Colors, et en suivant son actualité sur les réseaux sociaux (FB – HalseyMusic). [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=JGulAZnnTKA[/embedyt] Setlist : Cléa Jouanneau [Crédit Photos : © DR / Cléa Jouanneau] |
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