Gorillaz – Plastic Beach

Inventé par Damon Albarn, leader de Blur, avec l’aide du dessinateur Jamie Hewlett, Gorillaz s’est vite affirmé comme un groupe inclassable à la puissance créatrice débordante. Mélangeant avec brio et habileté rap, pop, rock, soul et électro, et s’entourant de collaborateurs renommés, Gorillaz poursuit sa route sur les chemins de la redécouverte musicale avec Plastic Beach, véritable ode à la diversité.

Plus profond et plus subtil que ses prédécesseurs, Plastic Beach se compose de 16 titres aussi variés qu’originaux. Le premier extrait, Stylo, est le symbole de la fièvre créatrice qui émane de cet album. Alternance de voix, de rythme et de mélodie, et un clip toujours aussi jouissif (notamment grâce au passage à la 3D), le titre est un délicieux condensé de tous les ingrédients qui rendent l’album indispensable.

Du rap (Snoop Dogg, Mos Def…), du rock (Lou Reed, Mick Jones) ou de l’électro (Little Dragon), Plastic Beach est un trésor de pluralité musicale. Le génie de Gorillaz est de réussir à mélanger tous ces styles pour aboutir à des créations aussi surprenantes qu’éblouissantes. De White Flag, mélange de rap et de musique classique, à Rhinestone Eyes, clairement orienté électro, en passant par Cloud of Unknowing, où la voix soul pénétrante de Bobby Womack fait merveille, l’album ne s’essouffle jamais.

Oscillant perpétuellement entre le bon et l’excellent, l’album offre des sommets d’inspiration. A l’image de Some kind of Nature, où le génial Lou Reed et sa voix rock accompagne une mélodie à la légèreté enivrante, sur fond de revendication écologique. Autre genre, autre réussite avec Empire Ants. Ou quand une ballade langoureuse s’efface au profit des sonorités électro-pop à la MGMT de Little Dragon…

Le troisième album de Gorillaz est sans nul doute l’œuvre la plus aboutie de Damon Albarn. Eloge de la diversité musicale, Plastic Beach s’affirme écoute après écoute comme un puits infini de créativité.

Julien Brossard

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