Gorillaz au Zénith de Paris
Au sortir du concert, il est tout d’abord heureux. Heureux d’avoir assisté au show on ne peut plus emballant offert. Les membres de Gorillaz ont choisi d’assumer leur statut. Plus question de se dissimuler derrière leurs alter-egos, même si ceux-ci les accompagnent toujours sur grand écran. Mais comme par modestie, ils semblent se mettre volontairement en retrait pour laisser le champ libre aux artistes invités à l’enregistrement de Plastic Beach et présents avec eux sur la tournée. A croire que ce sont eux les guests et non le contraire. Le concert fait donc la part belle à ce dernier album dont les tubes s’enchaînent au milieu des classiques et autres perles des deux précédents opus. L’impressionnant casting du soir est composé, entre autres, des membres du National Orchestra for Arabic Music, de Little Dragon, du groupe hip/hop De la Soul mais aussi le guitariste Mick Jones et le bassiste Paul Simonon (The Clash). Au total, près d’une trentaine de musiciens officie sur scène dans la pure tradition de brassage des genres auquel Gorillaz est attaché depuis toujours. Le groupe britannique se comporte en véritable patron avec Damon Albarn pour maître de cérémonie célébrant l’office avec classe, tout aussi efficace dans le rôle de crooner que dans celui de punk.
Debout là-dedans !
Pourtant, le mélomane peut rester quelque peu sur sa faim, comme déçu. Déçu non pas par la performance de Damon Albarn et ses comparses mais plutôt par l’absence de passion d’un public clairement mollasson. Si Gorillaz ne produit certes pas le genre de morceaux sur lesquels les amateurs de metal prennent plaisir à « pogoter », la globale léthargie est regrettable malgré le réveil sur les derniers morceaux (notamment Feel Good Inc. et Clint Eastwood). Si la présence de cet écran géant, sur lequel sont notamment diffusés les clips du groupe, ajoute un côté ludique et original au concert, il contribue également à approfondir le coma d’une partie du public.
Mais la performance du groupe reste malgré tout un moment inoubliable. Gorillaz parvient à conserver sa grande popularité tout en restant en marge de la création musicale contemporaine, au carrefour de tous les genres. Il se distingue ainsi toujours des autres groupes dans le paysage « pop » anglais dont ils sont les patrons incontestables.
Yann Soroka
Lire aussis sur Artistik Rezo, l’album Plastic Beach de Gorillaz.
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