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Frédéric Rovarey – trompettiste

3 septembre 2013
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Frédéric Rovarey

Or ne vous y fiez pas, notre Frédéric a plutôt côtoyé Haydn que l’homme de George Sand, vu que, en musique classique, Haydn est l’un des rares musiciens à avoir composé pour la trompette. Car nous y voici, Fred est trompettiste. A la base, un rêve d’enfant alimenté par un ami de son père qui donnait des cours. Le petit garçon a tout de suite pleuré pour en posséder une. Très vite passionné, il dévore les partitions, et se retrouve auréolé des meilleures distinctions au Conservatoire de Cannes. A peine sorti de l’adolescence, il « monte » à Paris et là, au CIM, découvre le jazz. Un champ des possibles s’ouvre à lui ; il découvre la liberté d’expression qui n’est pas aussi délicate qu’en classique ni aussi absente finalement que dans la pop ou le rock à son idée…

Il part à Boston, et à la Berklee College of Music, haute école internationale s’il en est, peaufine et travaille d’arrache-pied. Car il sait bien que si l’on dit que les noirs ont le rythme dans la peau, le cliché a tout faux : c’est simplement qu’un Miles Davis a plus travaillé qu’un autre. Et ça tombe bien, Fred est perfectionniste, précis, concis, fiable et sérieux. Les distinctions qui sont les siennes ne viennent que de ses recherches infatigables, comme disait Nietzsche. Seulement ? Pas sûr ; une pointe de talent en plus, le petit germe qui a besoin d’être arrosé. Certains ont besoin de boire, Fred a la féroce envie de parfaire son jeu. Joint à ceci une grande ouverture d’esprit, une curiosité pour les autres, une empathie et une passion pour la religion juive qu’il pousse et dont il fait preuve d’une connaissance approfondie, une certain mysticisme, et vous aurez le tout : un artiste complet qui a soif de créer encore et de développer le travail qu’il a entamé sur deux albums avec Damien Riba, (collaboration dont le troisième opus sort en hiver), et de percer encore davantage du côté de sa créativité personnelle. Lunaire d’allure, avec sa taille et son air de clair lune, ne vous y trompez pas : Frédéric Rovarey joue juste, beau, dansant, mais précis, concis, compté. La liberté, ce n’est pas tant d’avoir des ailes, c’est de savoir s’en servir. Ecoutez sa musique. Le jazz vous emportera.

Bérengère Alfort

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