Franck & Damien : quand un duo de folk songwriters de Bordeaux renoue avec la tradition des chanteurs surfeurs
C’est important, la famille. Se sentir bien, relax, aimé, écouté, au sein d’une communauté de proches qui épouse le même feeling, les mêmes attractions, les mêmes sensations. Celle de Franck & Damien aime et partage le son ambré de la lapsteel, celui, enivrant de la slide, la rondeur de la 6 cordes et la fraîcheur du banjo. On a eu l’occasion de les rencontrer et d’en apprendre un peu plus sur eux et leur univers folk/pop-rock ! Retrouvez-les en concert le 9 novembre à la Bellevilloise.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre rencontre ?
F : Nos chemins se sont croisés en 2013 avec Damien lors d’une scène ouverte, j’ai raté mon dernier bus pour rentrer et il m’a récupéré en stop 2 kilomètres plus loin.
D : J’ai rencontré Franck à une soirée open mic à Bordeaux, après son passage je l’ai félicité d’avoir eu le cran de reprendre du John Mayer, la soirée s’est passée ensuite chacun de son coté, et je suis reparti chez moi vers 2h du matin, triste de pas avoir pensé à prendre ses coordonnées, et sur la route pour retourner chez moi, je vois un grand bonhomme faire du stop sur le trottoir avec sa guitare, c’était Franck qui avait loupé son dernier bus pour rentrer chez lui quelques kilomètres plus loin !
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
F : Ben harper, Needtobreathe, Donavon Frankenreither, Caamp, Sons Of The East et tellement d’autres…
D : Ben Harper, Jack Johnson, Donavon Frankenreiter, Matt Grundy, pour ne citer qu’eux, car il y en a tant !
Est-ce que l’étiquette de “chanteurs surfeurs” vous convient ?
F : Alors je sais que notre musique parle beaucoup à cette communauté de surfeurs mais à titre personnel je ne pratique absolument pas le surf donc ce n’est pas l’étiquette qui me convient, en tout cas pour ma part.
D : Je pratique le bodysurf en loisir, ma compagne surf énormément, notre style de musique plait beaucoup au sein de cette communauté, les sports de glisse en général.
Qu’est-ce qui vous connecte avec cette musique ?
F : Nos influences je pense. On écoute cette musique depuis le début.
D : Déjà le fait qu’on en a toujours plus ou moins écouté, et plus que moins d’ailleurs, j’ai toujours eu du plaisir à écouter et jouer du folk, du blues. Le folk comme le blues est un langage universel.
Comment composez-vous les morceaux ? Les textes inspirent la mélodie ou le contraire…
F : Cela dépend des fois, je pense entre le 1er album et Juniper Road avoir expérimenté toutes les formes pour arriver à un morceau. Et il n’y a pas une meilleure que d’autre, selon moi ça dépend du mood, de la période et de ce que l’on a à dire…
D : Ça dépend, parfois l’inspiration vient rapidement et en abondance comme pour California, la mélodie est venue rapidement, parfois il s’agit de thème plus personnel et dur, comme Another Way, j’avais le thème, la structure, la mélodie, mais ça m’a pris du temps pour poser les mots, notre ami William Dowling m’a aidé sur ce coup-là !
Est-ce que l’on peut parler d’une scène musicale à Bordeaux ?
F : Bien sûr, comme dans toutes grandes villes je pense.
D : Comme partout et de plus en plus, on se rend compte avec le développement des réseaux sociaux que la musique est partout !! Après, Bordeaux reste une ville où il y a toujours eu de la musique, c’est ancré dans la ville, il n’y a pas un soir ou il n’y a pas un concert apart, ou même un open mic… !!
Avec ce nouvel album, quelles sont vos espérances ou ambitions ?
F : Toucher plus de monde, élargir notre fan base, jouer en dehors de notre situation géographique actuelle et pérenniser le groupe.
D : Pouvoir toucher un plus grand public, et pourquoi pas, qu’une radio nationale puisse s’intéresser à l’un de nos titres et enfin sortir de tous ces sons ultra formatés qu’on entend en boucle. Aussi de pouvoir pérenniser le projet sur du moyen/long terme, pouvoir tourner partout en France, et même ailleurs, afin de jouer nos morceaux dans le plus d’endroits possible.
Vous avez joué en ouverture de Ben Harper au festival Blues Cognac Passion en 2022. Quel souvenir en gardez-vous ?
F : C’est à l’heure actuelle notre plus grosse scène avec le duo, en plus sur un festival mythique, juste avant notre plus grosse influence commune avec Damien. C’était donc incroyable !
D : Sans doute pour moi le show le plus émotionnellement fort, ce n’est pas tous les artistes qui peuvent avoir la chance d’ouvrir pour leur principale influence, leur idole. Entendre plus de 7 000 personnes chanter Raise Your Voice, Ben Harper nous remerciant à la fin de son set d’avoir ouvert la soirée pour lui…
Vous vous êtes distingués avec une reprise du mythique Sympathy for the Devil des Rolling Stones qui sonne vraiment très bien. Quel est le truc pour bien réussir une reprise ?
F : Faire une reprise qui ne sonne pas tout à fait comme l’originale mais qui respecte ses codes n’est pas si simple. Finalement cela s’apparente un peu à un travail de composition finalement. Il n’y a pas vraiment de recette pour ça. Chacun.e doit y aller avec sa sensibilité.
D : Surtout ne pas essayer de copier l’originale, seuls les Stones savent faire les Stones ! Mais plutôt jouer avec le morceau, l’adapter à notre style, c’est ce que l’on fait avec les reprises que l’on joue. C’est là qu’on s’amuse le plus et ça se ressent au niveau du public aussi.
Quelles sont les disques que vous écoutez en ce moment ?
F : Drew Holcomb, Needtobreathe, Chris Stapleton, Sons Of The East…
D : Caamp, Lavender Girl, Ben Harper, Wide Open Light, le dernier live de Donavon Frankrenreiter avec G.Love. J’ai reçu aussi quelques vinyles de Ziggy Alberts, Ocie Elliot. Et toujours un peu de Jack Johnson par ci par là.
Rendez-vous à la Bellevilloise le 9 novembre pour découvrir ce duo !
Entrée gratuite sur réservation.
Propos recueillis par Juliette Labati
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