FORM : “Le mot d’ordre sur cet EP, c’est le Liban”
FORM est le résultat de la personnalité créative, expressive et singulière d’Hausmane et des productions musicales d’Aksel et d’Adrien. Le 10 décembre dernier, FORM a présenté Amal, un EP de 4 titres qui rend hommage au peuple libanais et qui met en lumière la période historique que traverse le pays.
Pouvez-vous vous présenter ?
Hausmane : On s’appelle FORM, le groupe est composé de trois membres : Adrien, Aksel et moi. En live je suis chanteur, Adrien est au clavier et fait un peu de mix et de production, Aksel est aux percussions. Quand on travaille en studio, tout le monde fait tout. On fait de l’électro-pop en anglais. Ça fait longtemps qu’on fait de la musique ensemble mais ça fait environ deux ans qu’on est sur un project concret. On a sorti trois EPs chez Nowadays.
Votre dernier EP a rencontré un grand succès, vous étiez d’ailleurs finalistes du Prix Société Pernod Ricard France Live Music. Cela a-t-il eu un impact sur votre manière de travailler ?
Hausmane : Ça nous a apporté plus de confiance, on ne se bride plus. Sur le précédent EP, on a eu l’impression de faire quelque chose de très différent : on a fait un feat en espagnol avec La Chica, un autre avec un rappeur, mais au final on s’est rendu compte que c’était très homogène. On s’est un peu libéré de tout ça. Maintenant si on a envie de faire une balade piano-voix ou une grosse prod, on le fait.
Le contexte politico-économique et la récente explosion survenue en août dernier au Liban semblent être des catalyseurs de la création de cet EP. Est-ce le cas?
Hausmane : Le mot d’ordre sur cet EP, c’est le Liban. Depuis deux ans, j’ai une reconnexion très forte avec mon pays d’origine. Ça fait quatre ans que je n’y suis pas allé et ça a commencé a me manquer. Depuis octobre 2019 la révolution a débuté, la population est dans la rue en train de se battre pour ses droits. Et puis, il y a eu l’explosion. Naturellement, j’ai eu besoin d’en parler. Mais en tant que franco-libanais, je ne me sentais pas 100% légitime pour évoquer ce sujet car je n’y étais pas. L’idée était de laisser un peu la parole à des artistes libanais. On en a également profité pour explorer les sonorités orientales.
Comment est venue l’idée de la vidéo Came Out Here?
Hausmane : Le but était de réussir à connecter tous les contacts que j’ai au Liban. On voulait quelque chose de simple. Mon amie Yasmina y habite, elle a été très importante pour moi pendant toute la période de crise. Elle a pris des photos et très naturellement, je lui ai proposé de tourner une vidéo pour montrer comment elle perçoit Beyrouth aujourd’hui. Came Out Here exprime aussi le sentiment de quelqu’un qui retourne dans son cocon.
L’EP se termine sur le titre Thawra, qui signifie “révolution”. Pourquoi avoir choisi ce nom?
Hausmane : À la base on voulait appeler l’EP comme ça, et puis on est passé par plein de chemins différents. On a eu une vraie équipe basée au Liban qui nous a aidés sur l’EP. Plus on parlait, plus ils nous montraient que le message de fond pouvait s’interpréter de diverses manières. On veut faire passer un message d’espoir tout en gardant l’aspect de révolution parce que c’est ce qui se passe actuellement là bas et il faut que ça continue. Ce sera un long combat, même si il y a une énergie folle.
Vous êtes très impliqués dans le développement du projet culturel du Musée Sauvage à Argenteuil. Pouvez-vous nous en parler?
Hausmane : On a tous les trois grandi dans le Val-d’Oise. Mon grand frère est à l’initiative de ce lieu. On avait déjà eu l’idée d’un lieu à vocation pluridisciplinaire avec Adrien et mon frère mais c’était un lieu privé, ce n’était pas du tout le même concept. Après ça, on a eu l’envie de réouvrir un spot. On a trouvé ce lieu à Argenteuil, c’était un musée abandonné depuis 10 ans. On a rencontré les associations de la ville car il y a un énorme système associatif à Argenteuil. L’idée était de rassembler tous ces gens-là, d’unir les forces et de trouver ce qu’on pouvait faire de cet endroit très spacieux. C’est devenu un lieu de partage, d’échange, de connaissance. Nous sommes plus accès sur l’art, on fait de la programmation musicale, des ateliers MAO (ndlr : musique assistée par ordinateur)… mais il y a aussi des cours de menuiserie et de réparation de vélo, par exemple. On prête aussi la salle très ponctuellement.
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Propos recueillis par Laurine Kati
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