Focus sur Spirituals, le dernier album de Santigold
En septembre dernier, la chanteuse américaine Santigold, de son vrai nom Santi White, dévoilait un nouvel album intitulé Spirituals. En 2008, l’artiste avait déjà marqué les esprits avec son mix unique de rock indé, électro, RnB et hip hop, L.E.S Artistes. Zoom désormais sur ce quatrième album et ce qu’il nous dévoile de la chanteuse.
Le premier album de Santigold, Santogold, était effectivement emprunt de rock et d’électro. Son deuxième album, Master of My Make-Believe, était beaucoup plus pop, fragmenté de reggae, dub et new wave. L’artiste s’affirme encore davantage dans cette musique pop et groove avec son troisième album 99 Cents, sorti en 2016. Elle y dénonce l’humain comme pur produit de consommation.
Deux ans plus tard, elle produit I Don’t Want : The Gold Fire Sessions, une mixtape joyeuse, dansante, libérée. En ressort notamment le tube emprunt de l’univers de l’artiste, Run the Road. On le voit même synchronisé à l’image dans la saison 1 de la série Euphoria!
Aujourd’hui, Santigold est reconnue à l’international pour sa musique alternative, singulière et qui ne cesse de nous surprendre.
Désormais âgée de 45 ans, l’artiste est revenue sur le devant de la scène en septembre dernier avec Spirituals, un album bien plus intime et personnel. Toujours en quête d’expérimentation, Santigold souhaite y capturer le sentiment de survivre dans le monde moderne, à travers un retour à la spiritualité. Lors du confinement de 2020, elle fait donc appel à un panel de producteurs et contributeurs, à l’instar de Rostam, Boys Noize, Dre Skull, P2J, Nick Zinner, Jake One, Illangelo, Doc McKinney, Psymun, Ricky Blaze, Lido, Ryan Olson ou encore Ray Brady.
Écoutez l’album Spirituals et vous comprendrez le message d’espoir qui s’en dégage, face aux méfaits de la vie et de la société moderne. Les thèmes de la transformation, du changement et de la transcendance par la spiritualité y sont vocalisés.
Santigold renoue ainsi avec la spiritualité pour sortir de sa dépression. En effet, la chanteuse a vécu une période sombre, en partie causée par la crise sanitaire, placée sous le signe du syndrome de la page blanche. Cela est parfaitement abordé dans les titres My Horror et Nothing qui ouvrent l’album. Dans ces mélodies, Santigold évoque les démons et le vide intérieur qui s’accrochent à elle depuis un certain temps. Elle s’inspire du Negro Spirituals, musique vocale et sacrée née chez les esclaves noirs des États-Unis au XIXe siècle, à l’origine du gospel.
Avec High Priestess et Ushers of The New World, elle fait danser ses esprits obscurs en les teintant de couleurs tropicales, ajoutant finalement du relief à cet univers en noir et blanc.
Puis avec No Paradise et Ain’t Ready, Santigold ne s’appuie plus sur la survie mais se dirige plutôt vers la vie.
Avec ce quatrième album, Santigold témoigne en définitive de son histoire personnelle et nous invite à embrasser cette spiritualité, meilleure arme pour surmontes les difficultés et l’adversité.
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