Faye Valentine : « la scène, l’apogée de notre projet »
Après plusieurs concerts à Paris, le jeune groupe de rock Faye Valentine s’apprête à sortir son premier EP. Avant de monter sur la scène du Festival Achromatique, le 12 janvier, Nicolas, William et Julien nous ont parlé de leurs influences, de leur rapport au live et de la scène rock actuelle.
Avec un nom venu tout droit d’un dessin animé japonais (Cowboy Bebop, pour les initiés), Faye Valentine entend exprimer son goût pour les contrastes et son éclectisme. D’emblée, il faut rappeler la diversité de ses inspirations : du jazz de Billie Holiday au rock acerbe des Arctic Monkeys (des débuts), des Strokes à King Krule, le groupe musical se positionne sur une jeune scène rock en quête incessante d’hybridation.
Vous vous considériez comme un groupe relevant du dreamrock. Or, vos récentes évolutions font qu’aujourd’hui vous vous rapprochez de l’artrock. Pouvez-vous nous expliquer ce changement ?
William : « on a toujours été amené à se chercher, à évoluer. À l’époque, on se définissait comme un groupe de dreamrock car on composait des ambiances planantes ; on souhaitait accentuer le contraste entre le rock dynamique et aérien. Maintenant, on se retrouve dans le artrock, ce courant, né dans les années 1960, d’un mélange entre le jazz, le psychédélique ou la musique savante, dont le grand représentant est Radiohead. Toute une culture en a découlé. Mais on aime puiser dans différents courants, dans tous les domaines artistiques pour créer un univers bien à nous. »
On remarque aujourd’hui qu’il y a une volonté, de la part des jeunes groupes, de créer une identité forte, d’imposer un univers qui lui est propre. Avez-vous la volonté d’en créer un pour Faye Valentine ?
William : « créer une atmosphère permet au spectateur de mieux comprendre nos intentions. On aime accompagner notre musique de textes, de visuels… »
Vous avez toujours travaillé en groupe, comment ça se passe le processus d’écriture et de composition ?
Julien : « Nicolas écrit les textes mais on compose ensemble. Chacun a ses propositions. Dès qu’une idée émerge, on en discute et on la fait grandir ensemble. On procède étape par étape, comme une construction. »
William : « on n’essaie pas de trouver des compromis. On va jusqu’au bout de chaque idée. L’essentiel : faire un truc qui nous plaît au maximum. »
Nicolas : « c’est notre côté “libre” ».
Vous pouvez nous parler de votre premier EP à paraître ?
Nicolas : « on a enregistré ce premier EP entre Nice, d’où l’on vient, et Paris, où il est en cours de mixage. Notre volonté, c’est de planter le décor, de présenter une première facette de ce que l’on fait. Celui-ci est assez costaud et contiendra trois pistes. Mais comme on évolue sans cesse, le prochain sera sans doute différent. »
William : « on compose principalement pour du live mais on ajuste pour l’enregistrement en studio. »
Julien : « on envisage aussi des collabs avec des artistes graphiques pour un clip ou un live. »
Vous avez une relation particulière avec le live…
Julien : « la scène, c’est l’endroit où notre univers prend forme, c’est l’apogée de notre projet. »
Nicolas : « quand on est sur scène, si j’ai envie de faire une roulade je vais la faire ; si j’ai envie de jeter ma gratte en coulisse je vais le faire. C’est un moment où le ressenti compte plus que tout. »
Les structures de vos morceaux sortent de l’ordinaire, ils sont longs et ne respectent pas forcément le schéma couplet-refrain-couplet. Pourquoi ce parti pris ?
Nicolas : « Soft Words dure 8 minutes en effet. Le texte est aussi très important, car il a pour but de raconter des histoires, comme des mini-films. On n’est jamais passé par la case reprise et on n’avait pas de base définie, pas de modèle. On se fait donc plaisir sur la structure, on ne veut pas se mettre de barrières et ne pas se cantonner à la structure classique. En tant que guitariste, je travaille aussi sur des styles différents comme le jazz, le rock, le punk. C’est aussi pour cela que l’on retrouve certains refrains new wave. »
Vous le voyez comment, le rock actuel ?
William : « le rock était une scène bien définie pendant les années 1970. Aujourd’hui, je trouve qu’il y a beaucoup plus de diversité : rock jazz, expérimental… »
Nicolas : « le rock n’est pas mort ! »
Retrouvez le nouveau morceau de Faye Valentine, Harbor Flames
Le groupe se produira à Paris courant février, pour les futures dates nous vous invitons à consulter leur page Facebook.
Propos recueillis par Hugo Paluch
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