Eddy de Pretto à l’Olympia : succès mérité
Pour le plus grand bonheur de ses fans, Eddy de Pretto enchaîne les concerts. Ce mardi 6 novembre, il s’est produit à l’Olympia. Récit de ce moment de grâce.
Depuis un an, son nom est sur toutes les lèvres. Il séduit les foules grâce à ses textes éloquents et ses instrus entêtantes. Avec ses titres puissants, l’ancien jeune de banlieue incarne cette génération qui s’acharne à être elle-même et à remettre les codes en question.
Sincérité et originalité des thèmes
Vêtu de ses habituels bonnet noir et sweat-shirt à capuche, Eddy de Pretto a entamé le concert avec Musique basse, se mettant le public dans la poche dès la première syllabe.
Ensuite, l’artiste a enchaîné, dans un savant équilibre, instants de douceur et titres dansants, à l’instar de Normal. En racontant son histoire personnelle dans Kid, il évoque cette « virilité abusive » que la société impose inconsciemment aux hommes. Lorsqu’il entame Mamère, chanson qui fait frissonner, le silence s’impose dans la salle. Tout le monde reste pendu aux lèvres du jeune homme qui chante ses défaillances émotionnelles liées à la froideur de sa mère. Par l’intermédiaire de Beaulieue, il déclare son amour pour sa banlieue natale qui l’a vu se construire.
Entre chanson française et rap, le jeune homme s’est bel et bien construit une identité, parfaitement retranscrite dans son album CURE. Ainsi, ces chansons résolument modernes, questionnent des sujets personnels. Néanmoins, elles touchent beaucoup grâce à sa sincérité et son talent.
Une mise en scène léchée
Décor presque apocalyptique, éclairages soignés… Accompagné de son batteur Johnny, les deux jeunes hommes ont offert, pendant plus d’une heure, un show d’une qualité dépassant toutes les attentes. Un troisième acteur est présent : son Iphone, outil indispensable avec lequel il lance les chansons. Tour à tour immobile sous un faisceau lumineux, se défoulant sur scène ou encore accroupi en cohésion avec son public, Eddy de Pretto est remarquablement mis en scène.
Enfin, l’attitude nonchalante du kid séduit. Tout comme sa danse libérée, sublimée par les jeux de lumières précis et originaux. Vraiment, Eddy de Pretto sait nous embarquer et mettre des mots sur nos maux.
Agathe Pinet
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...