Don Giovanni de Mozart en 3D à la Géode
On nous l’avait annoncé comme une révolution visuelle et sonore, le résultat n’a malheureusement pas été à la hauteur des espérances. Alors que l’on a pu tout de même bénéficier d’une qualité sonore très appréciable, l’image 3D a encore quelques progrès à faire pour vraiment nous impressionner.
Ce projet est le fruit de plusieurs associations de spécialistes des nouvelles technologies dont les Orange Labs de Rennes et Lannion et le pôle de compétitivité Images & Réseaux. L’objectif était en première mondiale d’offrir au public un spectacle grandeur nature et de l’immerger dans une salle d’opéra comme s’il y était présent.
La salle de La Géode est impressionnante. Son aspect ovale, ses dispositifs sonores et son écran géant en font l’une des salles les plus attractivess d’Europe. Et pourtant, elle est l’une des causes majeures de notre déception. Après la remise des fameuses lunettes 3D, le public a attendu quelques instants avant de pouvoir entendre résonner à travers la salle la fameuse ouverture de Don Giovanni. La captation sonore en HOA (High Order Ambisonics) est sans conteste une réussite, mais est contrebalancée par la mauvaise transmission des images et des couleurs. La preuve en est qu’il fallait par moments enlever ses lunettes pour mieux voir l’écran et les personnages. Il faut aussi préciser que l’architecture ovale de la salle n’est pas adéquate pour un tel projet. Comment voulez-vous que la 3D fonctionne avec un écran courbé et une mauvaise qualité d’images ? Même en se plaçant au milieu de la salle et face à l’écran, la déception était présente.
Mais si nous sommes si dubitatifs, c’est aussi pour une autre raison. Pourquoi en effet avoir choisi une mise en scène pareille pour un tel projet ? Il semble que l’on ne se soit pas vraiment intéressé à l’œuvre de Mozart et que l’on ait choisi cet Opéra juste pour sa renommée. L’absence de vraie mise en scène, d’un manque évident de décors et de chanteurs mais aussi les changements constants de jeux de lumières et cette impression de maquette, pseudo Comedia del arte, sont autant de raisons qui ont conduit à notre déception. Il semble que l’on a tout simplement oublié un aspect majeur qui est le fond et non la forme de l’expérience.
Même si la qualité était meilleure au second acte, il suffisait de voir la salle qui s’est à moitié vidée pour se rendre compte que l’expérience parisienne n’a pas atteint ses objectifs. Cependant, il faut rappeler que nous sommes aux prémices de ce nouveau système et que de nouvelles projections seront organisées dans l’avenir. N’enlevons pas à César ce qui est à César et reconnaissons le bon travail qui a été effectué sur le son. Quant à l’image, il nous faudra certainement encore attendre un peu plus pour que l’on assiste à un vrai spectacle en 3 dimensions.
Une mauvaise adéquation entre le lieu de projection ainsi qu’une absence totale de mise en scène et de clarté visuelle ont malheureusement rendu décevante cette expérience dont on attendait beaucoup. Heureusement que l’excellente captation sonore a tout de même eu le mérite de nous impressionner. Mais pour l’Opéra en 3D, il faudra encore un peu attendre, sans toutefois désespérer heureusement.
Edouard Brane –
Pour plus d’informations:
http://www.images-et-reseaux.com/upload/actualite/fichier/303fichier1.pdf
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