0 Shares 2113 Views

Contes d’Hoffmann – Opéra Bastille

9 septembre 2012
2113 Vues
5555_-DSC1285

Robert Carsen est à l’honneur cette première semaine de septembre à l’Opéra de Paris et débute la saison avec Offenbach et Strauss. La mise en scène des Contes d’Hoffmann immisce le spectateur dans la mise en abyme même de l’opéra. Ce fil d’Ariane tissera un lien entre les trois tableaux de cette oeuvre de registre fantastique. Aussi le metteur en scène fait-il attendre la diva de Don Giovanni par Hoffmann dans les coulisses de l’opéra au premier acte. On notera qu’au second tableau, la scène sur deux niveaux, illustre la fosse et  la scène où apparaît la cantatrice. Enfin, au troisième acte, les sièges de la salle de théâtre meublent le repaire de la courtisane Giuletta dans lequel les décors et costumes rouge incarnat de Michael Lévine créent une ambiance lascive.

5556_-DSC1411Le ténor Stefano Secco, rôle-titre, superbe de sincérité, bouleverse. Il incarne avec ardeur autant la force de jeunesse du jeune romantique que l’homme déchiré, vieilli prématurément par les plaisirs décadents. La chanson de Kleinzach est très réussie dans l’allégresse chorégraphie du choeur enjoué, accompagnée par deux chanteurs issus de l’atelier lyrique. mais le clou du premier tableau est l’apparition de Jane Archibald véritable « bombe » à retardement. Le décalage burlesque fonctionne magnifiquement : brutalité de sa gestuelle mécanique,  virtuosité de soprano,  dérèglement de la poupée qui s’affranchit de ses concepteurs déjantés et aveuglement amoureux du jeune homme transi. Ce véritable feu d’artifice déchaîne des salves d’applaudissement et l’enthousiasme le public. Le deuxième tableau paraît plus long, moins prenant malgré la magnifique voix d’Ana Maria Martinez d’Antonia, fiévreuse et les duos magnifiques. Soulignons la très grande puissance tragique du trio F.Ferrari, S.Secco et de la basse Jean-Philippe Lafont, très applaudie. Enfin, Sophie Koch en Giuletta, femme fatale et damnée, est magistrale. Kate Aldrich est très convaincante en muse du poète et Franck Ferrari crée une inquiétante figure récurrente et renouvelée du diable à chaque tableau.

Les Contes d’Hoffmann

Opéra en 3 actes, un prologue et un épilogue de Jacques Offenbach (1881)
Livret de Barbier et Carré

Direction musicale Tomas Netopil
Mise en scène Robert Carsen

Avec Jane Archibald (Olympia), Sophie Koch (Giulietta), Ana Maria Martinez (Antonia), Kate Aldrich (La Muse, Nicklausse), Qiu Lin Zhang (une voix), Stefano Secco (Hoffmann), Fabrice Dalis (Spalanzani), Cyrille Dubois (Nathanaël), Jean-Philippe Lafont (Luther, Crespel), Eric Huchet Andrès (Cochenille, Pitichinaccio, Frantz), Franck Ferrari (Lindorf, Coppélius, Dapertutto), Miracle
Damien Pass (Hermann), Michal Partyka (Schlemil) et Schlemil Michal (Partyka) 

Chœur et orchestre de l’Opéra National de Paris

Décors et costumes : Michael Levine // Lumières : Jean Kalman // Mouvements chorégraphiques : Philippe Giraudeau // Chef du chœur : Patrick Marie Aubert

Tarifs : 5€, 15€, 35€, 70€, 90€, 115€, 135€, 155€, 180€

Opéra Bastille
Métro : Bastille

www.operadeparis.fr

[Crédit : Opéra national de Paris/ Ian Patrick]
 

Articles liés

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
Agenda
200 vues

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo

La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Musique
1191 vues

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy

Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Agenda
128 vues

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo

Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...