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Atelier lyrique de l’Opéra de Paris – Palais Garnier

14 février 2011
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En 2005, Gérard Mortier, ancien directeur de l’Opéra de Paris, décide de doter son institution d’un Atelier Lyrique. Sa mission principale est de former les prochains chanteurs de demain. Pendant deux ans, seize solistes travailleront de chair et de sang pour s’imposer comme la relève. En ce vendredi 11 février 2011, le Palais Garnier s’ouvre donc naturellement de nouveau à eux après avoir proposé l’année dernière un concert dédié aux œuvres de Tchaïkovski, Berlioz et Poulenc.

 

Ne pensez pas que ces artistes ne soient pourtant jamais montés sur scène auparavant. Chacun d’entre eux a déjà commencé à fouler certaines maisons de répertoire dans des rôles secondaires et de premier plan. Les solistes de l’Atelier lyrique sont par déduction en territoire connu. Le concert au Palais Garnier est venu le confirmer dans ce programme en 3 actes où se sont côtoyés le bel canto rossinien suivi du romantisme français avant de se conclure par le classicisme mozartien.

 

Du côté des femmes

 

Une révélation avant tout : la Chinoise Chenxing Yuan impressionne dans la gavotte de Manon de Jules Massenet où sa voix a su atteindre des aigus d’une belle intensité. Marianne Crebassa apporte une douce dose de rêverie et de sincérité dans l’air « Connais-tu le pays » tiré du Mignon d’Ambroise Thomas. On reste plus réservé par Zoe Nicolaidou avec son Padre, germani, addio de l’Idomeneo de Mozart. Si sa voix demeure claire et précise, la conviction manque ainsi qu’une présence scénique marquée par des bras ballants. L’inverse de Carol Garcia qui s’amuse autant en Angelina dans le final de La Cenerentola de Rossini que dans le trio « Ah, qual copo inaspettato » du Barbier de Séville du même Rossini. Enfin, Alisa Kolosova semble plus à l’aise dans le genre seria que buffa, du moins chez Rossini quand elle passe de Semiramide à l’Italienne à Alger.

 

Du côté des hommes

 

Trois barytons remportent la mise : le Figaro de Florian Sempey est l’une des plus belles surprises de la soirée. Il réussit à allier confiance vocale et précision scénique qui vont de paire chez Rossini. A ses côtés, le baryton Alexandre Duhamel semble plus à l’aise dans le répertoire français avec Bizet. On sent toutefois qu’il éprouve du bonheur à chanter Rossini lors du duo Ai caprici della sorte de l’Italienne à Alger. Nul doute qu’il faudra suivre de près ces deux talents. Enfin, Damien Pass incarne un Leporello légèrement caricatural dans l’air du catalogue de Don Giovanni mais convainc toutefois. Petite déception pour le ténor argentin Manuel Nunez Camelino qui manque de précision même si l’envie est là. Même remarque pour Michal Partyka qui dans l’air du Conte des Noces de Figaro manque de férocité.

 

L’orchestre de l’Opéra de Paris sur scène s’en donne à cœur joie bien qu’on pourrait lui reprocher d’accentuer parfois trop son orchestration au détriment de certaines voix. Terminer la soirée par le final des Noces de Figaro est une judicieuse idée et prouve que l’Atelier Lyrique demeure une troupe soudée habité par la passion. Prochain rendez-vous : L’heure espagnole de Maurice Ravel le 25 mars suivi de Gluck avec Orphée et Euridyce en mai prochain.

 

Edouard Brane

 

 

Atelier lyrique de l’Opéra de Paris

 

Vendredi 11 février 2011 à 20h

Tarifs : 50€ 40€ 25€ 20€ 12€ 8€

Informations et réservations : 08 92 89 90 90 (0,337€ la minute)

 

Palais Garnier

Place de l’Opéra

75009 Paris

 

www.operadeparis.fr

 

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