Cinelli Brothers, le nouveau jukebox anglais
Rencontre avec Cinelli Brothers à l’occasion de leur tournée française.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ensemble ?
Marco : Je pense que tout musicien un peu ambitieux veut faire de la musique avec d’autres personnes. Il essaie, il essaie, il change les membres de son groupe jusqu’à ce qu’il trouve la bonne formule. Quand on joue tout le temps avec les mêmes personnes, le groupe commence à développer quelque chose d’unique.
Quels sont vos artistes de référence ? Ceux qui vous ont influencés ?
Dans un ordre aléatoire B.B. King, Little Walter, Al Green, The Band, The Beatles, Stevie Wonder, Rory Gallagher, James Brown, Jimi Hendrix, Cream, Jeff Beck, Ray Charles, T-Bone Walker, Chuck Berry, Dr John et les Rolling Stones.
Votre musique est un véritable creuset d’influences : soul, blues, rock, pop. Comment définissez-vous votre musique ?
Pour nous, cela sonne toujours comme du blues ou de la soul… on va dire que l’on fait du Soul Blues… !!!
Comment composez-vous vos chansons ? Est-ce la musique qui arrive en premier ou les paroles ?
Nous n’avons pas de méthode définie pour composer. Cela change tout le temps. Je peux dire pour l’instant que la seule méthode que nous n’avons pas encore expérimentée est l’aide de l’IA. Pour le reste, parfois on écrit de la musique sur les paroles et parfois des paroles sur la musique. Parfois c’est très rapide et amusant, mais d’autres fois c’est long et douloureux.
Votre musique a une énergie très spontanée. L’improvisation a-t-elle une place importante dans votre manière de travailler ?
Oui, il est vital que nous continuions à nous réinventer à chaque concert. Il y a quelque chose qui doit changer tout le temps, car si on est le premier surpris par un imprévu qui se passe sur scène, l’improvisation est plus crédible. Quand quelque chose arrive, qu’il est improvisé et qu’il s’avère que ça sonne bien, nous et le public sommes émerveillés.
Vous avez une très bonne réputation en live. Quelle est la clé pour transcender la musique sur scène ?
J’aime toujours penser que le seul moment de ma vie où je me déconnecte de tout, c’est sur scène.
Être sur scène est intemporel, mais aussi sans espace. Le rôle quotidien est inversé, on entre dans un vide où il suffit de méditer sur la musique. On ouvre nos sens, tout est dilaté.
Je ferme les yeux et entre pleinement dans cette nouvelle dimension. Je vis mon alter ego.
Si vous le faites bien, les gens voudront peut-être y être transportés. Mais attention ! Il ne faut pas les forcer à le faire. Ils doivent rester curieux et se laisser lentement capturer par le tourbillon. C’est pourquoi il est également important qu’un spectacle ne soit pas trop court. Il y a une durée minimum pour que les gens puissent entrer dans l’énergie du spectacle.
Vous avez enregistré ce nouvel album à Woodstock. Pourriez-vous nous parler un peu de ce choix ?
Ce n’était pas notre premier choix. C’est arrivé de façon inattendue, mais pas involontairement. Nous voulions d’abord enregistrer à la Nouvelle-Orléans. Puis nous avons rencontré ce producteur qui voulait faire un disque avec nous, Rich Pagano. Il est originaire de Woodstock. Il nous a proposé d’y aller pour enregistrer un album. Il nous a présenté cet incroyable studio, l’Applehead. De nombreux artistes célèbres y ont enregistré.
Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la pochette de cet album ?
Il y a deux symboles sur la pochette de notre nouvel album.
Le plus évident est le paon. Qu’est-ce que le paon a à voir avec nous ?
Le paon est un oiseau qui ne peut pas voler. Il n’est pas très “fonctionnel”, au sens traditionnel du terme, mais lorsqu’il déploie la queue, il est majestueux. Beau. Peut-être redécouvrirez-vous dans sa beauté son rôle dans le monde. J’aime faire cette analogie avec la musique que nous faisons. Pas vraiment nouveau, un peu dépassé pour certains, pas vraiment nécessaire à l’humanité, surtout à l’ère moderne. Mais une fois que nous avons la chance de le jouer devant le public, les gens redécouvrent sa beauté et son importance intemporelles.
Le deuxième symbole est la pyrite. La pyrite est un minéral qui ressemble presque exactement à l’or mais c’est un morceau de pierre sans valeur. J’aime associer le dynamisme d’un groupe qui aspire à devenir un groupe légendaire, avoir des moments où il s’en rapproche si près que pour certaines oreilles, cela ressemble à un groupe légendaire. L’ambition et le dynamisme ont été les traits les plus importants de la création. de ce projet.
Vous avez beaucoup de concerts en France. Avez-vous une relation particulière avec notre pays ?
Stephen Giry est né et a grandi en France, donc 1/4 du groupe a un ADN français. Le reste d’entre nous adore aller jouer en France. La France est un grand pays, parfois très différent d’une région à l’autre. Les gens nous accueillent toujours de la manière la plus conviviale. Personnellement, j’aime aller en France, voir de vieux amis et parler français (je parle couramment le français d’ailleurs ! – J’ai vécu quatre ans à Paris)
Avec ce nouvel album quelles sont vos ambitions ?
Nous serions ravis de vendre toutes les copies des CD et vinyles.
C’est aussi le premier album que nous diffusons dans le monde via le marché numérique. Nous espérons que de nombreuses radios diffuseront notre musique et que nous pourrons accroître notre base de fans de manière exponentielle !
Retrouvez Cinelli Brothers le 16 mai 2024 au Jazz Club Étoile et en tournée dans toute la France.
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