Charlotte Dipanda
La chanteuse camerounaise Charlotte Dipanda est née à Yaoundé, où très tôt elle se découvre une passion pour la musique transmise par sa famille instrumentiste. De son enfance au pays, elle garde les influences de Toto Guillaume et Bebe Manga. La jeune femme nous livre en toute intimité les récits de sa jeunesse, des débuts prometteurs dans les cabarets de Douala, aux rencontres marquantes qui ont jalonné sa carrière. Une artiste sympathique et naturelle à la voix hors du commun.
Les débuts au Cameroun Charlotte décide très tôt que la musique sera au centre de sa vie et c’est sans hésitation qu’à l’âge de 15 ans elle alterne école le jour et concert au cabaret le soir. « La musique c’est une passion et c’est une petite voix intérieure qui m’a poussé à percer ». Lors de la fête de la musique à Douala en 2000, la capitale économique du Cameroun, elle rencontre plusieurs groupes et notamment des jeunes rappeurs à la recherche d’une chanteuse. Avec eux, elle participe au Concours musique de Douala organisé par les brasseries du Cameroun. Le groupe gagne et lui permet de débuter dans les cabarets de la ville. S’en suit sa rencontre avec Jeannot Hens, ami des rappeurs, avec qui elle enregistre son premier album. Celui-ci sort en 2001 sobrement appelé Jeannot Hens et Charlotte Dipanda. Le succès est immédiat et la révèle au public camerounais qui depuis ne l’oubliera plus. Pourtant, Charlotte ne se laisse pas griser puisque entre-temps elle a rencontré le chanteur congolais Lokua Kenza qui l’a choisi comme choriste pour participer à ses deux concerts prévus à Yaoundé et à Douala. Forte de cette nouvelle expérience, la chanteuse se laisse convaincre par son nouveau mentor de partir tenter l’aventure en France.
L’album tout juste sorti, Charlotte, à peine âgée de 16 ans, s’installe à Paris où elle s’inscrit à l’école de musique. Lokua Kenza la recommande à Papa Wemba, pour qui il réalise et produit l’album, Charlotte devient sa choriste et enregistre même un duo avec lui. Dès lors, Charlotte prend contact avec des gens du milieu. « C’est un vrai apprentissage où je n’ai pas le temps de me poser de question ! » Tout va très vite, tour à tour choriste de Manu Dibango puis de Rokia Traoré, Charlotte Dipanda intègre la Chorale Gospel pour 100 voix, « je suis très croyante et cette chorale de gospel représentait vraiment pour moi quelque chose de magique. » Pourtant Charlotte veut chanter seule et assumer ce qu’elle dit, « même si pendant longtemps accompagner les plus grands était mon seul objectif, à présent je veux défendre mes idées et ne plus me cacher derrière quelqu’un». La famille, l’amour et la vie sont les thèmes de prédilections de son premier album solo Mispa sorti le 25 mai 2009 dans les bacs. La chanteuse revient également sur son concert à la Cigale le 14 mai 2009 où elle a fait la première partie d’Ana Moura, grande chanteuse portugaise de fado, « c’était extraordinaire, exaltant, Prince était même présent ! ». Charlotte est lucide sur son parcours béni de Dieu comme elle aime à le dire. « J’ai la chance de pouvoir choisir les gens avec qui je veux travailler, je connais leur touche personnelle et je sais que tel musicien m’apportera telle couleur, ça m’est égal qu’il soit connu ou très talentueux, ce qui m’importe c’est le feeling que j’ai avec lui. » Aujourd’hui, même si elle remplit le palais des Congrès de Yaoundé et est considérée comme une véritable star dans son pays, elle garde les pieds sur terre et attend les réactions du public français. Charlotte a soif de connaissances, elle se considère elle-même « comme une chanteuse d’origine camerounaise mais avant tout du monde ». Avec une curiosité culturelle insatiable, elle projette déjà de peut-être partir en Angleterre. Charlotte Dipanda est donc quelqu’un de simple, talentueux et très décidée qui on l’espère va faire beaucoup parler d’elle.
Les gens, la bonté humaine
L’intolérance
Ma rencontre avec Lokua Kenza sans hésiter
La nature, le bruit de l’eau
Rencontrer des personnes insolites, partager la culture du Cameroun et faire découvrir sa richesse à un maximum de personnes. Propos recueillis par Morgane Guimier
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