Césaria Évora : la voix de Cap-Vert
Le Cap-Vert est une nation-archipel en Afrique : nation aux influences multiples, ancienne colonie portugaise et pays d’Afrique de l’Ouest, sa musique en est profondément marquée. Sa plus grande représentante en est le profond reflet, Cesária Évora.
Sodade
Née dans une famille de musiciens, Cesária Évora grandit dans une colonie européenne. Son père joue de plusieurs instruments aux origines diverses et son enfance est marquée par la mort de celui- ci alors qu’elle n’avait que sept ans. Elle entre alors dans un orphelinat. Là, elle apprend la chanson, elle grandit et se fait un petit nom dans sa ville.
Petit Pays
Après l’indépendance, le Cap-Vert devient un pays autoritaire. Les bars ferment et la chanteuse se retire. Durant dix ans elle continue de chanter pour ses proches mais aucun disque ne sort. Pour fêter l’indépendance du Cap-Vert, un projet d’enregistrement de voix de femmes est monté et Cesária Évora y est conviée. Elle décolle pour Lisbonne. Peu de temps après, en 1987, sort l’album de la diva aux pieds nus. Elle rencontre alors José, un franco-cap verdien, ce dernier est fasciné par la chanteuse et veut la faire connaître au monde.
Mar Azul
À ce moment-là, sa carrière fait un bond de géant. Elle quitte son île et part aux quatre coins du monde pour partager sa voix. Elle reçoit récompenses et hommages et ses albums se vendent plutôt bien. Mais partout où elle va, elle amène avec elle alcool et cigarettes. Ses addictions auront raison d’elle, elle en mourra en 2011.
La diva aux pieds nus
Elle aura quatre enfants et en perdra deux. Cesária Évora n’a jamais eu la vie facile mais a toujours fait preuve d’abnégation, de gentillesse et de simplicité. Au Cap-Vert se mélangent plusieurs styles de musiques dont la morna qui est utilisée pour parler de la souffrance du peuple. La morna c’est un style de musique triste qui vient du Cap-Vert et qui, à l’image de son peuple porte beaucoup de souffrances. En cela Cesária Évora est sûrement la plus belle porte-étendard de la culture de l’archipel. Évora chante la souffrance de son peuple, de l’homme en général, sa nostalgie. La sodade c’est un sentiment d’espoir, de nostalgie. C’est un mélange de plein de choses que vous pouvez découvrir dans les chansons de Cesària Évora.
Jacques-Emmanuel Mercier
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