Cendrillon à l’Opéra Comique
Jean-Philippe Amy a choisi de présenter une lecture comique de l’ oeuvre de Jules Massenet qu’il a simplifiée afin de la rendre plus accessible aux plus jeunes. Quelques tableaux essentiels subsistent et permettent de suivre le déroulement du conte : les scènes de la mère et de ses deux filles, le père meurtri et faible, la jeune Cendrillon abandonnée par son père ou rencontrant le Prince. Tout est chanté magnifiquement, sans dialogue parlé, accompagné par un quatuor à cordes.
Le metteur en scène s’amuse avec les conventions théâtrales. Il fait arriver ses musiciens en jeans et pullovers sur scène comme s’ils débarquaient, au son de l’atterrissage d’un avion. Lui-même, conteur, fait une entrée “fracassante” et informe les musiciens que c’est Cendrillon qui est donné cet après-midi.
Surprendre le jeune public en lui rappelant qu’on est au théâtre et non dans la réalité, tel semble être aussi un des enjeux du spectacle. Faire jouer par une femme le rôle du prince ne répond pas seulement à un enjeu économique mais sans doute aussi à un parti pris.
Palais enchanté
Une douceur, un écho inconnus se dégage de cet amour. Ne dit-on pas que le prince est un homme d’exception, que rien ne l’intéresse, qu’il a un regard lointain ? Le travestissement a des secrets indicibles.
Le trio mère-filles fonctionne à merveille. Drôles et pittoresques, grotesques et méchantes, elles irradient le plateau. Coiffures, jupes et rubans, tout séduit. C’est la verve de la mère qui emplit la salle, encouragée par ses deux filles laides et maladroites à souhait. Les chants à plusieurs voix font rire. Une vive émotion naît de la douleur sincère du père magnifiquement interprété par Bardassar Ohanian, qui s’est marié par ambition, un peu comme le George Dandin de Molière, pour approcher le roi grâce à cette alliance avec la noblesse.
Madame de La Haltière lui permet de quitter la bonne et franche paysannerie mais il y sacrifie sa fille. Heureusement, il a le dernier mot et jette la mère à la porte de chez lui. La dimension tragique de Pandolfe est renchérie par les “évanouissements” répétés de Cendrillon. L’interprète superbe émeut et gagne les coeurs de tous les enfants.
Avec cette version, le théâtre se change en palais enchanté.
Marie Torrès
Cendrillon, un opéra-conte tout public à partir de 6 ans par le Pata’Dôme Théâtre
D’ après Jules MASSENET
Mise en scène et narration, Jean-Philippe Amy
Transcription, Gilbert Amy et Gilles Alonzo
Noémie, Le Prince, Elisabeth Colombani
Madame de la Haltière, Sonia Findling
Dorothée, Cendrillon, Emmanuelle Fruchard
Pandolfe, Bardassar Ohanian
Quatuor Léonis
Production : Pada’Dôme Théâtre
Tarif E : 11 € (5 € pour les moins de 18 ans le 22/01)
Opéra Comique
Salle Favart
Les 22 et 23 janvier à 14h30
LOCATION DE L’OPÉRA COMIQUE
1, place Boieldieu 75002 Paris
Du lundi au samedi de 11 h à 19 h et le dimanche de 11 h à 17 h
PAR TÉLÉPHONE
0 825 01 01 23 (numéro indigo, 0,15 € la minute)
Frais de dossier : 4 €
Du lundi au samedi de 11h à 19h et le dimanche de 11h à 17h
Par internet : www.operacomique.com
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