Buridane et ses deux béquilles – Pas Fragile
Elle baisse son regard bleu-gris pour chercher — jamais très longtemps — des mots toujours justes qu’elle laisse passer à travers ses lèvres orangées, avec une assurance trompeuse et audacieuse : « Pas Fragile », Buridane ?
Depuis son enfance, son apparence trahit pourtant sa vulnérabilité : sa petite taille, la douce pâleur de ses traits, la délicatesse de sa voix et de son aura. « Même pas peur ! » pourrait-on lire malgré tout dans le coin de ses yeux, effrontés et malicieux. « Pas fragile », Buridane.
Tiré d’un morceau faussement léger, le titre de son album folk’n’roll résonne comme un défi, lancé aux autres comme à soi : « une manière d’aller chercher la force qui se trouve au fond de moi », confie-t-elle d’une voix aussi douce, parlée que chantée.
Tu as fait de la danse avant de te lancer dans la chanson. Comment es-tu passée de l’un à l’autre ?
La passation était très naturelle : le langage du corps et le langage des mots ont toujours été mes deux béquilles pour marcher dans la vie. Et même dans mes performances de danse, il m’arrivait d’utiliser ma voix comme bande sonore. Je m’enregistrais et m’utilisais en voix-off.
A 18 ans, après douze années de danse, tu as complètement arrêté, pourquoi ?
C’était une véritable passion qui a failli se transformer en métier. Mais par manque de courage, par peur de me lancer dans l’aventure, je n’ai pas continué.
Où as-tu trouvé de la force pour chanter sur scène ?
Je n’avais pas du tout prévu de chanter mes textes. J’ai cependant trouvé la force dans l’encouragement des autres. On ne devrait pas avoir besoin de ça, mais c’est ce qui m’a aidée. Je me suis lancée car des gens ont cru en moi, avant même que je crois en moi. J’étais très bien entourée. C’était donc la facilité, bien que ce soit à la fois une sorte de souffrance : je suis timide, il y a quelque-chose de contre-nature quand je chante sur scène. Je me fais violence. Mais ensuite, le plaisir prend tout de même le pas sur mes peurs.
Parmi ces gens qui t’ont donné cette force, il y a les membres des différents jury qui t’ont récompensée, comme le Fair, le Chantier des Francos, Paroles et Musiques?
Oui. Ils m’ont donné une certaine légitimité, une reconnaissance par la profession : c’est important.
Où puises-tu ton inspiration ?
Je la puise en moi. A partir d’histoires différentes, c’est souvent la même émotion ressentie, le même comportement qui surgit. Il y a en eux une certaine vérité que j’essaye de figer.
Une vérité émotionnelle tellement juste et profonde que chacun(e) peut s’y retrouver, s’identifier, se projeter..
C’est ce que j’essaye de faire. La musique ne peut pas être qu’une thérapie personnelle, bien que ce soit inévitable, dès lors qu’on trouve une forme d’accomplissement de soi dans son métier. Mais la musique c’est d’abord et surtout un partage. Alors dans mes textes, j’essaye d’être personnelle sans être impudique, d’être concrète et à la fois poétique.
Une affaire d’équilibre, un peu comme celui que tu crée entre la noirceur de certains textes, et la légèreté de tes compositions musicales ?
Mes textes peuvent sembler lourds et sombres. Il y a cependant une part de lumière et d’espoir, que la musique devait réveler. Cet équilibre, c’est le fruit d’un vrai travail d’arrangement, orchestré par Pierre Jaconelli, qui souligne l’espoir, déjà présent dans mes textes. Les musiciens qui m’accompagnent font donc intégralement partie du projet. Ce n’est pas du simple maquillage : ce sont eux qui donnent la chair et les muscles du corps de ma musique.
Lydie Mushamalirwa
www.lydiem.fr
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Buridane en tournée :
- Paris (75) – Cafe De La Danse, mercredi 10 octobre 2012 à 19h30
- Lyon (69) – Salle Du Kao (Ninkasi Kao), jeudi 11 octobre 2012 à 20h
- en première partie de Miossec à Saint Etienne (42) – Le Fil, mercredi 17 octobre 2012 à 20h30
- Limoges (87) – La Fourmi, jeudi 18 octobre 2012 à 21h
- Marseille (13) – Le Poste, samedi 20 octobre 2012 à 20h30
- à Tourcoing (59) – Le Grand Mix, dans le cadre du festival Festival Ground Zero (Lille), mercredi 24 Octobre 2012 à 20h
- Belfort (90) – La Poudriere, vendredi 26 octobre 2012 à 20h30
- Chateaulin (29) – Run Ar Puns, samedi 24 novembre 2012 à 22h
- Alencon (61) – La Luciole, mercredi 28 novembre 2012 à 21h
- Toulouse (31) – La Dynamo, jeudi 6 décembre 2012 à 20h
- Avignon (84) – Les Passagers Du Zinc, vendredi 7 décembre 2012 à 21h
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