Boiler Room 2.0 : quel futur pour ces évènements ultra tendances ?
Véritable tournant dans la façon d’expérimenter et de ressentir les musiques électroniques, les Boiler Room ont la cote depuis déjà un bon moment.
Pour ceux qui auraient loupés quelques épisodes (ou plutôt quelques saisons), les Boiler Room sont des évènements où les artistes performent au milieu de la foule. Avec leur esthétique et leur identité visuelle hyper reconnaissable ces soirées retransmises en direct dans le monde entier ont su conquérir le cœur de millions de fans.
Toujours organisées dans des lieux intimistes et underground elles fédèrent une communauté de passionnés, qui souhaitent prendre part à un mouvement ultra tendance et exclusif. Mais alors que la plupart des grands noms emblématiques du milieu y ont tous déjà participé et que la rumeur court qu’un changement radical interviendrait tous les 7 ans, quel avenir pouvons-nous envisager pour les Boiler Room ? Simple effet de mode ou véritable institution ? Pourront-elles perdurer ?
La technologie comme alliée
Boiler Room et technologie sont intrinsèquement liés depuis le départ et ce n’est pas près de changer. On peut donc facilement imaginer que leur version 2.0 s’appuiera sur toutes les innovations dont elle disposera. Pourquoi ne pas envisager des expériences ultra immersives grâce à la réalité virtuelle ? Plutôt que de regarder le show tout seul dans votre salon vous pourriez entrer dans un environnement virtuel unique et propre à chaque performance. Cette perspective ouvre un champ des possibles presque infini, permettant de concevoir des scénographies toujours plus spectaculaires.
L‘interactivité avec le public pourrait aussi être renforcée par l’utilisation de fonctionnalités telles que des salons de discussions en réalité augmentée. Il est en tous cas évident que l’intelligence artificielle aura son rôle à jouer
Un nouveau format, de nouveaux contenus
Et si la Boiler Room ne se limitait pas à son format actuel ? J’aimerai y voir de nouveaux visuels et des installations interactives en collaboration avec des artistes ou des marques en vogue. Un peu plus de pluridisciplinarité pourrait être une véritable valeur ajoutée qui s’inscrirait dans l’ère du temps. Au vu de l’importance que l’esthétique occupe déjà au sein de ces évènements il serait intéressant de les rallier aux arts visuels ou même à la mode. Un concept d’autant plus intéressant qu’on commence à voir la techno se décloisonner de plus en plus. Nous en avons la parfaite illustration avec Jeff Mills qui a recréé la bande originale du film Metropolis de Fritz Lang dans un ciné-concert au Théâtre des Célestins à Lyon. Cette fascinante fusion entre musique techno et cinéma allemand dystopique nous donne une idée d’une scénographie plus poussée et axée sur le dialogue entre les formes d’art.
Le futur des Boiler Room pourrait aussi voir apparaître de nouveaux contenus multimédias qui viendraient compléter les performances et renforcer leur attractivité. Cela pourrait prendre la forme de documentaires ou d’interviews avec des informations exclusives sur nos artistes favoris.
Nouveauté et émergence à l’honneur
Si on peut lire dans le célèbre magazine Trax : “la techno, jadis marginale, est devenue un véritable business” et que les Boiler Room y contribuent indéniablement, il n’en reste pas moins un espoir pour leur futur. Cet espoir réside dans les micro-cultures que la techno a fait émerger. Notamment les mouvements queer qui réinventent les codes de cet univers et font évoluer le genre.
Pendant longtemps les musiques électroniques étaient largement dominées par des conceptions européennes et américaines. Aujourd’hui de nouvelles scènes mondiales comme l’Asie ou encore de l’Afrique émergent. C’est une perspective vraiment intéressante pour les Boiler Room qui, selon moi, devraient inscrire leur politique future dans le développement de ces mouvances.
Bien que Laurent Garnier déplore l’évolution comportementale liée à l’utilisation des smartphones et autres technologies en déclarant lors d’une conférence à la Gaité Lyrique :
“on oublie souvent de s’abandonner, alors que le dancefloor, c’est avant tout un lieu d’abandon”
Je préfère me dire que ces innovations sont aussi le moyen de créer et qu’il nous appartient d’en faire des armes pour expérimenter la musique différemment. Un autre débat sur lequel je laisserai à chacun le soin d’apporter l’éclairage de leur propre réflexion.
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Propos de Ambre Glories
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